Les activités entrepreneuriales naissantes (TEA) ont baissé de 40,5% chez les femmes, contre 9,6% chez les hommes au Luxembourg.  (Photo: Shutterstock)

Les activités entrepreneuriales naissantes (TEA) ont baissé de 40,5% chez les femmes, contre 9,6% chez les hommes au Luxembourg.  (Photo: Shutterstock)

La crise sanitaire a découragé un grand nombre de personnes voulant se lancer dans l’aventure entrepreneuriale au Luxembourg, dont la gent féminine.

Les résultats du Global Entrepreneurship Monitor (GEM) montrent clairement une réduction généralisée de l’activité entrepreneuriale. En Europe, la part de particuliers percevant des opportunités favorables à la création d’entreprises est passée de 51% en 2019 à 40% en 2020.

Au Luxembourg, cette baisse a été un peu plus prononcée, passant de 58% en 2019 à 42% l’année dernière. «La part de particuliers qui tentent de créer une entreprise est passée à 9%, contre 15% en 2019», a souligné , directeur du Statec, lors de la présentation des résultats du GEM pour le Luxembourg au ministère de l’Économie.

Une baisse qui peut inquiéter, d’autant plus qu’elle est plus prononcée que la moyenne européenne (11%).

Pourtant,  (DP), ministre des Classes moyennes, ne s’alarme pas, et reste même optimiste, en s’appuyant sur les chiffres des cinq premiers mois de l’année en cours. En effet, une tendance positive se dessine, avec une augmentation du nombre de créations de nouvelles entreprises de plus de 20% depuis le début de l’année. «C’est très encourageant, une reprise forte avec des résidents qui se lancent dans l’entrepreneuriat», a souligné le ministre.


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L’ancien bourgmestre de Mondorf a également rappelé qu’avant la fin de l’année, sa réforme sur le droit d’établissement, comprenant la possibilité d’une «seconde chance» pour les entrepreneurs en cas de faillite (sous certaines conditions), devait voir le jour. «Il y avait encore des échanges avec la Chambre des métiers. Le texte est actuellement en rédaction, et il sera déposé cette année», a assuré Lex Delles.

Toujours avant la fin de l’année, le ministre souhaite mettre en place une aide à la création. «Le Premier ministre l’avait déjà annoncé pendant son discours sur l’état de la Nation. Nous sommes en train de travailler sur un programme d’une aide à la création d’entreprise. Le but étant de suivre l’entrepreneur dans ses premiers pas, tant financièrement qu’en matière de formation. Ce programme est déjà bien avancé. Là aussi, nous sommes en phase de rédaction afin de le présenter avant la fin de l’année», a fait comprendre le ministre.

Des projets différés

La crise a renforcé certaines inégalités sociales. Au niveau de l’entrepreneuriat, les résultats du GEM montrent que les femmes ont moins créé d’entreprises. Dans le détail, les activités entrepreneuriales naissantes (TEA) ont baissé de 40,5% chez les femmes, contre 9,6% chez les hommes au Luxembourg. Une tendance générale en Europe. «C’est un problème général de l’entrepreneuriat au départ. Pendant la période de crise, les femmes avec des enfants ont privilégié les enfants au plus fort de la crise, et elles ont sans doute reporté les projets de création d’entreprise», a tenté d’analyser Serge Allegrezza.

Un phénomène qui a été ressenti au sein de la House of Entrepreneurship. «Nous avons pas mal échangé avec des porteuses de projet qui ont stoppé leur parcours d’accompagnement à cause de la crise sanitaire. Les raisons sont multiples, mais souvent, les parcours d’accompagnement sont proposés sur des horaires qui sont difficiles à gérer pour une femme qui a souvent un emploi en parallèle, en plus des conditions familiales. Avec le télétravail et les nombreux changements en lien avec la crise sanitaire, ce n’était pas forcément facile de tout mener en parallèle. Elles ont donc préféré différer leurs projets. C’est en tout cas ce que l’on a souvent entendu dernièrement. Mais de manière générale, cela ne touche pas que les femmes, mais également les personnes qui mènent une activité entrepreneuriale en parallèle d’une activité salariée. Les femmes ont également peut-être moins osé franchir le pas dans une période qui était plus critique économiquement, et elles ont préféré privilégier la sécurité et la nécessité de maintenir un revenu», a souligné Guylaine Bouquet-Hanus, business manager à la House of Entrepreneurship.