«Être un serial entrepreneur consiste, dans un premier temps, à identifier un business profitable. Une fois chose faite, il est alors nécessaire de chercher la meilleure manière de l’appréhender. Il est toutefois rare qu’une seule personne soit à même de couvrir tous les aspects qu’implique la création et la gestion d’une entreprise. S’associer est souvent une bonne idée», précise Roger Greden, associé chez Ovalux.

Dénicher et développer des idées innovantes et originales est souvent plus facile à deux. «Se tourner vers de nouveaux domaines est très motivant, il y a de l’adrénaline. Créer une entreprise s’apparente à une relation amoureuse, vous y pensez beaucoup et vous êtes plein d’enthousiasme!»

Saisir des opportunités

Cette diversification fait partie de nombreux parcours dont celui de Roger Greden qui, après 20 ans dans le secteur financier, a décidé de créer sa première société Expertise Patrimoniale, suivie de bien d’autres. «C’est avant tout une histoire de rencontres et opportunités. Excepté en 2000, lorsque je me suis inquiété au sujet de la finance au Luxembourg. J’étais convaincu que cela était trop beau pour durer et que l’économie du pays devait se diversifier. Je me suis dit que c’était peut-être bien d’appliquer moi-même ce principe.» L’entrepreneur rencontre alors Xavier Buck, débordant d’idées sur internet. Un partenariat se crée entre les deux pour déboucher sur le projet de DATACENTER Luxembourg, un pourvoyeur de services pour ceux qui se sont lancés sur internet.

Finance, internet, automobile ou encore biotechnologie, Roger Greden a multiplié les challenges. «Quel que soit le domaine, je me suis toujours occupé de la partie administrative et financière. Mon expérience et ma vision ont souvent pu orienter certaines décisions concernant l’organisation et le développement de la société. Une entreprise, ce n’est pas que de la technique, c’est aussi une stratégie.»  

Un nouveau défi: l’aluminium

Après avoir cédé récemment EP GROUP Sa et FIBSA Sa, sociétés actives dans la finance, pas question pour Roger Greden de prendre sa retraite. Il s’est lancé un nouveau défi: les abris en aluminium, en association avec Anthony Gourdange. «Nous nous sommes tout de suite compris car il partageait cette vision d’entrepreneur. Après ses études, il a vendu près de 300 carports en deux ans, en qualité de distributeur. Il a ensuite souhaité construire lui-même ces abris. Je l’ai aidé et coaché avant de m’associer avec lui.» En raison d’une forte demande et d’une offre réduite, ce secteur est porteur. Ovalux a pour ambition de couvrir l’ensemble de l’Europe et de s’adresser principalement aux clients particuliers.

Roger Greden a acquis, au fil des années, un rôle de mentor, en conseillant de nouveaux entrants. «Laisser la place aux jeunes est indispensable. Ils viennent avec des nouvelles idées. Avoir un renouvellement et un mélange de générations est sain pour une entreprise.»

Même s’il a quitté le secteur financier, le serial entrepreneur porte un regard intéressé sur l’évolution de celui-ci. «C’est une bonne chose que les autorités veuillent rendre la place plus éthique et sanctionnent ceux qui n’ont pas compris le changement de paradigme intervenu depuis 2016. On observe toutefois une avalanche de directives, de lois et de règlements tant au niveau luxembourgeois qu’européen qui engendre une pression sur les acteurs du secteur financier et les professions annexes (comptables, auditeurs et avocats d’affaires). Si, en 2000, je pensais que tout était trop facile sur la Place, aujourd’hui, je crains que l’excès de contraintes freine le dynamisme de la Place financière.»  

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