Christel Chatelain, directrice des affaires économiques à la Chambre de commerce, Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce, et le ministre de l’Économie Franz Fayot (LSAP), ont présenté la conférence intitulée «situation socio-économique – Coût sur coût». (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Christel Chatelain, directrice des affaires économiques à la Chambre de commerce, Carlo Thelen, directeur général de la Chambre de commerce, et le ministre de l’Économie Franz Fayot (LSAP), ont présenté la conférence intitulée «situation socio-économique – Coût sur coût». (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Les entreprises luxembourgeoises font face, depuis le mois de février, aux nombreuses conséquences du conflit Russie-Ukraine, comme la flambée des matières premières, ou la menace de la récession. Le dernier Baromètre de l’économie montre leurs inquiétudes pour l’avenir.

«Les entreprises restent dans l’incertitude et c’est un vrai problème, car elles réfléchissent à court terme et n’arrivent plus à se projeter à long terme», analyse Christel Chatelain, directrice des affaires économiques à la Chambre de commerce. Elle a présenté ce mardi 17 mai en présence de , directeur général de la Chambre de commerce, et du ministre de l’Économie (LSAP), la septième édition du Baromètre de l’Économie.

564 entreprises ont été interrogées du 11 au 29 avril dernier. Il ressort notamment que 26% des entreprises déclarent une hausse de leur activité au cours des six derniers mois, alors qu’au semestre, elles tablaient à 42% pour une hausse de leur activité. Et de la même manière, elles sont 24% à déclarer une baisse de leur activité, alors qu’elles étaient 10% à l’annoncer lors du dernier baromètre.

Menace de la Chine sur le commerce mondial

«Il y a des secteurs qui souffrent plus que d’autres du conflit Russie-Ukraine, comme lors de la pandémie. Les services financiers et autres services ont des activités en hausse, mais des secteurs comme le commerce, les transports ou l’horeca voient leur activité baisser. Et pire, elles prévoient une dégradation de leur rentabilité», poursuit Christel Chatelain.

Les investissements prévus restent stables mais les entreprises se concentrent sur des investissements nécessaires, comme le remplacement de machines, mais elles ne comptent pas réaliser d’investissements disruptifs. «Or, elles devraient peut-être profiter de cette période pour transformer leur manière de travailler, et réaliser des investissements “verts” par exemple».


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Car les entreprises, qui étaient redevenues optimistes il y a quelques mois avec une situation sanitaire qui s’améliorait, doivent désormais faire face aux conséquences du conflit Ukraine-Russie qui a débuté fin février. «On assiste en effet à un envol des prix et des coûts de production, et à la flambée des matières premières», confirme le directeur général de la Chambre de commerce Carlo Thelen. «La croissance mondiale a été révisée à la baisse pour 2022 et 2023 en grande partie à cause des répercussions de la guerre en Ukraine, et il y a également la menace chinoise sur le commerce mondial, car l’activité de son économie ralentit très brutalement, notamment sur le plan des services.»

Sortir du cercle vicieux

Et qu’en est-il au Luxembourg? «Les tendances vont vers un ralentissement de la croissance du PIB, un taux d’inflation en hausse à court terme, et il faut sortir du cercle vicieux. Les coûts qui sont fixes, en hausse et qui se cumulent, entraîne une baisse de la compétitivité des entreprises, des investissements décalés, retardés, voire annulés, et donc une baisse de l’attractivité du Luxembourg», poursuit Carlo Thelen.


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Pour le ministre de l’Économie Franz Fayot, «il faut que le pays garde ses atouts de compétitivité, c’est pour cela que nous mettons en place de nombreuses aides pour les entreprises, comme Fit 4 Sustainability. Il y a également le challenge de la décarbonisation, qu’il faut réfléchir dans un cadre européen.»