En 2024, 62.280 frontaliers résident dans le Nord mosellan (+14%), soit la moitié des frontaliers français. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

En 2024, 62.280 frontaliers résident dans le Nord mosellan (+14%), soit la moitié des frontaliers français. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne/archives)

Après le coup de frein dû à la pandémie de Covid-19, la croissance du nombre de travailleurs frontaliers a repris (+13% entre 2020 et 2024), mais à un rythme inférieur (+22% entre 2014 et 2019), note l’Agence d’urbanisme et de développement durable Lorraine Nord.

Au 1er trimestre 2024, le Luxembourg comptait 522.650 emplois, dont 231.290 frontaliers. «Malgré un rebond post-Covid, l’enchaînement des crises depuis 2021 (crise énergétique, inflation) a ralenti la croissance de l’emploi au Luxembourg (+48.380 emplois en cinq ans contre +69.650 de 2014 à 2019)», note l’Agape (Agence d’urbanisme et de développement durable) Lorraine Nord dans sa dernière analyse des frontaliers publiée ce lundi 23 septembre.

«Depuis 2022, l’Agape actualise tous les ans ses projections de frontaliers, à partir des nouvelles données de l’IGSS et des projections macroéconomiques de moyen ou long terme du Statec. En 2024, le ratio entre la prospective et le constat réel montre presque partout un chiffre projeté supérieur au constat 2024, à l’exception de la Communauté de communes de Cattenom et environs (CCCE): cela signifie que le flux de frontaliers augmente moins vite que nos projections», note l’Agape.

La moitié des frontaliers français dans le Nord mosellan

Après le coup de frein dû à la pandémie de Covid-19 en 2020, la croissance du nombre de travailleurs frontaliers a repris (+13% entre 2020 et 2024), mais à un rythme inférieur (+22% entre 2014 et 2019). Si les frontaliers français représentent 44% de l’emploi total au Luxembourg, ils représentent toutefois à eux seuls 70% des nouveaux frontaliers. À l’inverse, la part des travailleurs belges et allemands (respectivement 15% et 14%) décroît par rapport à la période 2014- 2019 (18%).

Autre élément mis en avant par l’agence lorraine: en 2024, 62.280 frontaliers résident dans le Nord mosellan (+14%), soit la moitié des frontaliers français. «Cependant, leur nombre progresse moins vite par rapport au Nord meurthe-et-mosellan (+20%) et Nord meusien (+17%): les frontaliers continuent de privilégier le Nord mosellan, mais tendent à s’étendre vers la métropole de Metz, ainsi que dans les communes plus rurales, tout en restant proches des grands axes, notamment l’A31. À proximité immédiate de la frontière, les taux de frontaliers sont très élevés: de Villerupt à Cattenom, la plupart des communes affichent désormais un taux de frontaliers supérieur à 70%», ajoute l’Agape.

Plus précisément, en 2024, la CCPHVA (Communauté de communes Pays-Haut Val d’Alzette) reste, avec près de 80% de frontaliers, le territoire lorrain le plus dépendant de l’économie luxembourgeoise, devant la CCCE (71% de frontaliers). Au sein de l’agglomération Portes de France Thionville également, plus d’un actif sur deux travaille désormais au Luxembourg.