L’acteur Steve Karier, la voix luxembourgeoise des livres audio Harry Potter. (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

L’acteur Steve Karier, la voix luxembourgeoise des livres audio Harry Potter. (Photo: Jan Hanrion/Maison Moderne)

Pour ceux qui ne le savent pas encore, le premier tome de la saga Harry Potter est disponible en livre audio, version luxembourgeoise. Rencontre avec Steve Karier, son conteur.

Avant d’être invité à incarner la voix luxembourgeoise du livre audio «Harry Potter à l’école des sorciers», Steve Karier avoue n’avoir jamais lu un seul livre de la saga.

«Ma fille n’a jamais été fan du genre fantastique, donc nous n’en avions aucun chez nous», précise-t-il. Les romans au succès planétaire de J.K. Rowling ont été traduits en 80 langues. La version luxembourgeoise a été intégrée à cette liste lorsque la traductrice Florence Berg s’en est occupée pour Kairos Edition.

Le livre s’est bien vendu, mais Steve Karier pointe le fait que «les Luxembourgeois ont des difficultés à lire dans leur langue. Ils la parlent comme ils l’ont apprise.»

Karier était un choix évident pour le livre audio, après avoir prêté sa voix pour une poignée de livres luxembourgeois dans le passé, notamment l’épopée nationale «Renert» de Michel Rodange. Il a finalement eu la chance de découvrir l’univers d’Harry Potter. «C’est une belle histoire, une bonne lecture, et c’est une très bonne traduction», déclare-t-il.

Dans cette version, le traducteur a créé des versions luxembourgeoises comiques pour les mots et les lieux inventés par l’auteur. Bien que les noms des personnages d’origine restent inchangés, il y a des blagues locales.

En 2019, Steve Karier s’est rendu à Berlin, où, en raison de contraintes budgétaires, il n’avait que trois jours et demi pour enregistrer le livre audio d’une durée de neuf heures et demie. «C’est épuisant de devoir faire 100 pages par jour.» Le livre audio sortira finalement en décembre 2019 et rejoindra une petite bibliothèque d’environ 16 e-books en luxembourgeois.

Alors que le lockdown se précise, il coordonne une tournée nationale de promotion du livre audio. Il est persuadé que cela intéressera les Luxembourgeois, et que cette bibliothèque constitue aussi un bon outil pour les apprenants de la langue, qui ont peut-être déjà lu le livre dans une autre langue.

«Si vous connaissez déjà l’histoire, que vous l’avez déjà lue, vous pouvez alors suivre la version luxembourgeoise.» Si la version audio se vend bien, l’acteur enregistrera le deuxième livre de la série. «Ensuite, ils finiront la traduction du troisième, et ainsi de suite», dit-il. «Ce serait triste de ne pas faire de notre mieux pour terminer la saga.»

Comme c’est le cas pour de nombreux artistes à travers le monde, la pandémie a entraîné l’annulation des projets envisagés par l’acteur. Parmi eux se trouvait le Festival annuel du monodrame. «Le gouvernement a été généreux, nous avons continué d’être financés, et nous avons été payés comme si le festival avait eu lieu», raconte-t-il. Malgré cela, il garde des souvenirs positifs du lockdown au Luxembourg – il a perdu huit kilos en mangeant mieux et en faisant du vélo.

Il a également lancé un nouveau projet de production de pièces radiophoniques à partir de romans policiers américains, en langue allemande, pour la radio suisse. Avec une grande partie de son travail basé à l’étranger, y compris un spectacle solo à venir, qu’il effectuera en Allemagne, l’acteur est à la merci des mesures de quarantaine et des fermetures des frontières. Cependant, grâce au lockdown, il prend les choses avec philosophie. «Je pense que, si ça ne marche pas, je ne le fais pas. Mon bien-être est le plus important.»

Retrouvez Steve Karier pour une séance de lecture en direct à la Bibliothèque nationale du Luxembourg, au Kirchberg, le samedi 31 octobre à 15h. Il est obligatoire de s’inscrire à l’avance. Réservez votre place via .

Cet article a été publié pour la première fois dans l’ 2020 de Delano.