Conseillère communale de la Ville de Luxembourg depuis octobre 2017, (CSV) n’est, malgré son jeune âge – 30 ans – pas une novice en politique. L’émotion déclenchée lors d’une visite à Auschwitz à 17 ans l’aurait décidée très tôt à s’engager au sein de la CSJ – les jeunes CSV –, dans laquelle elle s’investira 10 années.
Une décision sans doute influencée par un environnement familial très politique: alors que son arrière-grand-père n’est autre que l’ancien ministre et député CSV Nicolas Margue, son grand-oncle Georges Margue fut député CSV et échevin de Luxembourg-ville, et le cousin de son père est l’actuel député Déi Gréng .
Présidente de la CSJ pendant deux ans et demi, Elisabeth Margue en décembre 2018, pour s’impliquer au sein du CSV. Un nouveau poste dont le rôle est «moins critique», mais «au cœur même de l’élaboration des propositions du parti», juge-t-elle.
Des problématiques nationales au niveau local
Candidate malheureuse aux élections législatives de 2013 et de 2018, où elle arrive respectivement 16e sur la liste de la région Centre, puis première remplaçante, c’est aux élections locales de 2017 qu’elle obtient son premier poste d’élue, au sein du conseil communal de la capitale.
Un mandat local qu’elle trouve «très intéressant», car il permet tout à la fois de bien cerner des sujets très concrets liés à sa circonscription, mais aussi de se saisir de thèmes liés à des problématiques nationales, exacerbées dans la capitale, comme le logement ou la mobilité, ses sujets de prédilection.
Logement abordable
«Nous voulons que les jeunes familles puissent s’installer à Luxembourg-ville à des prix abordables», assure-t-elle, reprochant au ministère de l’Intérieur de bloquer par une circulaire la possibilité pour les communes d’exercer leur droit de préemption, «le seul moyen pour acheter des terrains et d’avoir des logements abordables. Or, la politique du collège échevinal est d’acheter autant que possible», précise-t-elle.
Ce même collège a pourtant – dans l’opposition au conseil communal – pour augmenter l’impôt foncier sur les terrains à bâtir afin de lutter contre la crise du logement. Une mesure qui aurait eu en pratique des conséquences «injustes», assure Elisabeth Margue, puisque l’impôt se serait in fine appliqué d’une manière variable selon les personnes imposées.
Mieux vaut donc recourir aux leviers nationaux, selon elle, en relevant l’impôt foncier à l’échelle du pays ou en créant une taxe sur la spéculation. Des instruments dont la mise en œuvre est pourtant constamment freinée par des discussions sans fin, estime l’opposition communale, et qui ne répondent donc pas à l’urgence de la situation.
Pour une mobilité douce
Présidente de la commission de la mobilité, Elisabeth Margue plaide pour une mobilité douce, axée sur les piétons et les vélos. Sans pour autant «barricader la ville» en fermant les axes routiers, car un autre défi à relever, et qui pourrait en pâtir, est le commerce dans la capitale, qui souffre déjà des centres commerciaux ou de la concurrence en ligne. «Les gens revendiquent des solutions simples, mais la mobilité est un sujet très technique et difficile à mettre en œuvre», assure-t-elle.
Avocate en droit privé chez Arendt & Medernach depuis 2016, après des études de droit à Paris et à Londres, Elisabeth Margue parvient à combiner ces deux activités professionnelle et politique. Et assure aimer l’une autant que l’autre: «Mon mandat au conseil communal me plaît beaucoup, je m’y investis pleinement. Mais j’adore mon métier.» Pas l’un sans l’autre, donc. Cependant, interrogée sur son avenir, l’avocate, qui se dit toute «disposée à prendre plus de responsabilités en politique», ne dissimule pas ses ambitions.