En mars 2021, la première Spac («special purpose acquisition company») signée par la luxembourgeoise Arrival, qui doit révolutionner la production de véhicules électriques, s’était traduite par une valorisation à 5,4 milliards de dollars et l’entreprise, dans le conseil d’administration de laquelle , promettait 14 milliards de dollars de revenus en 2024.
Deux ans plus tard, la prometteuse licorne cherchait à terminer l’année 2023 sans avoir dilapidé son capital. Après l’ouverture d’une première ligne de crédit, en mars, de 300 millions de dollars établie avec Westwood Capital, Arrival a annoncé le 6 avril être entrée en discussions avec Kensington Capital en vue d’une deuxième – ces outils financiers dont la mode est un peu passée et qui permettent de lever plus rapidement des fonds – qui lui permettrait de récupérer 283 millions de dollars d’argent frais.
Kensington Capital Acquisition Corp est cotée à New York et dirigée par Justin Mirro, ancien ingénieur de Toyota devenu spécialiste de l’investissement dans des projets automobiles pour des banques d’affaires. Selon des blogs spécialisés, ce dernier a notamment investi dans Transtar, un distributeur de pièces de réparation de transmission basé dans l’Ohio, et dans Stanadyne Corporation, un fournisseur basé à New York d’injecteurs et de pompes de carburant OE et de rechange. Il est aussi le principal administrateur indépendant de QuantumScape Corporation, un développeur californien de batteries de véhicules électriques à semi-conducteurs, et est également administrateur de Cooper Standard Automotive, un fournisseur de tuyaux en caoutchouc et de joints de porte dans le Michigan.
50% des employés remerciés
Au premier semestre 2023, Arrival continuera à construire des fourgons L dans son usine de Bicester, au Royaume-Uni, ce qui lui permettra de fignoler ses processus d’usine automatisés et d’intégrer ses robots mobiles autonomes, a indiqué la société dans un communiqué de presse. Les fourgonnettes L devraient accumuler 250.000 kilomètres sur la voie publique d’ici la fin de l’année 2023, car elles sont utilisées pour valider les conceptions et les composants techniques d’Arrival. Ce n’est que fin 2024 qu’elle devrait produire à Charlotte, aux États-Unis, la version XL pour laquelle elle avait signé un accord avec la ville américaine en 2020.
Devant l’urgence, la société a confié les rênes à un nouveau CEO, Igor Torgov. Fin janvier, il a réduit les dépenses à 35 millions de dollars par trimestre jusqu’à la fin de l’année, a diminué son effectif de 50%, à 800 personnes, et a décidé de se concentrer sur la livraison de son van dans sa micro-usine de Charlotte, où la société a son siège social américain.