David Schmidt, managing director de la branche belge de Banque de Luxembourg. (Photo: Anthony Dehez)

David Schmidt, managing director de la branche belge de Banque de Luxembourg. (Photo: Anthony Dehez)

Les groupes financiers de la Place étendent leur empreinte à l’étranger pour différentes raisons. Zoom, ce mois-ci, sur la présence belge de la Banque de Luxembourg.

«La Banque de Luxembourg s’est implantée en Belgique en 2010. C’était en quelque sorte un mouvement naturel dans l’accompagnement de notre clientèle belge, qui a manifesté le choix de se rapprocher de son lieu de résidence, les changements liés à la fiscalité l’ayant notamment aidée dans cette démarche», explique David Schmidt.

Originaire de Liège, mais intégré dans l’équipe de la Banque de Luxembourg depuis 2006, il a repassé la frontière en avril 2018 pour prendre la direction de la succursale belge, à Bruxelles. C’est désormais à proximité du bois de la Cambre, chaussée de La Hulpe, qu’il reçoit ses clients belges, dans un bureau où les technologies pour les économies d’énergie ont pris le pas sur les lambris et les fauteuils en cuir patiné.

L’aventure belge de la Banque de Luxembourg avait commencé avec un premier bureau ouvert à Arlon en 2010. Une extension possible grâce au changement de plate-forme informatique, qui permettait de répliquer une entité hors de la maison mère.

Notre volonté est de couvrir la clientèle francophone et bruxelloise depuis Bruxelles

David SchmidtM anaging directorBanque de Luxembourg

Ce premier pas effectué, la banque a ouvert une implantation à Bruxelles en 2012 et une en Flandre, à Gand, trois ans plus tard. Arlon a finalement été fermée. Si les premiers employés avaient été transférés du Luxembourg pour lancer l’activité, la succursale belge recrute désormais en Belgique. Elle compte environ 25 personnes et estime être provisoirement au complet.

«Nous n’avons pas d’autre projet d’ouverture actuellement. Notre volonté est de couvrir la clientèle francophone et bruxelloise depuis Bruxelles, et la néerlandophone depuis le bureau gantois», précise David Schmidt. Deux marchés assez différents, selon lui, la clientèle francophone étant plutôt constituée de familles fortunées de souche relativement ancienne, alors qu’au nord du pays, elle est plutôt composée d’entrepreneurs en activité ou qui ont revendu leur entreprise. Mais c’est celle-là qui demandera le plus d’efforts à l’avenir, l’enseigne étant nettement moins connue au nord de la fameuse frontière linguistique coupant la Belgique en deux.

 La Belgique, «deuxième marché domestique» de la Banque de Luxembourg

Actuellement, Banque de Luxem­bourg Belgique gère environ 4 milliards d’euros d’actifs. Un montant qui lui permet de se situer aux portes du top 10 de la banque privée au niveau national. L’es­sentiel provient encore de la clientèle francophone, qui a toujours eu historiquement plus de relations avec le siège grand-ducal. «Le marché flamand est assez nouveau pour nous, nous sommes seulement en train de le développer», convient David Schmidt, qui aime parler de la Belgique comme du «deuxième marché domestique» de la banque.

«Le marché belge est très concurrentiel, ce n’est pas facile pour un nouvel entrant de s’y imposer. Notre avantage est donc d’avoir depuis longtemps une bonne connaissance de la clientèle et d’être, en retour, reconnus pour la qualité de notre gestion d’actifs.» Un style de gestion qui diffère de celui de ses concurrents, explique-t-il, «dans le sens où il met en œuvre des principes de gestion tout à fait simples, mais appliqués avec rigueur et discipline».

Les banques luxembourgeoises sont très réputées par rapport à leur mode de gestion très international.

David SchmidtManaging directorBanque de Luxembourg

Mais comment la clientèle étrangère perçoit-elle l’étiquette luxembourgeoise au fronton d’une banque? «Pour le commun des mortels, c’est effectivement une étiquette qui peut être associée à des aspects fiscaux, admet David Schmidt. Mais, de plus en plus, elle est perçue comme un signe de qualité de gestion. Les banques luxembourgeoises sont très réputées par rapport à leur mode de gestion très international.»

Le spectre du secret bancaire est aussi en train de s’éloigner peu à peu. Si la banque a franchi le pas au début de la décennie, c’est aussi, et surtout, parce que la nouvelle clientèle apprécie une certaine proximité avec son banquier privé. «Nous sommes une banque de droit belge, précise son directeur, mais qui travaille dans un processus de continuité totale avec la maison mère luxembourgeoise.»