La semaine de quatre jours n’a séduit que 0,45% des salariés belges, selon une étude de Securex menée sur 101.656 travailleurs de petites entreprises. (Photo: Shutterstock)

La semaine de quatre jours n’a séduit que 0,45% des salariés belges, selon une étude de Securex menée sur 101.656 travailleurs de petites entreprises. (Photo: Shutterstock)

Environ cinq mois après le lancement de la semaine de quatre jours en Belgique, facultative, moins de 1% des salariés l’ont adoptée, selon une étude de Securex. Journées trop longues, difficultés organisationnelles ou temps d’adaptation peuvent expliquer cet échec.

La semaine de quatre jours, sans réduction du temps de travail, une fausse bonne idée? C’est ce que semble indiquer une étude de Securex en Belgique.

Depuis le 21 novembre 2022, . Même principe pour une personne à 40 heures (qui passe alors à dix heures par jour). Des régimes variables d’une semaine à l’autre sont aussi possibles. Il faut pour cela en faire la demande écrite à son employeur – qui a toujours la possibilité de refuser, en le justifiant.

Manque d’intérêt

Environ cinq mois plus tard, on constate un manque d’intérêt. L’entreprise spécialisée dans les ressources humaines Securex a analysé mi-avril les données (encodage obligatoire des heures de travail) de ses clients de moins de 1.000 salariés, employant ensemble 101.656 travailleurs. Soit environ 2% de l’emploi intérieur belge . Sont exclus les chefs d’entreprises, contrats intérimaires et jobs flexibles, et étudiants. Securex a mis de côté les entreprises de plus de 1.000 travailleurs car elle ne disposait pas d’une base significative pour ces dernières.

Résultat: 0,45% seulement sont passés à la semaine de quatre jours. 0,56% pour les ouvriers et 0,37% pour les employés.

Journées de dix heures et problèmes organisationnels

Securex émet plusieurs hypothèses pour tenter d’expliquer ce non-succès. «Est-ce que c’est le travailleur qui n’introduit pas de demande ou l’employeur qui refuse? Nous n’avons pas de vue là-dessus.» Dans le cas du salarié, cela peut venir d’une crainte des conséquences sur son bien-être de journées de dix heures. Dans celui du manager, des problèmes organisationnels que cela pose pour la continuité de l’activité, notamment dans des métiers qui demandent une présence sur site chaque jour. Enfin, «le système est récent et peut-être encore peu connu. Les gens sont prudents».

Un argument également mis en avant par le ministère de l’Économie, interrogé par L’Écho à la suite de cette étude. «Cette mesure est volontaire. Et elle ne peut être instaurée qu’après une procédure de concertation sociale au sein de l’entreprise et donc à la demande du travailleur. Nous pensons dès lors qu’il n’est pas anormal que la mise en place se fasse progressivement.»

Réduction du temps de travail à privilégier pour les syndicats

Les syndicats belges avaient montré, dès le départ, leur réticence sur le sujet. «Des journées de 10 heures, c’est amener les garderies et les crèches à ouvrir pendant 12h. Ça n’existe pas. 10 heures de travail par jour, c’est augmenter le risque d’accident de travail», avait par exemple déclaré Thierry Bodson, président de la FGTB.

Au Luxembourg aussi, les syndicats revendiquent davantage une réduction du temps de travail. mais

L’entreprise RH Expert , mais avec moins de dix heures quotidiennes. Son CEO . PwC 

La flexibilisation du temps de travail reste donc un sujet en pleine expérimentation, que ce soit au Luxembourg comme chez ses voisins.