Thomas & Piron commence par lancer sa formation à destination des maçons autour de Namur et Charleroi. Mais pourrait l’ouvrir à d’autres métiers et régions, dont le Luxembourg où l’entreprise emploie 400 personnes.  (Photo: Thomas & Piron)

Thomas & Piron commence par lancer sa formation à destination des maçons autour de Namur et Charleroi. Mais pourrait l’ouvrir à d’autres métiers et régions, dont le Luxembourg où l’entreprise emploie 400 personnes.  (Photo: Thomas & Piron)

L’entreprise belge de construction Thomas & Piron lance sa TP Academy, une formation en dix mois pour former les candidats à ses techniques propres et pendant laquelle ils seront suivis via une application mobile. Chaque étape permet de remplir sa boîte à outils pour espérer, à la fin, décrocher un CDI.

Finir un jeu pour obtenir un CDI de maçon? C’est le défi que propose Thomas & Piron à ses futurs candidats en Belgique. Le but, «travailler l’attractivité du secteur de la construction, qui peut parfois paraître dépassé, en montrant une image moderne et dynamique. Et, au travers des principes du jeu, créer l’engagement et l’envie de s’investir. Il y a des étapes à franchir, des cadeaux à aller chercher», détaille Philippe Callens, directeur des ressources humaines. Les inscriptions ouvrent ce mardi 24 janvier.

Ce projet entre dans un cadre plus large, celui de la TP Academy: le fruit d’un partenariat entre l’entreprise aux 3.400 salariés et l’Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises (IFAPME). Il s’agit d’une formation de 10 mois (deux théoriques, huit pratiques), dont la première édition doit débuter en mars prochain. Elle sera ouverte à 14 personnes, présélectionnées après des entretiens. Thomas & Piron veut ainsi «proposer une formation adaptée aux besoins et aux process de l’entreprise».

14 CDI à la clé

Au début de celle-ci, les candidats téléchargent donc l’application de la «Red League by TP Academy» via laquelle leurs encadrants vont pouvoir valider leurs acquis ou encore noter leur taux de présence, leur ponctualité… En plus, des outils bien réels leur sont offerts à chaque étape. Et après le «boss final» vient le graal: le CDI. «Nous espérons vraiment engager les 14 candidats. Il y a un CDI pour tout le monde.» 

Une fois le «jeu» terminé, les candidats obtiendront un certificat «attestant qu’ils ont suivi la formation avec succès», même si ce n’est «pas quelque chose de reconnu à tous les niveaux en termes de qualification». Elle s’accompagne d’une rémunération de 450 euros par mois, en plus des allocations de chômage.

Thomas & Piron compte 40 postes ouverts en Belgique, dont une trentaine dans la maçonnerie. «D’où le choix de commencer avec ce métier. C’est notre premier projet, sur la région de Charleroi/Namur.» Si le succès est au rendez-vous, «nous aimerions ouvrir des formations dans d’autres spécialités et régions.» Comme au Luxembourg: «Nous y employons 400 personnes et sommes aussi confrontés à une pénurie de main-d’œuvre.» Une douzaine de postes sont vacants, «surtout dans le gros œuvre».

En attendant, les candidats luxembourgeois ne pourront pas accéder à cette formation de Thomas & Piron puisqu’elle n’est ouverte qu’aux demandeurs d’emploi enregistrés en Belgique et y touchant des cotisations sociales. 

Le secteur confronté à d’autres problèmes

Un modèle à suivre au Luxembourg? «Les prévisions dans le secteur de la construction sont assez moroses pour 2023», relativise , secrétaire général du Groupement des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics. Il y a six mois, il s’inquiétait d’un «manque de main-d’œuvre étant donné que dans les deux à trois ans, plus de 50% des salariés partiront en retraite». Aujourd’hui, «ce problème est devenu caduc». Il craint plutôt les faillites et les licenciements à venir, et donc, «un nombre important d’ouvriers sur le marché».

La gamification semble en tout cas prendre de plus en plus de place dans le recrutement. . La HR Academy proposait quant à elle à ses élèves de gagner des années d’étude ou stages conventionnés.