La décision a été prise dans l’après-midi de ce 13 décembre, après un appel téléphonique entre la présidente de la Commission européenne et le Premier ministre britannique. «Malgré l’épuisement après presque un an de négociations, malgré le fait que les délais aient été dépassés à maintes reprises, nous pensons qu’il est responsable à ce stade d’aller plus loin. Nous avons donc mandaté nos négociateurs pour poursuivre les discussions et voir si un accord peut être conclu même à ce stade tardif», indique un communiqué commun.
Cette décision n’est en rien un signe vers une issue positive dans la procédure de divorce des deux parties. La conciliation entre Londres, qui veut retrouver une liberté commerciale totale, et Bruxelles, soucieuse de protéger le marché unique, semble impossible. Boris Johnson estime d’ailleurs que le «no deal» reste le scénario le plus probable, tandis qu’Ursula von der Leyen juge «faibles» les espoirs d’accord.
Négociations au point mort
Le week-end de discussions n’a vu aucune avancée notable sur les trois points de désaccord: l’accès des pêcheurs européens aux eaux britanniques; le contrôle d’un éventuel accord avec la primauté de la Cour de justice européenne de Luxembourg; et les conditions que les Européens exigent des Britanniques pour éviter toute concurrence déloyale.
Théoriquement, au 31 décembre à minuit, le Royaume-Uni abandonnera le marché unique et l’Union douanière européenne. Sans accord commercial, les échanges entre les deux parties se feront selon les règles de l’Organisation mondiale du commerce. Le standard minimum en la matière avec des droits de douane ou des quotas maximums qui ne feront l’affaire d’aucune des deux parties, aux économies fragilisées par le coronavirus.
Théoriquement… En effet, la décision de reporter la date butoir pour trouver un accord n’a pas été assortie de la fixation d’une nouvelle échéance.
«C’est au dernier moment que l’on règle les sujets qui sont les plus compliqués», a rappelé, dimanche, le président du Conseil européen, Charles Michel, sur France Inter. Et d’appeler chaque partie à garder son sang-froid.