Après plusieurs accidents mortels en France et la «pugnacité», selon les mots du Procureur de Besançon, de Sophie Rollet, veuve d’un chauffeur routier décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36 dans le Doubs, une enquête pour homicides involontaires est en cours après des éclatements de pneus de camions à l'origine de ces accidents.
«Un juge d’instruction de Besançon enquête depuis lors sur trois dossiers de collisions mortelles, impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear, et qui ont fait quatre morts au total. L’enquête a donné lieu en mai 2024 à des perquisitions chez Goodyear en France, au Luxembourg et au siège européen de l’entreprise à Bruxelles», explique l’AFP. Pour chacun de ces dossiers, «des experts différents ont conclu que l’éclatement des pneus n’était pas dû à une cause extérieure mais à un défaut de fabrication.»
Possibles «homicides involontaires» et «tromperie»
La fabrication des pneus en question étant réalisée par Goodyear Opérations, dont le siège est au Luxembourg, l’entreprise se retrouve convoquée, au même titre que la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques en France, en tant que personne morale, par le juge d’instruction de Besançon le 13 mai prochain. L’issue pourrait être une éventuelle mise en examen pour «homicides involontaires» et «tromperie».
«Il est reproché au géant américain d'avoir eu connaissance d'un défaut de fabrication sur ses pneumatiques mais de ne pas en avoir averti ses clients», précise encore l’AFP.