L’évolution de l’industrie au Luxembourg
Le terme «industrie» inclut quelquefois les industries de fabrication, la construction, mais aussi l’industrie des fonds. Pour preuve, la Fedil, fédération entrepreneuriale multisectorielle, qui représente les industriels du pays, recense plus de 700 membres dont par exemple les Big Four ou des grands noms de la construction comme le groupe Félix Giorgetti ou la CDCL. Ce dossier se concentre majoritairement sur l’industrie manufacturière, soit, selon la nomenclature harmonisée au niveau de l’UE – section C de la NAF rév. 2 –, des industries de transformation des biens, principalement des industries de fabrication pour compte propre mais elles concernent aussi la réparation et l’installation d’équipements industriels.

(Visuel: Maison Moderne)
Un pic au milieu du 20 e siècle
L’histoire de l’industrie au Luxembourg remonte à la fin du 19e siècle. À cette époque, le Luxembourg, alors principalement agricole, est devenu une puissance industrielle. Au milieu du 20e siècle, le pays était même le plus grand producteur d’acier au monde. La sidérurgie représentait alors 25% du PIB et employait 25.000 personnes.

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Cependant, la crise sidérurgique des années 1970 a incité le gouvernement à diversifier l’économie. Des mesures fiscales avantageuses ont fait du Luxembourg une place financière majeure, remplaçant l’acier comme moteur économique. Le secteur industriel a vu, depuis, son poids dans le PIB du pays baisser mais continue à innover et fait toujours partie des cinq principales branches d’activité qui dominent le marché de l’emploi. Encore aujourd’hui, «le Luxembourg reste beaucoup axé sur la métallurgie, la sidérurgie et le travail des métaux», confirme Bastien Larue, chef de département Conjoncture, modélisation et prévisions au Statec.

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Une amélioration attendue
«Ce sont des secteurs qui sont plus importants que dans la moyenne des autres pays d’Europe.» Par exemple, il n’y a pas de constructeur automobile au Luxembourg. Goodyear est présent, et représente d’ailleurs le neuvième employeur du pays avec 3.440 salariés, mais c’est un équipementier. «La production industrielle demeure sur une tendance baissière en Europe et elle a subi un repli relativement marqué au Luxembourg en 2023, mais sans trop de dégâts sur les effectifs de la branche. La crise automobile en Europe, l’inflation et la crise immobilière pèsent sur la fabrication des biens d’équipements, donc sur l’industrie. La hausse des taux d’intérêt freine aussi les investissements des entreprises. À court terme, on ne voit pas d’amélioration pour le moment, mais on peut en espérer une notamment avec une reprise des secteurs automobile et de la construction dans les prochains mois», précise Bastien Larue.

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Le Luxembourg, malgré sa petite taille et son caractère rural, a donc connu un essor industriel remarquable et a aussi réussi à mieux résister à la désindustrialisation que ses voisins européens grâce au soutien gouvernemental et à une politique de diversification. Aujourd’hui, le pays a une forte proportion d’entreprises innovantes, notamment dans le secteur des TIC. L’industrie luxembourgeoise est en constante mutation, s’adaptant aux changements technologiques, avec une transition vers un modèle où services et produits sont intégrés.
Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de , parue le 29 janvier. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.
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