Mercredi, les terrasses étaient déjà pleines. Alain Rix, président de l’Horesca, s’attend à des résultats aussi satisfaisants dans les restaurants ce week-end. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Mercredi, les terrasses étaient déjà pleines. Alain Rix, président de l’Horesca, s’attend à des résultats aussi satisfaisants dans les restaurants ce week-end. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

L’Horesca tire un bilan satisfaisant de la première phase de réouverture des restaurants au Grand-Duché. Son président, Alain Rix, constate déjà de nombreuses réservations pour le week-end de Pentecôte. Les graves problèmes économiques arriveront en janvier prochain.

Mercredi, les ; vendredi, les restaurants. L’Horesca, Fédération nationale des hôteliers, restaurateurs et cafetiers du Grand-Duché, se réjouit de ces , après deux mois de pause à cause du Covid-19. Alain Rix, son président, fait le point sur un secteur qui représente 6,8% du PIB et emploie 20.000 personnes au Grand-Duché, selon lui.

Comment s’est passée la réouverture des terrasses mercredi?

Alain Rix. – «Je pense que 30 à 40% avaient repris. J’étais en ville. Le soir, au Kirchberg, ça fonctionnait bien. Les restaurants étaient complets. Ceux qui ont pu ouvrir ont eu une très bonne résonance.

Qu’espérez-vous pour ce week-end?

«On espère que les clients vont venir. Certains ne vont peut-être pas rouvrir, mais c’est le cas de la majorité. Ceux que je connais et qui ont rouvert sont complets pour le week-end.

Qui reprend, qui ne reprend pas?

«C’est très difficile à dire. Je pense que quelqu’un qui a par exemple trois ou quatre restaurants ne va en rouvrir qu’un seul pour le moment. En ville, ils seront beaucoup. Dans tout le pays, je ne sais pas.

Avez-vous retrouvé la ?

«Je pense qu’il va falloir un peu de temps pour qu’elle revienne. J’espère qu’ils auront un comportement correct. Il y a des règles, il faut qu’ils les respectent.

Est-ce le cas pour l’instant?

«Oui, sans problème. Tout le monde les a respectées. Même si on était à six, alors les deux qui étaient de trop étaient deux mètres plus loin, sur une autre table, et on pouvait quand même discuter ensemble.

Il y a aussi des centaines de familles qui sont derrière nous, qui n’ont pas leur salaire complet, qui ne peuvent pas non plus payer leur crédit, et c’est toujours nous qui sommes ceux sur qui on tape, avec l’alcool, le tabac, la TVA.

Alain Rixprésident de l’Horesca

Vous aviez affirmé au micro : «Nous ne fermerons plus nos établissements.» Que voulez-vous dire par là?

«Je voulais dire qu’on est dans une situation très critique. Ce n’était pas pour critiquer les gens qui ont travaillé dans la santé. Parce que j’ai eu pas mal de critiques sur ce texte.

Ce que je voulais dire, c’est qu’il y a aussi des centaines de familles qui sont derrière nous, qui n’ont pas leur salaire complet, qui ne peuvent pas non plus payer leur crédit, et c’est toujours nous qui sommes ceux sur qui on tape, avec l’alcool, le tabac, la TVA. J’aimerais bien savoir pourquoi ce serait nous qui devrions fermer en premier si jamais les infections augmentaient.

Pourriez-vous évaluer l’impact économique de la crise sur le secteur?

«Nous ne pouvons rien calculer pour le moment, il faut attendre. Je dirais que, pour l’horeca, le chiffre d’affaires de 2020 sera diminué de plus de 50%.

Les hôtels ont beaucoup perdu, et ils vont perdre encore dans le futur. Ils ne vont pas fonctionner normalement avant mi, voire fin, 2021. Il faut que tous les voyages reprennent pour que les hôtels fonctionnent. Je pense que là, on aura un gros problème.

De leur côté, les restaurants fonctionnent-ils normalement?

«Non. Je dirais qu’ils vont tourner à 30-40%. On a la chance d’avoir les terrasses et qu’il fasse beau. Au moment où il va commencer à pleuvoir, on va avoir le problème de l’intérieur, parce qu’on perd quand même 50% des places avec les distances qu’on doit respecter.

Vers juillet-août, j’espère qu’on retrouvera une certaine normalité. Je pense qu’on devra garder les masques et toutes les mesures de sécurité jusqu’à la fin de l’année.

Le télétravail nous pose aussi pas mal de soucis. Beaucoup de personnes vont rester en télétravail, et ces gens-là ne sont pas en ville ou ne vont pas se restaurer chez nous.

Alain Rixprésident de l’Horesca

Le télétravail nous pose aussi pas mal de soucis. Beaucoup de personnes vont rester en télétravail, et ces gens-là ne sont pas en ville ou ne vont pas se restaurer chez nous. On aura une perte assez importante le midi.

Certains établissements ont-ils déjà mis la clé sous la porte?

«Je n’en ai aucune idée. Mais le problème va se poser aux mois de janvier et février. Pour la sécurité sociale, les impôts, le gouvernement a accordé des moratoires. À partir de l’année prochaine, il faudra les payer, et c’est là que les problèmes vont venir. C’est là où il y aura probablement pas mal de faillites.

Êtes-vous satisfait des aides reçues par l’État?

«Au début, ça a été compliqué, mais maintenant ça fonctionne très bien, avec qu’on a eu, avec le chômage structurel qui va venir. On a eu beaucoup d’aides, et heureusement. Cela permet aux entreprises de ne pas mettre la clé sous la porte.

Espérez-vous de nouvelles mesures pour éviter ces faillites?

«Le ministère doit regarder à la fin de l’année. Je ne sais pas encore ce qu’il décidera. Je pense que, si beaucoup sont en difficulté, on va encore nous aider.

Quelle serait la mesure idéale?

«Demandez cela à !

La crise a poussé beaucoup de secteurs à accélérer leur virage numérique. Qu’en est-il de l’horeca?

«Pas mal de restaurants utilisent des pour que les clients voient la carte sur leur téléphone. Comme ça, ils ne la touchent pas. La digitalisation va venir aussi du point de vue des réservations, étant donné qu’on devra quand même savoir à l’avance combien de personnes vont arriver. Aller dans un restaurant sans avoir réservé, ce n’est plus possible en ce moment, il faut réserver en avance.

Cela va rester, et c’est une bonne chose. Nous allons être plus modernes et plus digitalisés dans la branche de l’horeca.»