Avec une hausse attendue des taux et des marchés, les investisseurs ont besoin d’alternatives au portefeuille classique 60/40 actions/obligations. Des stratégies plus sophistiquées dans les actions et les actifs réels augmentent les chances de bénéficier d’une croissance à long terme des portefeuilles.

Dans un monde en pleine mutation, les marchés financiers et les investissements n’échappent pas aux tendances disruptives. L’époque où les produits obligataires permettaient de dégager un revenu régulier de 4 à 5% est révolue. Les actions offrent quant à elles toujours un potentiel haussier dans un contexte inflationniste, mais il s’accompagne d’une certaine volatilité dans la mesure où les secteurs prisés peuvent rapidement être détrônés. Il s’avère par ailleurs indispensable de faire appel à des partenaires solides et expérimentés pour exploiter le potentiel d’autres classes d’actifs moins liquides comme les actifs réels.

Adopter une approche méthodique et dynamique de la construction de portefeuille

Afin de s’adapter à la complexité de l’environnement économique et d’en tirer parti, notre approche d’investissement se fonde sur un modèle comparable à une pyramide à trois niveaux. La première étape, à la base de la pyramide, englobe les décisions en matière d’allocation d’actifs et les pondérations affectées aux principales classes d’actifs. Ces décisions portent en outre sur l’allocation régionale et sectorielle pour les actions et sur les sous-catégories d’actifs pour les obligations. Les produits alternatifs et les matières premières entrent également dans la composition d’un portefeuille multi-actifs.

Après cette approche de base, vient l’identification de tendances macroéconomiques et sectorielles de fond, les mégatendances. Les sociétés qui sont positionnées sur ces mégatendances ont de fortes chances de devenir les leaders économiques de demain. Il s’agit par exemple de la gouvernance durable, de la santé, de la cybersécurité, de l’agriculture 4.0 et de l’e-commerce. Nous investissons dans ces tendances via les marchés cotés (actions, obligations) et non cotés (immobilier, private equity), ce qui renforce la diversification. De plus, investir dans les actifs réels devrait permettre d’obtenir des rendements plus élevés sur le long terme, compte tenu de l’illiquidité des actifs et des primes de risque associées. Ces décisions d’investissement font également de plus en plus la part belle à l’investissement socialement responsable (ISR).

Investir dans les actifs réels devrait permettre d’obtenir des rendements plus élevés sur le long terme, compte tenu de l’illiquidité des actifs et des primes de risque associées.
Stéphane Pardini

Stéphane PardiniHead of Private Banking/Deputy CEOEdmond de Rothschild (Europe)

Les Opportunités de marché constituent le troisième et dernier niveau de la pyramide, qui se concentre sur les marchés liquides. Il s’agit de tendances de marché à court terme qui offrent des opportunités d’investissement sur un horizon de quelques mois. Aujourd’hui, il s’agit par exemple de la réponse aux problèmes liés aux chaînes d’approvisionnement et à l’énergie, de l’anticipation d’une hausse de l’inflation et des taux et du ralentissement de la croissance des bénéfices.

S’ouvrir à de nouvelles classes d’actifs

Les investisseurs doivent toujours viser des rendements proportionnels à leur propension au risque. Il s’agit en effet d’une considération cruciale dès lors qu’une mauvaise gestion de la volatilité peut se traduire par des résultats d’investissement décevants. Par conséquent, il est impératif pour la plupart des portefeuilles individuels d’intégrer différentes classes d’actifs afin de minimiser le risque de voir l’ensemble des positions se replier de concert.

À l’heure actuelle, un portefeuille dit «équilibré» serait constitué de 50 à 60% d’actions et de 20 à 30% d’obligations, le reste étant composé de matières premières, placements alternatifs et liquidités. Historiquement, les actions ont généré des rendements réels de l’ordre de 5 à 7% par an pendant plus d’un siècle. Quant aux titres à revenu fixe, alors que de nombreux segments importants du marché obligataire affichent des rendements négatifs, les prévisions tablent sur des gains de l’ordre de 1 à 2% par an pour les obligations d’État, et d’entreprise en particulier.

Notre vision macroéconomique, chez Edmond de Rothschild, pour les deux à trois prochaines années, mise sur une poursuite de la croissance économique et des bénéfices, avec un pic d’inflation en 2021 et une tendance à la baisse vers la mi-2022. Toutefois, compte tenu de la faiblesse de l’inflation observée depuis 2008, la moindre hausse de cette dernière pourrait avoir un impact défavorable sur divers segments obligataires, en particulier ceux qui affichent des rendements négatifs, dans la mesure où l’inflation a pour effet de réduire les rendements réels et d’empêcher la croissance des coupons.

Les actions qui versent des dividendes sont mieux à même de s’adapter à l’évolution de l’inflation sous-jacente, tout comme l’immobilier. C’est la raison pour laquelle nous adoptons un positionnement prudent sur l’obligataire et privilégions les actions et autres classes d’actifs liées aux actifs réels. Les investissements privés recèlent quant à eux de nombreuses opportunités, et nous travaillons avec nos clients pour les aider à accéder aux marchés privés en fonction de nos convictions. Nos stratégies de private equity répondent à des enjeux sociétaux importants, synonymes d’opportunités à long terme. Il s’agit par exemple de trouver des solutions à la question de l’étalement urbain et d’adresser le problème de la dépollution des sols.

Nos stratégies de private equity répondent à des enjeux sociétaux importants, synonymes d’opportunités à long terme.
Stephen Surpless

Stephen SurplessChief Investment OfficerEdmond de Rothschild (Europe)

En parallèle, nous continuons de développer des solutions innovantes sur les marchés privés. C’est ainsi qu’Edmond de Rothschild a récemment lancé un fonds qui exploite le marché de la dette immobilière, car les acteurs traditionnels que sont les banques ont dû renoncer à prêter pour des raisons réglementaires.

Enfin, un client ayant des problématiques de structuration globale de son patrimoine, où qu’il soit dans le monde, pourra s’appuyer sur l’ensemble des solutions qu’offre la boîte à outils luxembourgeoise à travers un seul interlocuteur: assurance-vie ou véhicules d’investissement, régulés ou non régulés.