Les salariés ne sont pas les seuls à . Leurs employeurs aussi en demandent pour eux, d’après la dernière enquête de l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL).
Elle a été menée entre août et septembre 2022 auprès de 1.073 entreprises, embauchant 140.450 personnes, soit environ 39% des employés privés du pays. Et publiée en ce mois de janvier 2023.
41% permettent deux jours de télétravail par semaine
On y apprend que 60% des entreprises autorisent le télétravail à au moins 76% de leurs salariés. 41% le permettent même deux jours ou plus par semaine.
Le problème: les frontaliers doivent se limiter à 25% de travail effectué depuis la maison s’ils veulent rester affiliés à la sécurité sociale du pays où ils exercent leur activité professionnelle (. Il y a aussi des limites fiscales: 34 jours pour les Belges et les Français, 19 pour les Allemands. Au-dessus de ces seuils, ils doivent payer des impôts sur leurs revenus dans leur pays, même si cela ne coûte en réalité pas toujours plus cher.
Ces restrictions poussent 18% des entreprises autorisant le télétravail à appliquer un traitement différencié selon le pays de résidence. 6% vont même jusqu’à le refuser aux frontaliers.
40% ont perdu un candidat par manque de télétravail
Au moins deux jours par semaine, en toute neutralité fiscale et de sécurité sociale, serait un idéal: 83% des entreprises qui permettent le télétravail le demandent (soit 50% de toutes les entreprises interrogées), autant dans le secteur financier que non financier. Elles sont 40% à avoir déjà perdu un candidat potentiel parce qu’elles ne pouvaient pas proposer davantage de home office. Ce taux grimpe à 42% dans le secteur financier, contre 39% dans les autres secteurs.
92% estiment ainsi que des démarches supplémentaires pour augmenter les seuils de tolérance doivent être entreprises par le Luxembourg. Ce sur quoi se positionne l’UEL, en demandant au gouvernement de «renforcer ses démarches proactives, tout d’abord auprès de l’Allemagne, de la Belgique et de la France, puis au niveau européen ou international».
Concrètement, l’organisation patronale souhaite relever le seuil de sécurité sociale à 41% et les seuils fiscaux à 96 jours par an. En plus de la «clarification/confirmation de l’absence d’établissement stable pour les entreprises lorsque le télétravail est effectué en deçà de ce seuil de deux jours par semaine». Ceci pour «permettre aux employeurs d’attirer les talents sur le territoire et de continuer à y développer l’activité économique pour toutes les entreprises».
L’assurance, secteur qui télétravaille le plus
Dans le détail, 71% des entreprises interrogées autorisent au moins 76% de leurs employés à télétravailler dans le secteur financier et 55% dans le secteur non financier. C’est dans l’assurance (96%), les fonds d’investissement (91%) et l’IT/télécoms (91%) qu’on fait le plus de travail à domicile. À l’inverse, seulement 6% des entreprises de l’horeca ont déclaré qu’au moins 76% de leurs employés pratiquaient le home office et 45% dans l’artisanat.
La volonté d’avoir accès à au moins deux jours par semaine sans limites varie entre 69% et 94% d’un secteur à l’autre, sauf pour l’artisanat, à 40%.