Un tel modèle basé sur l’exploitation et le développement d’actifs réels, tout en englobant les zones environnantes de ces mêmes actifs serait-il une option viable pour l’Europe? Il est légitime de se demander si ce modèle pourrait devenir un modèle d’opportunité pour les investisseurs en quête de rendement stable et de diversification de portefeuille, à l’heure où beaucoup de gestionnaires d’actifs de type «infrastructure» se focalisent davantage sur les énergies renouvelables ou les actifs digitaux, tels que les datacenters.
Cette potentielle opportunité de rendement alternatif, attachée aux projets infrastructure, pourrait être considérée par les investisseurs européens comme un argument supplémentaire permettant de dynamiser davantage l’intérêt pour les partenariats public-privé («PPP»).
À titre d’exemple, prenons le plus grand projet ferroviaire en cours en Europe, le Rail Baltica, réseau destiné à relier les pays baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) aux autres réseaux de l’UE, dont le financement inclura des prêts privés et des partenariats public-privé, entre autres. Ce projet pourrait devenir un modèle européen si les concepts de ce modèle étaient reproduits et appliqués à l’échelle européenne.
Ce projet présente, en tout état de cause, des atouts indéniables et pourrait ainsi être vecteur d’opportunités d’investissement intéressantes et novatrices par rapport aux initiatives de coalition privé-public historiques qui ont été et seront nécessaires au développement des infrastructures européennes à court, moyen ou long terme.
«Nul ne pourra le faire seul» – telle est la devise de nombre de gestionnaires gérant des projets infrastructure. Cette possible nouvelle dynamique attachée à ces projets, comme ce fut le cas pour le projet américain ci-dessus, pourrait favoriser l’appétit des investisseurs pour ces PPP, qui continueront de jouer un rôle primordial dans les réponses à apporter aux besoins d’investissements dans les infrastructures européennes.
Ceux-ci ont par ailleurs été mis – à nouveau – en avant par la Commission Européenne, qui estimait en 2023 dans son rapport de prospective stratégique annuel qu’une somme supplémentaire de 600 milliards de plus par an sera nécessaire afin de financer les programmes destinés à réduire l’empreinte carbone du continent avant 2030.
Finalement, au-delà de l’intérêt financier pour les investisseurs, cette nouvelle possibilité offerte aux acteurs de marché s’ils le souhaitent, ne fait que prouver le sensible besoin de partenariats public-privé (PPP) pour permettre le financement de ces projets d’enjeu majeur pour le vieux continent.
Auteurs:
EY Luxembourg Partner, Private Equity and Infrastructure
EY Luxembourg Audit Manager, Private Equity