Elfy Pins: «Alors non, ce ne sera pas un livre de management, d’optimisation de mon temps ou de gestion des équipes, mais un vrai livre de vacances.» (Photo: DR)

Elfy Pins: «Alors non, ce ne sera pas un livre de management, d’optimisation de mon temps ou de gestion des équipes, mais un vrai livre de vacances.» (Photo: DR)

Chaque semaine durant cet «été pas comme les autres», un chef d’entreprise revient sur un livre qu’il a aimé en guise de conseil de lecture pour les vacances. Cette semaine, c’est Elfy Pins, fondatrice de Supermiro, qui conseille «Le Livre du voyage» de Bernard Werber.

La pétulante est une lectrice assidue, tous supports confondus, mais lui proposer de ne choisir qu’un titre dans ses lectures estivales est un vrai challenge: «C’est une colle de me demander de sélectionner LE titre de mon été, parce que même si j’ai dévoré des bouquins pendant des années, je ne lis plus de livres depuis un bon moment. Je lis des articles, j’écoute des podcasts, je regarde des documentaires… Je me suis quand même pliée à l’exercice et j’ai réussi, je pense, à dénicher ma petite pépite. Alors non, ce ne sera pas un livre de management, d’optimisation de mon temps ou de gestion des équipes, mais un vrai livre de vacances.»

Un compagnon pour un moment

Plutôt que d’en faire un résumé, la chief entertainment officer de Supermiro choisit de décrire «Le Livre du voyage» et sa relation avec l’ouvrage: «C’est un bouquin qu’une amie m’a offert quand j’avais 16 ans, je pense. Depuis, je l’ai offert à des proches, je l’ai relu, j’en ai même fait la lecture. C’est une œuvre simple, qui se lit en une heure. Qui a un vrai pouvoir d’introspection. Il te tutoie. Il t’emmène pour un voyage très personnel. Une fois ce livre étrange refermé, on y repense longtemps en se demandant si l’on a lu un traité de philosophie, un livre de sagesse, un conte, une poésie. Quelque chose de bizarre, d’inclassable, et pourtant d’incroyablement vrai, sincère et bénéfique pour le lecteur.»

Elfy ne recommande pas forcément cet ouvrage aux plus cartésiens, dont elle imagine la conversation avec le livre post-lecture: «Cher livre, tout d’abord, tu m’as mis en garde sur ta nature, que tu n’étais ni un livre de sagesse, ni un livre mystique, que tu ne visais pas à m’enrôler dans une secte, une philosophie ou une pensée ‘New Age’… Et pourtant, tout au long du livre, tu ne fais qu’induire une certaine forme de pensée: ta pensée. Tu émets certaines critiques vis-à-vis de mon monde, de ma société, de mes congénères et de nos pratiques en te cachant sous la facilité d’un simple ‘constat’ des choses. Mais au fond, tu ne fais que reprendre à ton compte certains concepts philosophiques et idées, certaines idéologies, le tout enrobé de quelques espoirs sur notre devenir et sur notre être profond. Mais tu vas beaucoup plus loin, tu précises que je suis le héros de cette aventure, que je suis le maître de ce voyage, ton maître! Mais alors, si tel est bien le cas, pourquoi passes-tu ton temps à me dire ce que je dois faire, ce que je dois voir, entendre, ce que je dois dire, qui je rencontre, où je vais? Pourquoi ai-je l’impression qu’au final, tu es le seul et unique maître? Pourquoi m’imposer ta vision des choses et ton imagination?»

Après une telle projection, difficile pour notre curiosité de ne pas être piquée… Et Elfy Pins conclut de manière concise et personnelle, comme pour donner un dernier coup de pouce à l’envie de découvrir ce compagnon de route estival: «Je pense qu’il faut être un peu foldingue pour apprécier ‘Le Livre du voyage’ à sa juste valeur. Et ça me va bien!»

«Le Livre du voyage» de Bernard Werber est disponible sur l’.