Le directeur des solutions innovantes Rémi Valentin, en charge de «Neo», le CEO d’Editus Hugues Langlet, et le directeur Marketing et communication Sebastien Goubrievsky, en charge de «One», entendent accélérer le passage vers une agence de référence dans le marketing des entreprises. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le directeur des solutions innovantes Rémi Valentin, en charge de «Neo», le CEO d’Editus Hugues Langlet, et le directeur Marketing et communication Sebastien Goubrievsky, en charge de «One», entendent accélérer le passage vers une agence de référence dans le marketing des entreprises. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Après les premières pertes de son histoire l’an dernier, pour cause surtout de confinement, la filiale de Post, Editus, a lancé, ce mardi, deux nouvelles marques, One et Neo, à destination des 55.000 entreprises luxembourgeoises. Objectif: leur assurer une présence efficace sur internet.

«Nous serons bénéficiaires cette année!» Le CEO d’Editus, Hugues Langlet, l’assure, index qui fend l’air comme une épée de mousquetaire: le million d’euros de pertes que la société a enregistré cette année – première perte de son histoire – est dû à ce qui en fait justement sa force: la proximité avec les clients. Pandémie oblige, et comme souvent en cas de crise, le budget de marketing et de communication est le premier à être rayé d’un coup de crayon, et comme le dirigeant de l’annuairiste ne pouvait pas envoyer ses commerciaux auprès de ses 11.000 clients, et surtout de ceux qui ne sont pas encore clients, difficile de générer autant de recettes que l’année précédente (17,5 millions, contre 19 millions en 2019).

Ce mardi matin, dans un bâtiment qui deviendra prochainement trop exigu pour accueillir les 140 salariés, le CEO, son directeur du Marketing et de la communication Sebastien Goubrievsky, et son directeur des solutions innovantes Rémi Valentin présentent deux nouvelles marques: One et Neo. La première pour assurer une présence sur internet des sociétés qui sont à peine présentes, et la seconde pour ceux qui espèrent prendre des parts de marché en s’appuyant sur l’analyse de données.

Car Editus est assis sur une montagne de données, qui se sont accumulées avec la réalisation des pages jaunes et des pages blanches et d’un vieux projet, passé sous les radars, mais toujours aussi efficace: Solvalux. Si la société éponyme a été dissoute et radiée depuis 2018, Editus continue à commercialiser l’accès aux données actualisées quasiment en temps réel de 160.000 entreprises luxembourgeoises, fonds d’investissement compris, scrapées du registre du commerce, mais pas seulement. Huit salariés s’en chargent au quotidien.

Un accompagnement humain et personnalisé

«Il ne s’agit pas seulement de connaître les chiffres d’affaires et les bilans des sociétés, mais, par exemple, de vérifier, au moment de l’implantation sur un site, s’il y a de la concurrence et si elle a de bons résultats ou pas, et de pouvoir mieux se positionner», explique M. Langlet.

Neo et One existaient déjà depuis 2018 sous la ligne d’affaires «Emergent Business», seul des trois secteurs qui a progressé l’an dernier, certes de plus de 60%, mais les revenus qui en sont tirés sont encore sept fois inférieurs à ceux des annuaires et vingt fois inférieurs à ceux du digital et du data. La décision de les mettre au premier plan s’est imposée en 2020, au moment où des entrepreneurs se retrouvaient coupés du monde, de leurs clients, et même d’internet, écrasés par Amazon et les autres rois du shopping…

Pour s’occuper d’eux, l’entreprise y affecte la moitié de ses ressources financières et les deux tiers de son équipe. «Nous voulons accompagner nos clients. Les accompagner vraiment. C’est un choix qui est cher, oui, mais c’est notre choix!»

À côté de cette double marque, myShop, alternative à Letzshop, propose aujourd’hui 60 e-boutiques sans avoir bénéficié du tam-tam étatique fait autour de sa rivale. Et myBooking dessine un autre succès à venir: quand une recherche sur Google demande un peu de temps et des clics pour commander un article ou booker un rendez-vous, la plateforme d’Editus s’en charge en deux clics et trois mouvements. Le trio confirme d’ailleurs travailler à une intégration des plateformes du type Doctena pour les rendez-vous médicaux, qui permettrait d’avoir accès à tout très vite et très simplement.

«C’est un moment historique dans la vie d’Editus, sur lequel nous travaillons depuis quelques années», se félicite celui qui dirige la société depuis 15 ans et qui voit les faillites dont sont victimes les anciennes stars des annuairistes en France et en Belgique. «Il y a 20 ans, les annuaires représentaient 100% de notre chiffre d’affaires, il y a 10 ans encore, 80%, et aujourd’hui, à peine plus de 10%», explique-t-il. Et encore, il faut chaque année organiser un «Editus on Tour» pour aller livrer les 40.000 exemplaires de l’annuaire à ceux qui s’y accrochent.

L’annuaire est (presque) mort. Editus revit.