Andy Maar: «Nous rencontrons à plusieurs reprises des cas de figure dans lesquels les entreprises veulent présenter une image inclusive et/ou solidaire, mais leurs efforts sont alors limités uniquement à des publications sur les réseaux sociaux ou à la diffusion de publicités.» (Photo: Shutterstock)

Andy Maar: «Nous rencontrons à plusieurs reprises des cas de figure dans lesquels les entreprises veulent présenter une image inclusive et/ou solidaire, mais leurs efforts sont alors limités uniquement à des publications sur les réseaux sociaux ou à la diffusion de publicités.» (Photo: Shutterstock)

Les organisations de défense des droits LGBTQ+ ont accueilli favorablement le nouveau guide de l’IMS visant à favoriser une plus grande inclusivité sur le lieu de travail, mais avertissent que les employeurs doivent faire plus que du pinkwashing.

, montrant comment les employeurs peuvent créer un environnement plus inclusif. Il comprend des témoignages, entre autres, du Premier ministre ouvertement homosexuel du pays, (DP).

Le pinkwashing, autrement dit quand les employeurs affirment soutenir une cause, mais ne la soutiennent pas via des actions concrètes, a également été une préoccupation soulevée par plusieurs organisations.

Andy Maar, de Luxembourg Pride, a déclaré à Delano: «Nous rencontrons à plusieurs reprises des cas de figure dans lesquels les entreprises veulent présenter une image inclusive et/ou solidaire, mais leurs efforts sont alors limités uniquement à des publications sur les réseaux sociaux ou à la diffusion de publicités. Ce soutien n’arrive ni en interne dans l’entreprise, ni avec la communauté locale. Nous aimerions donc voir beaucoup plus d’initiatives et sommes heureux d’accompagner les entreprises dans la mise en œuvre de cette philosophie avec des concepts concrets.»

Secteur de l’artisanat

Nathalie Morgenthaler, directrice du Centre pour l’égalité de traitement (CET), a souligné que de nombreux exemples provenaient des grands employeurs multinationaux au Luxembourg. «Ces bonnes pratiques sont donc transposées au Luxembourg au niveau international. Il serait important de transposer ces bonnes pratiques, si possible, également aux petites entités des secteurs privé et public.»

Son point de vue sur le secteur public est particulièrement pertinent, à la lumière des révélations de 2019 quant à l’affaire de l’exercice d’un manuel scolaire dans le cadre duquel les élèves devaient calculer la quantité de peinture rouge et blanche nécessaire pour obtenir une couleur rose pour peindre une chambre. L’énoncé était clairement moqueur à l’égard du Premier ministre, ainsi que du vice-Premier ministre, Étienne Schneider, également ouvertement homosexuel, dont les prénoms avaient été sciemment utilisés. Le livre a ensuite été retiré des écoles.

Laurent Boquet, de Rosa Lëtzebuerg, rejoint cet avis en soulignant que la discrimination existe dans tous les types d’entreprises et tous les domaines d’activité, et qu’elle est particulièrement courante dans le secteur de l’artisanat. «Il y a un ton douteux dans divers métiers, des blagues ou remarques qui peuvent ne pas être mesquines, mais qui sont définitivement discriminatoires», a-t-il déclaré, ajoutant: «Nous connaissons plusieurs cas parmi nos membres où un coming out est inenvisageable.»

Manque de données

Alors que le Luxembourg s’est avéré avoir satisfait les recommandations de 2017 de l’organe de surveillance de la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance, les autorités enregistrent des données limitées sur la discrimination fondée sur le sexe ou le genre. Laurent Boquet souhaite que le pays crée un bureau central pour signaler de tels incidents. «Lorsque je signale une discrimination à la police, elle n’est enregistrée statistiquement nulle part», a-t-il déclaré.

En 2020, le CET a enregistré 28 incidents de personnes victimes de discrimination en raison de leur sexe ou de leur genre. En 2019, dans l’UE, 43% des personnes LGBT se sont senties discriminées, contre 37% en 2012. Dans le même temps, les trois quarts des citoyens de l’UE affirment vouloir voir les mêmes droits que pour les hétérosexuels appliqués aux personnes s’identifiant comme LGBT.