En , le Premier ministre (CSV), avait annoncé faire sien «sur les 10 années à venir» l’objectif d’arriver à 2% du revenu national brut (RNB) consacré à la défense pour rester en conformité avec les engagements pris vis-à-vis de l’Otan. Lors de son , ce mardi 11 juin, il a finalement réduit ce délai en annonçant que «le gouvernement a décidé d’atteindre l’objectif de 2% par an dès 2030.»
Un objectif confirmé par la ministre de la Défense, (DP), ce mercredi 12 juin, aux commissions compétentes de la Chambre des députés. Cette évolution correspond, selon les estimations actuelles, à une augmentation de 696 millions euros en 2024 à environ 1,464 milliard d’euros en 2030.
«Ce plan est un investissement dans notre défense et notre sécurité, il est le garant de la solidarité et de la crédibilité de notre contribution à l’effort collectif. Il fixe le cadre du développement de la défense jusqu’à la fin de la décennie, et au-delà», a souligné la ministre. Et cette dernière d’ajouter: «Dans un monde en proie à des tensions croissantes, qui remettent en cause l’ordre multilatéral, et surtout face à l’agression russe contre l’Ukraine, qui constitue une menace sans précédent pour la sécurité et la stabilité européennes depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la nécessité de redynamiser la capacité de dissuasion et de défense de l’Otan et au sein de l’Union européenne est devenue une priorité.»
Les annonces du Premier ministre et de sa ministre de la Défense interviennent alors que celle-ci a pu les faire «valider», début juin, par le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, à Bruxelles, et avant qu’elle participe au Conseil des ministres européens de la Défense, ces jeudi et vendredi, une nouvelle fois à Bruxelles. Viendra ensuite le sommet de l’Otan, les 11 et 12 juillet à Washington.
RNB plutôt que PIB
, les alliés se sont engagés à consacrer au moins 2% du PIB à la défense. Pour le Luxembourg, en raison de sa situation spécifique, c’est le RNB qui sert de base de calcul. Le gouvernement luxembourgeois s’est fixé l’objectif d’atteindre un effort de défense à hauteur de 2% du RNB à moyen terme. La nouvelle trajectoire, adoptée le 5 juin 2024 par le Conseil de gouvernement, se présente comme suit: 780 millions d’euros d’effort de défense en 2025 (1,32% du RNB), 882 millions d’euros en 2026 (1,43% du RNB), 993 millions d’euros en 2027 (1,55% du RNB), 1,106 milliard d’euros en 2028 (1,66% du RNB), 1,277 milliard d’euros en 2029 (1,83% du RNB), et enfin 1,461 milliard d’euros en 2030 pour atteindre les 2% de RNB.
Concernant la feuille de route, plusieurs pistes de projets ont été retenues par domaine militaire, en lien avec l’accord de coalition. Entre autres, la mise en place du bataillon binational belgo-luxembourgeois de reconnaissance de combat de type médian, le développement des capacités spatiales, notamment dans les domaines de la communication satellitaire et de la connaissance de la situation spatiale, le développement de capacités de défense aérienne et antimissile intégrée, le renforcement de la résilience des infrastructures IT nationales, ou encore la mise en place d’un hub logistique multimodal dans le cadre du bataillon binational.
Un budget spécifique pour l’Ukraine
À partir de 2025, le soutien miliaire au profit de l’Ukraine sera également inscrit sur une ligne budgétaire spécifique non-limitative. Selon le ministère de la Défense, «la crédibilité militaire du Luxembourg dépendra largement de sa capacité à remplir les objectifs capacitaires actuels et futurs attribués dans le cadre du processus de planification de défense de l’Otan (NDPP - NATO Defence Planning Process). Les prochains objectifs militaires du Luxembourg, issus du prochain cycle de ce processus qui vise à préserver l’avantage militaire de l’Alliance sur les adversaires et compétiteurs possibles identifiés, ne seront connus que mi-2025. Ainsi, il se peut que les priorités actuelles de la trajectoire doivent être réévaluées suite à l’adoption des nouveaux objectifs capacitaires», précise-t-il.
Ces 13 et 14 juin, la ministre de la Défense présentera la trajectoire et les pistes de projets retenus à ses homologues lors de la réunion des ministres de la Défense des pays de l’Otan à Bruxelles.