Le président du CA d’Enovos, Marco Hoffmann, entouré par la nouvelle présidente du CA de Creos Luxembourg, Carole Brückler, et le nouveau président du CA du groupe Encevo, Jeff Feller, tous les deux administrateurs pour le compte de l’État.  (Photo: Maison Moderne)

Le président du CA d’Enovos, Marco Hoffmann, entouré par la nouvelle présidente du CA de Creos Luxembourg, Carole Brückler, et le nouveau président du CA du groupe Encevo, Jeff Feller, tous les deux administrateurs pour le compte de l’État.  (Photo: Maison Moderne)

Malgré une baisse de 26% de ses revenus annuels, le groupe Encevo a connu une solide année 2024, avec un résultat opérationnel en hausse à 371 millions d’euros, un bénéfice net en progression à 193 millions d’euros, et un dividende en augmentation de plus de 16%. Une performance solide pour entamer une nouvelle ère avec le remplacement de Marco Hoffmann par Jeff Feller à la présidence du board.

Des prix en baisse + des volumes en baisse = des résultats annuels en baisse. Logique. Mais spectaculaire. En 2024, le chiffre d’affaires du groupe Encevo a fondu de 26% à 3,78 milliards d’euros mais sa solidité s’est renforcée, comme en témoignent le résultat opérationnel à 371 millions d’euros par rapport aux 301 millions de l’an dernier et le bénéfice net à 193 millions d’euros.

Conformément à sa politique de redistribution, a expliqué le CEO d’Encevo, , le dividende, 50% du bénéfice net, a atteint 84,78 millions d’euros, bonne nouvelle pour les finances publiques puisque l’État détient directement et indirectement plus des trois quarts du capital social, dont Ardian est finalement sorti, en début d’année 2025, Post ayant repris ses derniers 0,76%. La trésorerie disponible augmente elle aussi en conséquence, au point que la facilité de crédit de 750 millions d’euros n’a pas été utilisée, malgré une dette qui passe à 649 millions d’euros.

Dans un marché très dynamique, a souligné le CEO d’Encevo, l’entreprise cherche à la fois à donner les meilleurs instruments de proactivité à ses clients et à leur proposer des produits plus dynamiques, surtout qu’ils sont de plus en plus eux-mêmes des producteurs d’énergie, au rythme des installations de panneaux photovoltaïques ou d’autres solutions. Une stratégie qui passe par le renforcement des activités de Teseos, son entité en charge de développer des produits et des services innovants pour la gestion domestique de l’énergie, avec l’ambition de les intégrer dans son offre cette année. C’est aussi dans ce contexte qu’ont été acquises C. Schanen, le spécialiste du chauffage, de la climatisation et des pompes à chaleur, ou encore e3consult et ses 14 ingénieurs et architectes spécialisés dans l’économie circulaire autour de l’énergie.

«Nous savons tous que l’énergie ne sera plus bon marché», a-t-il dit.

Ligne à 380 KV et hydrogène toujours des priorités

Si M. Seywert avait estimé l’an dernier au Schlossgoart, à la même occasion, la présentation du rapport annuel, que les investissements atteindraient un record en 2024 à 400 millions d’euros, ils sont finalement restés bien en-deçà, à 288 millions d’euros (contre 336 millions d’euros un an plus tôt) mais l’opérateur énergétique poursuit ses investissement stratégiques:

– dans son projet d’interconnexion à 380 kV avec l’Allemagne;

– ou dans les réseaux d’hydrogène – qui devrait, à terme, être utiles d’abord aux industriels du Sud du pays pour décarboner leur production: Creos Deutschland a obtenu des subventions pour son réseau mosaHYc et participera au Kernnetz hydrogène allemand tandis que le projet HY4Link lié à ce projet a été intégré au projet européen avec ses partenaires belge Fluxys et français NaTran.

205 millions d’euros ont été consacrés à la modernisation de l’infrastructure du réseau, 45 millions d’euros à l’expansion des actifs liés aux énergies renouvelables et le reste à l’extension de services technique pour optimiser l’efficacité énergétique et les solutions offertes à la clientèle. Comme le jumeau numérique Kopr de son réseau électrique ou la plateforme Leneda à laquelle se sont inscrites 200 entreprises et 5.900 personnes.

L’énergie produite par les 761,5 MW de capacité d’installations d’énergie renouvelables n’est plus loin du térawattheure (921 GWH). Le groupe se félicite des projets comme le parc solaire Südeifel en Allemagne, le plus grand projet de la Grande Région, l’achat d’électricité local avec la commune de Bertrange, le parc éolien CondrEole à Engis en Belgique qui a été inauguré en septembre ou les fermes agri-photovoltaïques au Luxembourg.

Et puis, changement de génération en cours : le président du conseil d’administration d’Encevo, Marco Hoffmann, en poste depuis 2012, a cédé le relais à Jeff Feller, tandis qu’une autre fonctionnaire du ministère de l’Économie, Carole Brückler, prend la présidence de celui de Creos Luxembourg. Au bout d’une heure et demie de conférence de presse, avec la sobriété qui le caractérise, le président sortant a souligné le développement de l’entreprise, en parallèle avec celui de l’économie, de la démographie et des partenaires, y compris en Allemagne. «Nous sommes un acteur qui doit proposer des services dont les entreprises et les particuliers ont besoin.»