Pénurie de main-d’œuvre, coût de la transition énergétique… Voici les dossiers de la rentrée, secteur par secteur.
Artisanat
«Nous avons face à nous les défis structurels: le manque de main-d’œuvre, de productivité et de rentabilité», commence Ernest Pirsch, président de la Fédération des artisans (FDA). La digitalisation pourrait aider, mais demande des investissements conséquents. «À cela s’ajoutent des éléments imprévisibles comme la pandémie, la pénurie et l’explosion des prix des et de certains composants, comme les .»
La question climatique crée des inquiétudes. Dans le logement, la mobilité ou l’alimentation, «il faut accompagner les entreprises qui doivent, dans un premier temps, électrifier leur production et investir dans les infrastructures, du matériel et dans la formation des salariés».
Le de la FDA veillera aussi évidemment sur les indépendants. «Lors de la pandémie, il est devenu évident que cette frange de la population est vraiment discriminée au niveau de la sécurité sociale et du droit de travail. Les chambres professionnelles ont soumis des propositions pour mettre indépendants et salariés sur un pied d’égalité.»
Il souhaite «intensifier la mise en relation» des 3.000 membres. Encore touchés par la crise et le télétravail. Il se dit favorable au . «Nous sommes dans la situation cocasse où l’employeur est responsable de la sécurité et de la santé de ses salariés et clients, mais n’est pas en droit de savoir qui est vacciné, testé, rétabli», justifie-t-il.
Industrie
Le manque de main-d’œuvre pèse aussi sur l’industrie et s’intensifie avec la reprise économique mondiale. «Au Luxembourg, l’industrie est exportatrice», rappelle , présidente de la Fedil. Les mesures sanitaires liées au Covid-19 n’aident pas à la productivité. «Il faut mettre en place quelque chose, peut-être un CovidCheck simplifié», propose-t-elle.
Vient s’ajouter la pénurie de composants. «Les sources n’ont pas été bien réfléchies», en retient-elle. «Cela ne veut pas dire qu’il faut que tout soit local. Les entreprises vont mettre l’accent sur leur diversification.»
La présidente de la Fedil craint, elle aussi, «le coût du Green Deal». Avec la hausse du prix de l’énergie, «certaines entreprises ne sont pas sûres de rester compétitives face aux Chinois, Indiens ou Américains».
Même si l’activité a globalement résisté à la crise, ces difficultés risquent de toucher la rentabilité des presque 700 membres.
Construction
Dans la construction, «il s’agit dans un premier temps de redémarrer ce qui a été mis en veille à cause du Covid», résume , secrétaire général du Groupement des entrepreneurs. Et de surmonter cette pénurie de matériaux de construction.
Il se réjouit de l’absence de cluster lors du testing de retour sur chantier. Et de l’assouplissement des mesures de quarantaine pour les personnes vaccinées, qui évite de bloquer des équipes entières.
Commerce
L’impact des mesures écologiques inquiète aussi dans le commerce. «Notre principal dossier pour la rentrée sera le projet de loi sur les déchets. Nous y voyons une réelle déconnexion avec les réalités pratiques du terrain», répète directeur de la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC). «Nous espérons que le ministère va revoir sa copie.»
Il y aura aussi «la transition à gérer avec », .
Le , budget alloué au secteur par le gouvernement, a été signé. «C’est le ministère qui va annoncer les choses.» Reste l’espoir qu’il n’y ait pas de nouvelle vague. Concernant l’idée d’un CovidCheck dans les commerces, il n’y est pas favorable.
Pour les événements, «nous aimerions plus de visibilité sur le CovidCheck, les jauges», étant donné qu’ils se préparent plusieurs mois à l’avance.
Le Covid-19 semble donc toujours bien présent dans l’agenda de rentrée des fédérations patronales. Directement ou indirectement, et ce, peu importe le secteur.