Maggy Nagel souligne son exploit d’avoir maintenu le surcoût lié au Covid-19 dans l’enveloppe initiale de 32 millions d’euros. (Photo : Matic Zorman / Maison Moderne)

Maggy Nagel souligne son exploit d’avoir maintenu le surcoût lié au Covid-19 dans l’enveloppe initiale de 32 millions d’euros. (Photo : Matic Zorman / Maison Moderne)

Le report d’un an de l’Exposition universelle et la crise sanitaire ont engendré un «surcoût minime» par rapport à d’autres pavillons, sans entamer l’optimisme du ministre de l’Économie et de la commissaire générale au pavillon luxembourgeois à l’Expo 2020 de Dubaï.

Le 1er octobre aurait dû être le jour du coup d’envoi de l’Expo universelle 2020 de Dubaï, en mai en raison de la pandémie de Covid-19, qui aurait risqué de la torpiller. Symboliquement, le ministre de l’Économie (LSAP) et la commissaire générale du Luxembourg auprès de l’Expo, (DP), ont choisi cette date pour inviter la presse pour un bilan du chantier et de la programmation du pavillon à un an du jour J.

«Je suis très content que nos partenaires montrent toujours autant d’intérêt au projet malgré ces temps turbulents», souligne M. Fayot, citant les partenaires du GIE Luxembourg @ Expo 2020 Dubaï (Chambre de commerce, SES et Post) ainsi que les sponsors ArcelorMittal, Cargolux, RAK Porcelain, Guardian Glass, MCM Steel et ULT.

«Et le gouvernement soutient le projet à 100%», ajoute le ministre, d’autant plus satisfait de préciser que le budget de 32 millions d’euros «pourra être respecté» malgré 4% de surcoûts (entre 900.000 et 1 million d’euros selon Mme Nagel, quand d’autres pays ont dû faire face à des surplus de 20%).

La participation du Grand-Duché à la première exposition universelle organisée au Moyen-Orient reste le point d’orgue du rapprochement entre le Luxembourg et les Émirats arabes unis dont les relations se sont renforcées sous puis  (LSAP), alors ministres de l’Economie, notamment avec l’installation d’une ambassade flanquée d’un bureau de commerce et d’investissement (LTIO) à Abu Dhabi en 2011. Des relations au beau fixe comme en témoigne l’importante délégation d’entreprises – 80 – emmenée par Étienne Schneider lors de son ultime mission économique . Et même si l’état de la pandémie reste difficile à prévoir, «l’exposition sera une occasion parfaite pour et commerciales», assure M. Fayot.

Sur le terrain, le chantier se poursuit «dans le respect de mesures très strictes en matière de protection de la santé des travailleurs», insiste Mme Nagel, des mesures imposées par l’organisateur à tous les pays participants. Le chantier extérieur devrait être achevé début 2021. Entre 200 et 220 ouvriers s’y affairent actuellement, répartis en deux groupes, l’un travaillant tôt le matin et l’autre en soirée en raison des températures encore accablantes. «Le chantier fera une pause début 2021 jusqu’à l’été où il reprendra pour les finitions», précise Mme Nagel.


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Les deux structures d’acier sont désormais posées et accueillent déjà le squelette du ruban de Möbius qui ceindra le pavillon, comme le montre le site . Cela fait un an maintenant qu’un dispositif «time-lapse» a été installé afin de rendre compte de la progression du chantier heure par heure.

Mme Nagel confirme que la programmation est quasiment maintenue à l’identique. Et dévoile le parcours des visiteurs le long de la rampe menant au cœur du pavillon, dont le slogan est «Connecter les esprits, construire le futur». «Une thématique plus que jamais d'actualité car elle vise à rassembler les pays afin de faire émerger des solutions face aux grands défis mondiaux et la crise du Covid-19 est, sans conteste, actuellement un des plus grands défis au niveau mondial», note M. Fayot.

Cinq adjectifs vantant le Luxembourg se présenteront aux visiteurs: «diverse» (multiculturalisme), «connecting» (télécommunications, satellites et nouvelles technologies), «sustainable» (finance durable, coopération au développement, emergency.lu, économie circulaire), «enterprising», (comment le pays industriel a mué en une place financière, recherche et digitalisation) et enfin «beautiful». Ce dernier espace occupe l’atrium du pavillon et donne à voir les richesses touristiques du pays avec en exergue la forêt du Mullerthal. Un toboggan vitré offrira des sensations fortes aux visiteurs tandis qu’une boutique et un  achèveront de leur donner envie de découvrir le Grand-Duché en vrai. «Même si nous ne voyagerons plus autant à l’avenir», admet M. Fayot, qui fait également état de réflexions visant à créer des liens entre le pavillon et les résidents, par des applications interactives notamment.

L’incertitude pèse donc encore, même avec un report d’une année calendaire et même si le ministre énonce prudemment que «d’ici un an, on peut espérer un recul substantiel de la pandémie». Les réservations initiales – près de 4.000 – ont été maintenues pour les deux tiers, rassure Mme Nagel. Laquelle lance un appel aux volontaires pour accueillir et orienter les visiteurs. «Nous cherchons des personnes dynamiques, s’exprimant bien en luxembourgeois et en anglais, et disponibles durant un mois pour vivre une expérience intéressante.» Le vol aller-retour et le logement dans le village de l’Expo sont pris en charge, en plus d’une indemnité de repas. Les candidats doivent se manifester avant le 30 octobre . D’autres postes sont encore à pourvoir.

Comme indiqué auparavant, le coût de démolition du pavillon a été intégré dans son budget – l’organisateur de l’Expo ne parlant plus de le récupérer, indique Mme Nagel. 70% du matériel utilisé pour la construction sera réutilisé ou recyclé par la suite. Quant aux contenus promotionnels comme le film «Enterprising», ils entreront dans la panoplie de Luxembourg for Tourism sur les foires internationales et de la cellule Nation branding du ministère de l’Économie.