Alexandre Marquet: «J’ai eu la ‘chance’ de naître du bon côté de l’hémisphère, de disposer d’un système éducatif et de santé qui a permis mon développement personnel dans la paix.» (Photo: Santiago Bergs)

Alexandre Marquet: «J’ai eu la ‘chance’ de naître du bon côté de l’hémisphère, de disposer d’un système éducatif et de santé qui a permis mon développement personnel dans la paix.» (Photo: Santiago Bergs)

Suite à l’événement Start-up Stories: Round 3 organisé par le Paperjam Club le jeudi 29 octobre 2020, le représentant de la société TiQuest, Alexandre Marquet, partage sa vision d’entrepreneur.

D’où vous est venue l’idée de votre start-up?

Alexandre Marquet. – «L’idée originelle était d’arrêter l’impression des tickets de caisse papier. Je trouvais que c’était un non-sens total de pouvoir payer avec son téléphone et de continuer à recevoir un ticket de caisse en papier. En un siècle, l’humanité a fait un bond technologique spectaculaire en avant, mais le ticket de caisse est toujours présent et n’a pas changé (enfin si, il est de plus en plus long). Des solutions pour dématérialiser le ticket de caisse existent aujourd’hui, mais elles ne sont pas utilisées, car elles ne sont ni intuitives ni transparentes. En 2020, des start-up proposent de prendre en photo un ticket de caisse et appellent cela «ticket de caisse digital». Or, le papier est encore imprimé et gaspillé. Notre génération ne peut plus accepter de solutions palliatives, notre génération mérite une solution durable.

On souhaitait offrir la solution la plus simple et la plus transparente pour l’utilisateur en transférant toute la difficulté pour obtenir un ticket de caisse digital en arrière-plan à la structure technologique, on souhaitait pouvoir simplement payer un achat et recevoir le ticket de caisse digital. Et c’est ce qu’on a développé. C’est notre produit chez TiQuest. 

De l’idée à sa concrétisation, il n’y a qu’un pas… et pourtant. Quel a été l’élément déclencheur de votre aventure entrepreneuriale?

«J’ai eu la ‘chance’ de naître du bon côté de l’hémisphère, de disposer d’un système éducatif et de santé qui a permis mon développement personnel dans la paix. Je ne me sentais pas à l’aise dans l’idée de travailler dans une entreprise traditionnelle, je ne voyais pas la finalité. J’avais cette envie de faire plus et de rendre ce que j’avais reçu fois 1.000. 

Après 4 ans de salariat dans l’industrie bancaire et financière en France et au Luxembourg, j’ai décidé de retourner sur les bancs de l’école pour me former au développement informatique dans le but de matérialiser mon idée. J’ai rejoint une école unique en Europe: l’Apple Developer Academy, qui est directement gérée par le groupe technologique du même nom. Durant le cursus, j’ai eu l’opportunité de présenter l’idée, ce qui a amené d’autres étudiants à rejoindre le projet. L’idée est devenue une société incorporée au Luxembourg en janvier 2020 et l’équipe est constituée aujourd’hui de 4 personnes venant de 4 pays européens différents, parlant 7 langues et avec des compétences complémentaires. 

Avez-vous un conseil à donner à celles et ceux qui hésitent encore à se lancer?

«Il y a beaucoup d’articles sur le sujet avec différentes approches. Selon moi, la première chose à faire est de faire le point avec soi-même. Dans nos vies modernes, on vit à 100 à l’heure et on ne prend pas le temps de s’écouter, on est en quelque sorte passager de sa propre destinée. L’idée et d’arrêter la voiture, de faire un point carte et de décider de la destination au lieu de rouler sans réfléchir. Je ne pense pas que l’entrepreneuriat soit pour tout le monde, cela demande beaucoup d’investissement personnel pour un résultat très incertain. Selon moi, il faut se lancer pour les bonnes raisons, il faut avoir envie de donner sans rien attendre en retour. L’entrepreneuriat est une vocation au même titre que la médecine ou l’enseignement. Donc si vous avez une vision d’un monde meilleur ou simplement l’idée d’améliorer l’existant, arrêtez-vous 5 minutes, faites le point sur votre situation et choisissez de continuer sur le chemin le plus en accord avec vous-même.»