Andra Maria Valette, à gauche, et sa famille, qui célèbrent un mélange de traditions roumaines, françaises et luxembourgeoises, incarnent la riche diversité multiculturelle du Luxembourg. (Photo: Eva Krins/Maison Moderne)

Andra Maria Valette, à gauche, et sa famille, qui célèbrent un mélange de traditions roumaines, françaises et luxembourgeoises, incarnent la riche diversité multiculturelle du Luxembourg. (Photo: Eva Krins/Maison Moderne)

Une expatriée depuis dix ans au Luxembourg, arrivée en tant qu’étudiante et aujourd’hui mère de deux enfants, partage son parcours et ses expériences. Elle s’apprête à inscrire ses enfants dans le système scolaire public, à s’immerger dans la culture locale et à découvrir ce qu’il faut faire pour se sentir chez soi au Luxembourg.

Originaires de la région roumaine du Banat, connue pour ses premiers colons allemands et son fort héritage culturel, les parents d’Andra Maria Valette l’ont inscrite dans une école allemande, pensant que cela lui offrirait de meilleures opportunités plus tard dans la vie. Cette décision s’est avérée déterminante, car l’éducation qu’elle a reçue lui a ouvert les portes d’études plus poussées en Allemagne. En réfléchissant à son parcours, Mme Valette déclare: «Je suis arrivée au Luxembourg par hasard». En 2014, alors qu’elle était encore à l’université, elle a reçu une offre d’emploi d’un cabinet Big Four, ce qui l’a incitée à déménager au Luxembourg.

«Au Luxembourg, je ne me suis jamais sentie étrangère en raison de la diversité du pays», explique Mme Valette. Son sentiment d’appartenance s’est renforcé lorsqu’elle a rencontré son futur mari sur son lieu de travail. De nationalité française, il partageait son enthousiasme pour l’environnement multiculturel du Luxembourg. Ensemble, ils ont décidé de faire du Luxembourg leur foyer. Mme Valette a été naturalisée et le couple a maintenant deux enfants, qu’ils élèvent de manière à ce qu’ils soient multilingues et multiculturels.

Ce multiculturalisme a un impact profond sur la vie quotidienne de Mme Valette, en particulier sur l’éducation de ses enfants. Ceux-ci grandissent au milieu de langues et de cultures multiples. «Mon mari et moi nous parlons anglais et français. Ma mère, qui est souvent là pour aider les enfants, parle roumain avec moi, et nous mélangeons ces langues lorsque nous parlons aux enfants», explique-t-elle. Cette puzzle linguistique est une expérience commune à de nombreuses familles d’expatriés de nationalités différentes.

Leur fils aîné parle principalement le français, la langue principale à la crèche. «Pour le préparer à l’école maternelle, la crèche introduira progressivement le luxembourgeois par l’intermédiaire d’un locuteur natif», note Mme Valette. «Étant donné que le Luxembourg compte trois langues administratives, nous voulions que nos enfants soient exposés très tôt à plusieurs langues.»

Déterminée à inscrire ses enfants dans une crèche publique locale pour s’assurer qu’ils apprennent le luxembourgeois très tôt, Mme Valette a dû relever des défis. Bien qu’elle soit sur la liste d’attente depuis son premier trimestre, elle n’a pas obtenu de place. Lorsque la crèche publique les a finalement contactés un an plus tard, il était trop tard. Par conséquent, les deux enfants sont maintenant inscrits dans une crèche Montessori privée.

«Bien qu’il soit encore trop tôt pour le dire, je pense que nous opterons pour le système scolaire public», déclare Mme Valette avec confiance. Son propre parcours scolaire la conforte dans l’idée que ses enfants pourront s’épanouir dans le système scolaire traditionnel luxembourgeois. «J’ai fréquenté une école allemande alors que mes parents ne parlaient pas la langue, ce qui me rend confiante dans la capacité de nos enfants à maîtriser les exigences linguistiques du système scolaire traditionnel.»

À la maison, la famille de Valette adopte un mélange de traditions culturelles. Ils célèbrent les fêtes roumaines et françaises et ont intégré des coutumes luxembourgeoises, comme le Dräikinneksdag (jour des Rois mages). Pour les fêtes communes comme Noël, ils alternent chaque année entre la Roumanie et la France, afin que leurs enfants apprécient la diversité de leur héritage.

Dans leur foyer, la nourriture est une délicieuse fusion de cultures. «Nous faisons des burritos et des poke bowls, qui ne sont ni français ni roumains. Mais nous aimons aussi les recettes traditionnelles que nos parents préparent lorsque nous sommes ensemble.»

Mme Valette apprécie les politiques progressistes du Luxembourg, en particulier le droit égal au congé parental. «Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de pays qui offrent cet avantage», dit-elle, notant qu’elle et son mari ont profité du congé parental pour leurs deux enfants. En ce qui concerne le système de santé, Mme Valette déclare: «Je pense que les services de maternité et d’accouchement sont très bons ici, mais je n’ai accouché qu’au Luxembourg, je n’ai donc pas d’autre pays avec lequel comparer.» Elle conseille aux parents d’envisager une assurance privée pour les accouchements afin d’obtenir une chambre privée, ce qui permettrait au père de rester avec la mère et le bébé après l’accouchement.

Alors que Mme Valette s’efforce d’élever des enfants multilingues dans un environnement multiculturel, sa famille illustre le mélange de tradition et de modernité qui définit la vie au Grand-Duché.

Conseils et suggestions

La langue: «Pour exposer nos enfants à différentes langues, nous intégrons des chansons, de la musique, des livres et des dessins animés dans leur routine quotidienne», explique Andra Maria Valette. Les parents peuvent emprunter des CD, des DVD, des Tonies (Toniesbox) et des livres multilingues à la bibliothèque, qui dispose d’une riche collection. La bibliothèque nationale dispose même d’une salle familiale, mais nous ne l’avons pas encore explorée. En outre, Netflix propose des dessins animés éducatifs comme Cocomelon dans différentes langues, ce qui s’est avéré très utile pour l’apprentissage des langues.

La culture: «Dans le cadre de mon parcours pour acquérir la nationalité luxembourgeoise, j’ai participé à un programme d’intégration qui proposait des cours de langue à des prix abordables. J’ai payé environ 10 euros pour un cours à l’Institut national pour l’apprentissage des langues (INLL). Ce programme a été d’une valeur inestimable pour apprendre la langue et mieux comprendre la culture et les institutions luxembourgeoises. Il a fourni une approche structurée pour se familiariser avec le mode de vie du pays.»

Activités ludiques: «Le Luxembourg offre de nombreuses activités et destinations adaptées aux familles. Le parc animalier d’Esch est fantastique et gratuit. Le pays est parsemé de terrains de jeux bien entretenus qui permettent de s’amuser à l’infini. La Philharmonie propose un excellent programme pour les enfants, qui leur permet de s’initier à la musique. En outre, le Luxembourg organise de nombreux événements tout au long de l’année, ce qui garantit qu’il y a toujours quelque chose d’excitant à faire en famille.»

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