Xavier Bettel, Paulette Lenert et Luc Frieden se disputent le droit de devenir le vingt-cinquième Premier ministre du Grand-Duché  (Photos et montage: Maison Moderne)

Xavier Bettel, Paulette Lenert et Luc Frieden se disputent le droit de devenir le vingt-cinquième Premier ministre du Grand-Duché  (Photos et montage: Maison Moderne)

Ce dimanche 8 octobre se tient un scrutin aux multiples enjeux: la coalition fera-t-elle la passe de trois? Le CSV reviendra-t-il aux affaires? Une femme deviendra-t-elle Première ministre? Le vote protestataire progressera-t-il? Les 283.879 électeurs inscrits détiennent la réponse.

Le premier enjeu de cette édition 2023 des élections législatives est de savoir si la coalition au pouvoir sortira du scrutin en position de se maintenir ou si le CSV après un passage de dix ans dans l’opposition peut revenir au pouvoir… . Mais d’autres cas de figure sont : une coalition à deux entre le CSV et le LSAP ou entre le CSV et le DP, ou à trois entre le CSV, le DP et déi Gréng.

Voire à quatre, si aux grands partis de gouvernement se joignait un des petits partis lancés dans la compétition.

Avec l’abandon du «dogme» de la coalition à deux et l’émergence de nouveaux partis à la Chambre, les jeux n’ont jamais été aussi ouverts de l’avis de beaucoup d’observateurs de tous les bords.

Le premier des petits

Le deuxième enjeu du scrutin est justement de voir comment ces «petits» partis vont se comporter.

ADR (3 sièges depuis la défection de ) et Piraten (2 sièges) espèrent augmenter leur nombre de députés afin de recoller aux quatre grands partis. Voire participer à une coalition. Du côté de déi Lénk (2 sièges), l’objectif est plutôt de garder intacte la représentation à la Chambre.

L’ADR va devoir faire face à un challenge nouveau pour lui: l’émergence de deux nouveaux partis chassant sur ses terres: Liberté-Fraïhett de Roy Reding et Fokus créé par , transfuge du CSV et rejoint par Marc Ruppert, transfuge du DP. Fokus qui prospecte également sur les terres du CSV et du DP. Le chasseur devient chassé…

Les pirates ont mis la barre très haut. espère six députés. Ce qui rapprocherait les pirates des verts qui après avoir été les grands gagnants de 2018 dans les urnes voient leurs positions menacées. Si leur combat pour l’écologie fait consensus dans la population, l’usure du pouvoir les guette. Leur recul aux communales – une élection traditionnellement favorable aux écologistes – a résonné comme un coup de canon.

À la voix près

N’oublions pas les autres «petits» partis présents à ces élections – le KPL, Volt et déi Konservativ – d’Fräiheetspartei qui s’ils ne présentent pas de listes dans les quatre circonscriptions du pays peuvent prendre des voix qui risquent fort de manquer au moment de répartir les derniers sièges, les sièges dits «basculants» («Wackelsetz») qui restent à attribuer après la première répartition.

Rappelons que pour répartir les sièges entre les partis dans une circonscription, on calcule le nombre de voix total de chaque parti (votes de liste plus votes personnels). En divisant la somme des résultats par le nombre de sièges, on obtient un quotient électoral qui correspond au nombre de voix pour obtenir un siège. Les sièges restants vont au parti qui obtient la meilleure moyenne de votes par siège, moyenne obtenue en divisant le nombre total de voix de chaque parti par leur nombre de sièges +1 à l’issue de la première répartition.

En 2018, l’ADR, les Pirates, déi Lénk, le KPL et déi Konservativ avait réunis 21,75% des voix. Score qui s’est traduit par huit sièges à la Chambre. Soit 13,66% des députés.

L’hôtel Saint Maximim attend son nouveau locataire

La question de la coalition réglée se posera celle du Premier ministre. Jusqu’en 2013, la tradition était que ce poste revenait à la tête de liste du parti vainqueur. En 2013, (LSAP) pour s’assurer du succès de son «putsch» visant à mettre le CSV hors jeu avait laissé ce rôle à Xavier Bettel (DP) dont le parti était arrivé derrière le LSAP. Étienne Schneider espérait récupérer ce poste en 2018, mais son parti avait perdu trois sièges et était passé derrière le DP.

Qui des trois favoris: (LSAP), (DP) et (CSV) deviendra le 25e Premier ministre du Luxembourg?

Paulette Lenert et Xavier Bettel sont ouvertement candidats. Luc Frieden également tout en affirmant que la priorité était selon lui que son parti revienne au pouvoir. Une victoire de Paulette Lenert ferait d’elle la première femme à ce poste. Une victoire historique à ce titre.

Quoi qu’il en soit, malgré tous les sondages et les pronostics, la décision finale sera celle des 283.879 électeurs inscrits appelés aux urnes.