La croissance de l'emploi a ralenti à 0,8 % par an en juin 2024, son taux le plus bas depuis la crise financière de 2009, avec des baisses significatives dans le secteur de la construction et le secteur financier, a indiqué le bureau des statistiques Statec, dans son dernier «Conjoncture flash». (Photo: Maison Moderne)

La croissance de l'emploi a ralenti à 0,8 % par an en juin 2024, son taux le plus bas depuis la crise financière de 2009, avec des baisses significatives dans le secteur de la construction et le secteur financier, a indiqué le bureau des statistiques Statec, dans son dernier «Conjoncture flash». (Photo: Maison Moderne)

Dans des prévisions économiques moins favorables, le Statec prévoit une augmentation de l’emploi de 1,3% pour 2024, soit la croissance la plus faible depuis 2009, tandis que le chômage devrait augmenter à 5,8%, reflétant un ralentissement marqué de l’économie et de l’emploi.

L’activité économique du Luxembourg a connu un rebond au début de l’année 2024, mais le marché du travail a continué à faire face à des défis, a indiqué l’office de statistiques. Dans , le Statec note que la croissance de l’emploi a ralenti à 0,8% par an en juin, le taux le plus bas depuis la crise financière de 2009-2010, et nettement inférieure à la moyenne historique de près de 3%. Le ralentissement de l’emploi a été généralisé dans la plupart des secteurs, avec des baisses notables dans la construction, les activités spécialisées, scientifiques et techniques, et le secteur financier.

Tendances sectorielles de l’emploi

Le secteur de la construction a connu d’importantes pertes d’emplois, avec environ 3.300 postes perdus depuis octobre 2022, ce qui représente plus de 6% de l’emploi total dans le secteur. Malgré la dégradation des conditions tout au long de l’année 2023, les données préliminaires pour le deuxième trimestre 2024 indiquent une stabilisation potentielle, avec une réduction de 60% des pertes d’emplois dues aux faillites par rapport au premier trimestre.

Dans le secteur des activités spécialisées, scientifiques et techniques, la baisse de l’emploi dans les principaux centres, qui avaient connu une croissance robuste de 12% en moyenne par an depuis 2015, a fortement contribué au ralentissement. L’emploi dans ce domaine a diminué de près de 2% en glissement annuel au début de 2024. La décélération du secteur financier a été largement attribuée à un ralentissement dans la gestion de fonds, qui a augmenté de 2,6% en glissement annuel en avril 2024, en baisse par rapport à un taux de croissance annuel moyen de 8% depuis 2015.

Pas de hausse significative du taux de chômage

Malgré les difficultés persistantes en matière d’emploi, le taux de chômage global n’a pas augmenté de manière significative depuis fin 2023 et a même connu une légère baisse au début de 2024 avant de remonter à 5,7% à la fin du printemps.

Cette tendance peut être due à une hausse de l’inactivité ou du chômage non déclaré, indique le Statec dans son rapport. Il y a eu une divergence notable entre la population active (la somme de l’emploi résident et des chômeurs inscrits, qui a stagné depuis novembre 2023) et la population totale (qui a continué à croître). En outre, l’agence nationale pour l’emploi, l’Adem, a signalé une diminution de 500 inscriptions de chômeurs non indemnisés entre novembre 2023 et mai 2024, ce qui suggère que certains demandeurs d’emploi découragés ont pu se tourner vers une inactivité apparente en raison de l’expiration des droits aux prestations et des perspectives d’emploi limitées.

Le Statec prévoit un taux d’emploi moyen de 1,3% pour 2024, soit le taux de croissance le plus faible depuis celui de 1,0% enregistré en 2009. Pour 2025, un modeste rebond est attendu, avec une croissance de l’emploi qui devrait atteindre 1,7%. Le taux de chômage devrait augmenter légèrement pour atteindre 5,9%, contre 5,8% en 2024.

Logement: transactions en hausse

Au premier trimestre 2024, le Luxembourg a connu une augmentation des transactions résidentielles pour la première fois depuis deux ans. Les ventes d’appartements existants ont augmenté de 25% en glissement trimestriel, s’alignant sur la tendance à la hausse des transactions de maisons observée au quatrième trimestre 2023. En revanche, les ventes d’appartements neufs ont stagné à des niveaux historiquement bas. Les prix de l’immobilier se sont stabilisés au premier trimestre, affichant une légère baisse de 0,3% en glissement trimestriel, après des baisses de 2,1% au quatrième trimestre 2023 et de 6,6% au troisième trimestre 2023. Les prix des appartements neufs ont baissé de 2,3% sur le trimestre.

Inflation stabilisée

Depuis le début de l’année, l’inflation dans la zone euro s’est stabilisée autour de 2,5%. Bien que l’inflation pour les produits alimentaires et les biens industriels non énergétiques ait diminué, les prix de l’énergie ont stagné et les prix des services ont montré des signes de légère accélération. L’inflation des services a augmenté pour atteindre 4,1% en mai et juin, contre 4,0% entre novembre 2023 et mars 2024. Au Luxembourg, l’inflation des services a ralenti à 3,8% en juin, contre 4,7% en janvier 2024, suite à l’impact de trois indexations salariales en 2023.

Hausse des recettes de l’impôt sur les sociétés

Les recettes fiscales hors cotisations sociales perçues par le gouvernement luxembourgeois au premier semestre 2024 ont augmenté de 11,4% en glissement annuel. Cette augmentation est principalement due à la hausse des recettes de l’impôt sur les sociétés au deuxième trimestre 2024 et à l’augmentation des taux de TVA. La hausse substantielle de l’impôt sur les sociétés, de 32% en glissement annuel, a été attribuée aux soldes liés aux exercices précédents pour quelques sociétés, qui ont presque doublé par rapport à l’année précédente, tandis que les versements anticipés ont augmenté de 9%.

La croissance de l’impôt sur le revenu des personnes physiques a ralenti à 8,2% en glissement annuel, contre 12% en 2023, en raison de la baisse de l’inflation et des ajustements des tranches d’imposition. Les recettes de TVA ont augmenté de 9,6%, bénéficiant de la hausse des taux de TVA. La taxe d’abonnement a bénéficié de l’augmentation de la valeur des actifs des fonds d’investissement. En revanche, les droits d’enregistrement sur les transactions liées à l’immobilier et au logement ont continué à diminuer, de 23% après une baisse de 52% en 2023.