À l’heure où de nombreux Ukrainiens fuient leur pays, les entreprises étrangères actives tantôt en Ukraine, tantôt en Russie, prennent des décisions sur leur présence et le maintien ou non de leurs activités sur ces marchés. (Photo: Commission européenne)

À l’heure où de nombreux Ukrainiens fuient leur pays, les entreprises étrangères actives tantôt en Ukraine, tantôt en Russie, prennent des décisions sur leur présence et le maintien ou non de leurs activités sur ces marchés. (Photo: Commission européenne)

Entre restrictions économiques et questions d’éthique, les sociétés étrangères actives en Russie se retrouvent prises en étau dans ce conflit armé aux larges conséquences économiques.

La vague de décidées vis-à-vis de Moscou, couplée à des mesures , poursuit sa déferlante sur l’ensemble de l’économie. Nombreuses sont les entreprises présentes au Luxembourg à être actives sur le sol russe. Et dans le contexte que l’on connaît, certaines décisions s’imposent parfois.

Avec trois implantations en Russie et une en Ukraine, l’industriel Paul Wurth est particulièrement exposé à l’actualité. L’entreprise aux 450 salariés au Grand-Duché indique n’avoir qu’un nombre «limité» de salariés en Ukraine, elle précise toutefois être disponible pour les aider s’ils souhaitent quitter la région. Du côté russe, «nous nous conformerons entièrement à toutes les sanctions européennes et internationales imposées qui pourraient affecter nos opérations dans la région, bien que nous nous efforcions de respecter nos obligations contractuelles».

Quant à ArcelorMittal, il a annoncé la semaine dernière la , où il emploie 26.000 salariés, soit sept fois plus qu’au Luxembourg. Le géant de l’acier n’a toutefois aucune activité en Russie.

Cette situation mobilise aussi le ministère des Affaires étrangères et européennes, celui des Finances, ainsi que celui de l’Économie. «Ils se concertent étroitement en ce qui concerne l’application et l’interprétation des mesures prises à l’encontre de la Russie», précise l’un d’entre eux à Paperjam.

15.900 salariés impactés chez les Big Four

Du côté des multinationales, nombreuses sont celles à se détourner du marché russe. Exemple avec les Big Four, qui ont tous décidé de se désolidariser de leurs structures russes, en réponse à l’invasion de l’Ukraine.

Après un réexamen de ses activités russes, Deloitte a décidé de se séparer de ses cabinets russe et biélorusse, qui emploient quelque 3.000 salariés. Idem pour EY qui a précisé cesser de servir les clients du gouvernement russe, les entreprises d’État, ni aucune entité ou personne sanctionnée.

Le cabinet présent au Luxembourg avec 1.460 salariés compte par ailleurs 700 recrues en Ukraine et affirme leur fournir «une aide financière et des services de relocalisation, de transport et d’immigration». 4.700 personnes travaillent pour EY en Russie.

Chez KPMG, le réseau a décidé d’exclure les cabinets de Russie et de Biélorussie. Ces deux marchés représentent 4.500 salariés pour le Big Four, qui précise dans un communiqué qu’«il est extrêmement difficile de mettre fin à notre relation de travail avec ces personnes». Le cabinet ajoute qu’il compte «assurer un soutien transitoire aux anciens collègues touchés par cette décision». 1.750 personnes travaillent pour KPMG au Luxembourg.

Enfin, PwC a également choisi de se désolidariser de son entité russe, où travaillent 3.700 salariés. «Toutes les sociétés membres de PwC en dehors de la Russie, y compris PwC Luxembourg, cesseront de travailler pour des entités ou des personnes russes faisant l’objet de sanctions», précise le cabinet aux 2.980 salariés au Grand-Duché.