«Nous sommes les champions d’Europe des écoles européennes agréées, il n’y a pas de pays qui en accueille autant qu’au Luxembourg», annonce Michel Hiebel, chef du service des offres internationales et européennes au ministère de l’Éducation nationale. Le pays va en effet ouvrir la sixième école de ce type en septembre prochain à Luxembourg-ville – l’EIGT –, (DP), ministre de l’Éducation nationale.
Depuis l’ouverture de la première école européenne agréée du pays en 2016 – l’EIDE, École internationale de Differdange et Esch-sur-Alzette –, l’engouement envers ces établissements publics dont l’enseignement est fondé sur les programmes des écoles européennes ne s’est pas tari. Au contraire, on comptait à la rentrée de septembre dernier 3.108 élèves, tous établissements et niveaux confondus. «Les premiers bacheliers seront diplômés en 2023, nous verrons alors les résultats de ces écoles», poursuit Michel Hiebel.
Accessibles aux enfants de frontaliers
Même si elles portent le nom d’«école internationale», il ne faut pas confondre ces écoles avec les écoles internationales privées et payantes comme le Lycée Vauban, et elles n’appartiennent également pas au même réseau que les écoles européennes I et II situées au Kirchberg et à Bertrange – dirigées par l’organisation intergouvernementale des écoles européennes. «Les écoles européennes agréées font partie intégrante du système scolaire public luxembourgeois. Elles sont gratuites et offrent un enseignement fondé sur les programmes des écoles européennes, qui débouchera sur le baccalauréat européen», explique le chef du service.
Les pré-inscriptions ont d’ailleurs eu lieu du 1er au 18 mars dernier. «Il est encore possible de déposer un dossier après cette date, mais les inscriptions reçues avant le 18 mars sont prioritaires par rapport aux inscriptions reçues plus tard.» Ces écoles sont accessibles à la fois par des enfants résidant dans le pays et des enfants non résidents. «La présence d’enfants non résidents est pour l’instant un phénomène à la marge, mais certains parents frontaliers travaillant au Grand-Duché font le choix de scolariser leurs enfants dans ces établissements», précise Michel Hiebel. «Il n’y a malheureusement pas de la place pour tout le monde. Un de nos critères principaux est la proximité géographique entre l’habitation et l’école. Notre but n’est pas que les enfants fassent deux heures de route par jour.»
Le ministère ne dispose pas de chiffres sur le nombre d’élèves n’ayant pu intégrer les écoles européennes agréées. «Notre objectif est qu’à chaque rentrée, tous les enfants soient scolarisés, et s’ils ne peuvent pas aller dans une école internationale, ils vont dans une école ‘classique’ de leur pays de résidence, donc il n’y a pas de liste d’attente en cours d’année.» La notion de fratrie est également prise en compte au niveau des inscriptions: si un enfant est déjà scolarisé dans un établissement, son frère ou sa sœur pourra intégrer l’école. «Nous ne sommes pas dans un système élitiste, ce n’est pas le niveau ou les résultats des enfants qui sont le premier critère d’admissibilité», appuie Michel Hiebel.
L’enseignement européen donne aux élèves la possibilité de choisir un parcours linguistique flexible qui commence par une alphabétisation dans leur langue dominante (ou langue maternelle), qui peut être le français, l’anglais ou l’allemand. À l’EIGT (École internationale Gaston Thorn), le ministère de l’Éducation nationale a par exemple annoncé qu’en fonction de la demande, le portugais pourra être proposé dès le primaire, au niveau de première langue. «Une attention particulière est consacrée à l’idée européenne, à l’éducation au respect mutuel entre différentes cultures et à l’ouverture sur le monde extérieur», précise le ministère de l’Éducation. Avec la mise en place des écoles publiques internationales, elle dit répondre «à l’hétérogénéité croissante de la population scolaire. L’État doit en effet proposer un système éducatif public dans lequel chaque élève a une chance de réussir, indépendamment de la langue parlée à la maison.»