La Fondation Idea a présenté lors de sa conférence de presse de rentrée quelques-uns des thèmes qui retiendront l’attention de son équipe d’économistes dans les prochains mois. Et de relever que, selon les derniers indicateurs, la récession due à la crise pourrait être moindre que ce qui a été auguré.

«Think tank» de la Chambre de commerce, la Fondation Idea avait de bonnes nouvelles à annoncer dans le cadre de sa conférence de presse de rentrée. La moindre n’est pas que, selon l’analyse des derniers indicateurs, la récession pourrait être nettement moins forte que ce qui a été en son temps annoncé. Tout

«Les prévisions faisaient état d’une chute de 6% du PIB en 2020 par rapport à 2019», note Muriel Bouchet, le directeur de la Fondation. «Nous-mêmes, en avril, avions projeté une baisse de 4,2%.» Mais l’économie luxembourgeoise a fait montre d’une très grande capacité de résilience, cela même au premier trimestre (T1), pourtant déjà touché par la crise sanitaire. «Le PIB était de 1,5% supérieur», confirme Muriel Bouchet. Le décrochage a été beaucoup plus violent au T2: -7,8%.  Ce qui était moins que prévu et, maigre consolation, beaucoup moins que dans les pays voisins. 

9.761 emplois créés entre mai et août

Toujours est-il qu’un rebond est déjà apparu au T3 et qu’il devrait en être de même au T4 «même si le virus, on le voit par ailleurs, peut encore réserver de mauvaises surprises». Selon Idea, si la croissance était nulle lors de ces deux derniers trimestres de l’année, ce qui serait «le plus mauvais scénario, on serait face à une baisse globale du PIB de -5,8% sur l’année. Ce serait assez proche des prévisions.» Par contre, si le rebond «se poursuit, ce qui est assez probable et si l’évolution luxembourgeoise est parallèle à celle de l’OCDE», la baisse du PIB annuel ne serait que de 3%. 

Hormis le fait, comme la Fondation Idea se l’est demandé en son temps, que dieu est peut-être Luxembourgeois, qu’est-ce qui peut expliquer cette bonne tenue? «Il y a la structure du tissu productif», commente Vincent Hein, économiste. «. Et, enfin, une crise sanitaire mieux contenue.»

L’économie luxembourgeoise a donc «retrouvé des couleurs. Même si des secteurs comme la culture, l’horeca, l’événementiel souffrent encore terriblement», poursuit Vincent Hein. Les chiffres de l’emploi l’exemplifient. «Entre mai et août, 9.761 ont été recréés, après que 9.055 ont été détruits en mars-avril. Les nombres de frontaliers (+310) et de salariés résidents (+707) dépassent désormais leurs niveaux d’avant le confinement. Néanmoins, l’impact n’est pas neutre puisque par rapport au rythme de création d’emplois de 2019, il manque 8.900 postes et le taux de chômage, bien qu’en recul, reste supérieur de 0,9 point à celui de février», conclut Vincent Hein. Qui souligne encore du mieux dans des secteurs d’activité comme le commerce, l’industrie et les services non financiers.

800 millions de surplus d’épargne entre mars et juillet

Si l’économie nationale a été et reste résiliente, la Fondation Idea aussi. «Nous avons évidemment continué à travailler durant le confinement et publié de nombreux documents, proposé un podcast avec la collaboration de Paperjam, mis sur le devant de la scène des propositions pour tenter de remobiliser l’épargne de précaution…», souligne Muriel Bouchet.

Comment entre mars et juillet sera sans doute un des thèmes d’étude de la Fondation Idea dans les prochaines semaines. Parmi d’autres, comme la manière d’éviter les faillites en cascade, d’empêcher une reprise en K (avec des secteurs qui retrouvent leurs niveaux d’avant-crise et d’autres qui ne rebondissent pas), de mobiliser les leviers d’investissements publics ou traduire sur le territoire national la relance européenne. 

Des études qui se feront sans l’économiste Sarah Mellouet, appelée à quitter la Fondation Idea pour devenir support functions coordinator à la Chambre de commerce. Julien Massa Mpia a pour sa part été engagé en tant que chargé de communication.