Maxime Miltgen et la plateforme JIF veulent pouvoir marcher de la gare à la place d’Armes pour être vues. (Photo: DR)

Maxime Miltgen et la plateforme JIF veulent pouvoir marcher de la gare à la place d’Armes pour être vues. (Photo: DR)

La plateforme JIF organise sa manifestation pour les droits des femmes, en mettant l’accent cette année sur les violences liées au genre. Elle souhaite marcher de la gare à la place d’Armes, mais la Ville lui demande de suivre l’itinéraire défini du Glacis au Kirchberg. Ce à quoi elle s’oppose.

Le 8 mars 2022 doit se tenir la grève des femmes, manifestation annuelle pour défendre l’égalité entre les sexes à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Organisée au Luxembourg par la plateforme JIF (Journée internationale des femmes), qui se compose d’une vingtaine d’associations, elle s’annonce plus compliquée cette année. En cause: : du Glacis à la place de l’Europe, au Kirchberg. Ce périmètre avait été défini en raison des débordements lors des manifestations contre les restrictions sanitaires. Maxime Miltgen, présidente des femmes socialistes et membre de la plateforme JIF, s’explique.

Vous vous êtes opposés dans un communiqué au tracé proposé par la Ville. Avez-vous eu des nouvelles?

Maxime Miltgen. – « (DP) nous a dit qu’il ne s’agissait ni d’un refus définitif ni d’un avis favorable pour notre trajet. Et que dans la situation actuelle, le périmètre est à respecter par toutes les manifestations. Elle veut nous revoir le 22 février. Nous allons aujourd’hui lui répondre, parce que nous avons demandé un avis juridique.

Que dit-il?

«Qu’il n’y a pas de base légale pour cette réglementation! Il existe la possibilité de faire un recours contre cette décision.

Que ferez-vous le 8 mars si le trajet demandé vous est refusé?

«Je ne peux pas encore le dire. Faire un référé sera une option intéressante. En tout cas, nous n’acceptons pas de manifester dans le même périmètre que des gens qui ne partagent pas nos valeurs. Et qui ont été sanctionnés parce qu’ils ont violé l’ordre public.

Comment s’étaient passées les deux dernières manifestations pour la Journée des droits des femmes?

«Deux fois, avec des manifestations réunissant 2.000 à 3.000 personnes, nous avons respecté les mesures sanitaires et de sécurité. Nous avons un service d’ordre et étions en bonne collaboration avec la police.

Pourquoi est-ce important de marcher de la Gare à la place d’Armes?

«Avant que le périmètre soit décidé, la majorité des manifestations se passaient au cœur de la ville. Il s’agit d’être vues, de pouvoir aller devant les institutions, les ministères, la Chambre des députés. C’est important pour la symbolique. Entre le Glacis et la Philharmonie, on est un peu dans le «désert de la ville».

Cette année, quelles sont les revendications?

«Comme l’an passé, l’égalité salariale, le congé parental pour tous et toutes, la réduction du temps de travail et l’accès au logement. Cette année nous avons une revendication phare supplémentaire, contre la violence à l’égard des femmes et des filles et de la communauté LGBTIQ+. On parle du viol, du féminicide.

Un sujet exacerbé par la crise?

«Le féminicide n’est pas reconnu comme violence de genre au Luxembourg. Un problème depuis des dizaines d’années. Avec la crise, ces violences ont augmenté.

Comment le logement et le temps de travail jouent-ils dans les inégalités de genre?

«C’est là qu’elles se manifestent. Il y a un grand problème de discrimination sur le marché du logement, difficile à prouver, envers les monoparentaux, souvent des femmes. Les propriétaires préfèrent avoir des célibataires. Un autre problème touche les femmes victimes de violence, souvent en situation de dépendance financière, qui ne peuvent pas trouver de logement pour se libérer de leur situation d’urgence.

Pour la réduction du temps de travail, tout le monde doit moins travailler pour que les tâches de la maison puissent être mieux divisées entre hommes et femmes.»