Les statistiques des emplois au sein des entités financières réglementées font fi d’un potentiel recul de la compétitivité du Luxembourg parmi les centres financiers internationaux. (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

Les statistiques des emplois au sein des entités financières réglementées font fi d’un potentiel recul de la compétitivité du Luxembourg parmi les centres financiers internationaux. (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

Malgré les craintes d’un recul d’attractivité de la Place et des difficultés à recruter, les emplois dans le secteur financier réglementé connaissent une croissance ininterrompue depuis le 1er trimestre de 2020. En juin dernier, le secteur avait même dépassé son niveau pré-pandémique.

La compétitivité du Luxembourg parmi les principaux centres financiers internationaux reste un débat d’actualité. À cet égard, les acteurs de la Place n’hésitent plus à tirer la sonnette d’alarme face aux difficultés croissantes à recruter de nouveaux talents.

pour le télétravail des frontaliers à partir du 1er juillet aurait ainsi porté un coup à l’attractivité du Luxembourg aux yeux des travailleurs. Même s’ils habitent dans la Grande Région, une partie d’entre eux préférerait désormais signer des contrats avec des employeurs basés dans d’autres capitales, telles que Paris, où quatre jours de télétravail par semaine deviennent une pratique courante dans le secteur financier.

Si la marque employeur des professionnels du secteur financier perd de sa vigueur en raison du recul de l’attractivité du Luxembourg, plusieurs représentants de la Place craignent alors de ses parties prenantes vers d’autres juridictions, emmenant avec eux clientèle et actifs sous gestion. Outre cet exode, la crainte porte sur l’arrêt de nouveaux entrants sur la Place. Un manque à gagner considérable pour le pays, tant en matière de revenus fiscaux que de croissance économique.

Un record en l’espace de deux ans et demi

Malgré tout, au-delà des craintes, il y a les chiffres. Et selon les statistiques publiées par la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF), le nombre de personnes employées par les entités financières réglementées est en augmentation.

Au deuxième trimestre de cette année, le secteur comptait ainsi 50.811 emplois, contre 49.290 à la même période en 2019.

À l’aube de la pandémie de Covid-19, le secteur financier témoignait d’une hausse de 1.453 emplois pour atteindre un record de 50.098 emplois au premier trimestre de 2020. Il s’agissait alors d’une croissance de près de 3% par rapport au chiffre du dernier trimestre de 2019.

+1,8% en glissement annuel

Si le deuxième trimestre de 2020 a par contre été marqué par une chute de 1.114 emplois, soit une perte -2,36%, par rapport au premier trimestre de la même année, le nombre de nouveaux emplois n’a eu de cesse de grimper depuis lors. En juin 2022, l’industrie avait même d’ailleurs dépassé son niveau pré-pandémique et atteint un record inégalé en l’espace de deux ans et demi.

À titre d’illustration, au deuxième trimestre de cette année, le nombre d’emplois avait progressé de +1,8% en glissement annuel.

Les chiffres de l’emploi dans les entités surveillées étant publiés sur une base trimestrielle par la CSSF, il faudra attendre septembre prochain pour vérifier si les craintes relatives à une perte d’attractivité des employeurs du secteur financier se matérialisent. Pour rappel, les entités soumises à la supervision de la CSSF ne forment qu’une partie du secteur financier luxembourgeois, à côté de l’ensemble des acteurs des activités financières non réglementées, des avocats spécialisés et des cabinets d’audit et de consultance.