Le coronavirus n’affaiblit pas toutes les entreprises. Chez DuPont de Nemours, la demande a même «augmenté de façon importante ces dernières semaines», note l’entreprise, sans donner de chiffres. Elle fabrique des vêtements de protection en Tyvek, un matériau synthétique non tissé qui «permet de répondre de manière plus efficace aux épidémies».
«Normalement, nous produisons environ 200 millions de combinaisons par an. La production s’est multipliée significativement», témoigne l’entreprise. Son usine installée à Contern et qui emploie 1.300 salariés «fonctionne à plein régime». «Nous avons accéléré la vitesse de production, en maintenant bien sûr la qualité du produit. Nous travaillons avec les gouvernements dans le monde entier pour pouvoir approvisionner les hôpitaux, secouristes et le personnel médical de la protection personnelle dont ils ont besoin», relate-t-elle. Elle ne communique pas la part des produits faits à Contern qui sont exportés.
Seules deux usines fabriquent le Tyvek
Une hausse de la production qui n’a pas nécessité d’embauches supplémentaires. L’entreprise ne connaît pas non plus de problème de main-d’œuvre. Ses salariés qui ne produisent pas sont en télétravail. Pour protéger les autres, «nous appliquons toutes les mesures et règles que le gouvernement a déclarées. Ceux qui toussent ou sont fiévreux n’ont pas accès au site. Les camionneurs doivent rester dans leur cabine. Toutes les activités du site ont été réduites au strict minimum.»
L’entreprise basée aux États-Unis avait enregistré un chiffre d’affaires de 21,5 milliards de dollars en 2019. Le business Safety & Construction – qui regroupe la production de Tyvek, entre autres produits – était de 5,2 milliards de dollars. Seuls ses sites de Contern au Luxembourg et de Spruance aux États-Unis fabriquent le Tyvek, marque déposée. Ce sont ensuite ses sous-traitants qui produisent les combinaisons blanches.
Arrêt de la construction d’une ligne de production
La hausse des ventes de Tyvek suffit-elle à compenser une baisse potentielle d’autres activités, ralenties par le coronavirus? DuPont de Nemours ne souhaite pas donner de détails sur la variation de la demande pour ses autres produits. Elle indique simplement qu’elle «varie selon les marchés».
À cause de la mise à l’arrêt des chantiers, l’entreprise a dû stopper la construction de sa nouvelle ligne de production de Tyvek à Contern. Un investissement de 340 millions de dollars. L’entreprise affirme qu’elle tiendra dans ces conditions «autant de temps qu’il est nécessaire».