Le ministre de l’Économie Franz Fayot est attendu au tournant par des entreprises déjà fragilisées dans leur rentabilité.  (Photo: Capture d’écran)

Le ministre de l’Économie Franz Fayot est attendu au tournant par des entreprises déjà fragilisées dans leur rentabilité.  (Photo: Capture d’écran)

Le ministère de l’Économie doit présenter, avant la fin de la semaine, les aides qu’il a décidé de proposer aux entreprises en difficulté en raison de l’épidémie de coronavirus. Les attentes sont grandes parmi les fédérations patronales.

Mise à jour le 25 mars à 11:47

RTL indique que les ministres de l'Economie, Franz Fayot (LSAP), des Finances, Pierre Gramegna (DP) ainsi que des Classes moyennes, Lex Delles (DP) effectueront des annonces quant à des mesures de soutien, ce mercredi soir à 18 heures.

Certains ne peuvent plus ouvrir leurs portes, comme les commerces. D’autres laissent des chantiers inachevés, comme les entreprises du secteur de la construction. D’autres encore subissent par ricochet le tarissement des matières premières ou le gel d’un maillon de leur filière.

Dès le 11 mars, le conseil de gouvernement avait approuvé un projet de loi destiné à compléter les aides de soutien aux PME se trouvant en difficulté financière temporaire à cause des répercussions d’un événement exceptionnel et imprévisible d’envergure nationale ou internationale. Il s’agissait de l’adaptation du régime de minimis, qui prévoit le déblocage d’une avance – récupérable – couvrant la perte de revenus.

Le gouvernement avait également ouvert le recours au chômage partiel en cas de force majeure. Un premier paquet de mesures à hauteur de 300 millions d’euros que la Commission européenne , puisque destiné à «aider les PME et indépendants à passer le cap de la crise», a commenté Margrethe Vestager, vice-présidente de la commission chargée de la politique de concurrence.

De l’audace et des liquidités

Des mesures saluées par les représentants des entreprises, même si elles ne constituent qu’un premier pas vers un réel soutien à des secteurs quasiment à l’arrêt forcé pour une durée indéterminée. Les attentes sont donc grandes, alors que le ministère de l’Économie doit trancher ces jours-ci sur les aides qu’il proposera aux entreprises.

Le patronat a déjà déroulé le catalogue des instruments qui feront la différence, surtout pour les PME. «La priorité est de préserver l’emploi et le niveau de cash dans les entreprises», soulignait le président de l’Union des entreprises luxembourgeoises, , , réclamant des mesures rapides et concrètes, utiles pour le quotidien des entreprises, notamment le report des charges sociales et de l’avance trimestrielle sur les impôts, , tout comme le déblocage du paiement de la TVA due aux entreprises.

M. Buck a quantifié ses attentes dans un message sur les réseaux sociaux, mardi: «Les individus qui occupent des responsabilités politiques ne seront jamais assez audacieux en termes de soutien durant une crise économique. Pensez et agissez en grand! Nous avons besoin de VOUS!»

«Les liquidités sont le problème principal», renchérissait, mardi, , président de la Chambre des métiers, , appelant à des «aides directes et non remboursables dès le mois d’avril».

«Quand la crise sanitaire sera passée, nous et nos collaborateurs serons sur le front pour stabiliser nos entreprises et l’économie luxembourgeoise», ajoute , président de la Fédération des artisans, dans un  publié mardi sur le site de la FDA. «Nous sommes sur la même ligne avec le gouvernement pour considérer qu’il s’agit de préserver les PME et leurs emplois et les aider à traverser la crise. Nous avons des finances publiques saines au Luxembourg et un triple A. Le moment est venu de jouer nos atouts.» M. Reckinger compte sur des annonces du gouvernement pour préserver la rentabilité des entreprises, mais aussi sur les banques.

Ce travail en faveur de l’économie sera d’une ampleur tout aussi importante que celui mené pour juguler la pandémie.
Luc Frieden

Luc FriedenprésidentChambre de commerce

Le président de la Chambre de commerce, , en faveur des entreprises. «L’État doit temporairement garantir certaines des obligations qu’ont les entreprises envers les banques pour éviter que tout le système financier ne s’écroule, surtout en cas de crise sanitaire prolongée», estime-t-il. La Chambre de commerce a d’ailleurs mis en place une garantie que peut accorder sa Mutualité de cautionnement aux entreprises ayant besoin d’une ligne de crédit ou d’un prêt bancaire. Mais c’est bien l’État qui doit prendre des mesures décisives pour sortir l’économie d’une crise sanitaire qui la menace. «Il faudra de façon intensive s’occuper des conséquences économiques, qui sont aussi synonyme de conséquences sociales, car nous avons tous besoin d’un travail et d’un revenu», anticipe l’ancien ministre du Trésor et du Budget (1998-2009), puis des Finances (2009-2013). «Ce travail en faveur de l’économie sera d’une ampleur tout aussi importante que celui mené pour juguler la pandémie.»

Le ministre de l’Économie avait , un «plan de stabilité cohérent et substantiel». Les entreprises le prennent au mot et l’attendent au tournant, même s’il a d’ores et déjà prévenu qu’«on ne pourra pas aider toutes les entreprises» – alors que le Premier ministre avait assuré que «pas une seule faillite ne devra[it] avoir lieu en lien avec l’épidémie».