Au Luxembourg, en France, en Belgique ou en Allemagne, les gouvernements appellent à rester chez soi pour stopper la propagation du Covid-19. (Photo: Shutterstock)

Au Luxembourg, en France, en Belgique ou en Allemagne, les gouvernements appellent à rester chez soi pour stopper la propagation du Covid-19. (Photo: Shutterstock)

Pour mieux vivre cette période de confinement, la psychologue Céline Molitor conseille de s'allouer du temps pour soi, tout en gardant une certaine routine. Il est aussi important de prendre des nouvelles de ses proches, de préférence par des échanges vidéo.

, insiste le Premier ministre (DP) comme mesure la plus efficace pour lutter contre la propagation du coronavirus. La durée: pas vraiment déterminée… L’isolement peut peser sur certains. Solitude, anxiété: comment ne pas sombrer?

«Pour le moment, les gens se sentent plus en vacances qu’autre chose», estime Céline Molitor, psychologue au Luxembourg. «Ils courent après le temps toute leur vie. D’un coup, ils en ont beaucoup. Ils vont faire tout ce qu’ils n’ont pas le temps de faire de manière générale. Une fois que cette phase sera passée, ils se demanderont: qu’est-ce que je fais maintenant?», avertit-elle. Il est important de ne pas vouloir tout accomplir tout de suite. Sinon, «une fois que tout est fait, le désarroi reprend ses droits».

Échelonner

Le conseil de la psychologue: se faire un «planning de ce qu’on a envie de faire pendant tout ce temps qui nous est octroyé» et l’échelonner. Laisser s’installer de nouvelles routines, comme manger sainement, lire, méditer, faire du sport. Apprendre de nouvelles choses, par exemple tricoter. Se «laisser le temps de vivre».

Elle déconseille en revanche les journées en pyjama. «Il est important de continuer à se lever et se coucher à heures fixes, garder une dynamique.»

«Si on respecte tout cela, le corps va lui-même commencer à se mettre au ralenti. L’adrénaline va être beaucoup moins présente et les gens pourront plus se reposer et profiter. On diminue ainsi le stress et l’idée d’isolement», analyse la psychologue.

«À partir du moment où on s’occupe de soi, on n’est pas seul»

Et contre la solitude, mieux vaut privilégier les conversations vidéo avec ses proches. Mais pas pour parler coronavirus pendant des heures! «Avoir de vrais échanges, rigoler…», préconise-t-elle.

«La personne avec qui on vit 24h/24, c’est nous-même. À partir du moment où on s’occupe de soi, on n’est pas seul», rappelle-t-elle également. «C’est un moment où la vie nous demande de prendre du temps pour nous. Se poser la question de qui je suis, quels sont mes besoins?» Et de faire des choses qui nous font réellement plaisir, comme peindre, écouter de la musique… «Cette période-là, si nous l’anticipons bien, peut vraiment être riche», conclut-elle.

Attention au stress post-traumatique

Pour Céline Molitor, «les retombées anxiogènes viendront plus tard. Nous sommes dans une phase de trauma, nous subissons. Une fois que la vague sera passée, nous nous rendrons compte de ce que nous avons traversé.» On parle alors de stress post-traumatique. En attendant, pour ne pas céder à l’angoisse, «la seule chose à faire, c’est d’écouter et respecter ce que les autorités disent. Inutile d’aller taper ses peurs sur Google et d’extrapoler», insiste-t-elle.