Effency et sa CEO, Frédérique Chabbert, vont s’installer dans le Village by CA Luxembourg. Après avoir séduit de grands comptes français avec sa solution digitale de renforcement collectif, la start-up française s’internationalise. (Photo: Paperjam)

Effency et sa CEO, Frédérique Chabbert, vont s’installer dans le Village by CA Luxembourg. Après avoir séduit de grands comptes français avec sa solution digitale de renforcement collectif, la start-up française s’internationalise. (Photo: Paperjam)

Start-up française à l’impressionnant portefeuille de clients, Effency rejoint Le Village by CA Luxembourg. Avec une certitude: le Covid-19 a dopé les besoins en solutions digitales… pour ressouder les équipes et les réaligner sur les mêmes objectifs.

Ginette parle trop. René trop fort. Charles pas assez. Guy pique des colères incroyables et Fabien amuse la galerie avec son pistolet à balles en plastique. Leur manager, Daniel, n’a plus assez des week-ends de team building, des sauts en parachute, des séances de paintball ou des escape games pour réunir les membres de son équipe autour de ses objectifs, et ça commence à faire mauvais genre auprès de ses propres managers.

Et si était le début de la solution? Ce «coach digital en efficacité collective» s’appuie sur les neurosciences, non pas pour changer la nature d’un, de plusieurs ou de tous les membres d’une équipe, mais les interactions entre ces mêmes membres.

Pour la CEO de cette start-up parisienne de cinq personnes fondée en 2016, Frédérique Chabbert, il faut «appuyer» sur huit traits de caractère «prédictifs d’une bonne efficacité collective», tirés des travaux les plus avancés des neurosciences: l’appartenance au groupe, les compétences, l’efficacité, l’agréabilité, l’extraversion, la conscienciosité, l’estime de soi et le neuroticisme.

Via Slack ou Teams

«Prenez l’extraversion, par exemple», explique cette ingénieure, de passage à la House of Startups dans le cadre d’un événement organisé par Le Village by CA Luxembourg qu’elle rejoint. «Notre outil doit permettre à quelqu’un d’introverti de prendre plus facilement la parole, de comprendre ses besoins et ses demandes, tandis qu’il va amener quelqu’un d’extraverti à développer son potentiel d’écoute.»

L’outil numérique est précédé d’un lancement du projet collectif avec un coach parce que les membres de l’équipe doivent adhérer à l’idée. Est établi un diagnostic collaboratif de l’équipe sur chacun des huit traits de caractère, qui montre à la fois où sont les forces et les faiblesses de l’équipe, mais aussi où les écarts entre les membres de l’équipe sont les plus prononcés. Puis l’outil est installé dans les outils collaboratifs, Slack ou Microsoft Teams.

Ce robot propose à chacun de petits exercices réguliers: il y a actuellement 2.700 conseils et challenges individuels et collectifs, qui sont renouvelés en permanence. Par exemple, dans le travail sur l’estime de soi, chacun est invité à réaliser un blason porteur de ses valeurs. Et le travail collectif, un quart d’heure par semaine, sera l’occasion de confronter les blasons des uns et des autres.

Multilingue par défaut

Le télétravail, qui a conquis ses lettres de noblesse pendant le confinement, n’a fait que «conforter nos choix», explique Mme Chabbert, parce que la solution a permis de maintenir la cohésion et l’efficacité des équipes, d’instaurer de bonnes pratiques en équipe, même en télétravail, et de tenir les délais en révélant les points forts de chacun.

Nissan, la Mairie de Paris, la Sanef, la SNCF ou la Caisse des dépôts ont commencé à adopter la solution de cette start-up, qui génère environ 200.000 euros de chiffre d’affaires annuel et qui cherche à lever des capitaux pour accélérer son développement. Elle qui a pris le pari du multilinguisme et du multiculturalisme dès sa création.

Disponible en français et en anglais, elle sera accessible en italien en novembre, en allemand en décembre (avec une hotline et des coachs dans chacune des quatre langues), voire en d’autres langues, selon les demandes, sous trois mois. Les licences «clés en main» sont de 930 euros par an et par personne pour 40 personnes, 266,20 euros pour 400 personnes et 8,10 euros pour 40.000 personnes.

De plus en plus en souffrance face aux injonctions contradictoires, les «faudrait que tu», «tu n’as qu’à», «tu devrais», le middle management trouve là un outil qui fait ses preuves en trois mois, assure l’entrepreneuse. C’est une autre de ses particularités, elle permet de mesurer comment le groupe évolue en temps réel, sans que le manager n’ait jamais accès aux progrès ou aux informations individuelles des membres de son équipe.