Ici avec Khalfan Belhoul, CEO de la Dubai Future Foundation, l’ex-vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Étienne Schneider, avait annoncé la participation du Luxembourg dès juin 2016. (Photo: archives SIP)

Ici avec Khalfan Belhoul, CEO de la Dubai Future Foundation, l’ex-vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, Étienne Schneider, avait annoncé la participation du Luxembourg dès juin 2016. (Photo: archives SIP)

L’enveloppe du GIE créé en 2016 en vue de la participation luxembourgeoise à l’exposition universelle de Dubaï, qui débute ce 1er octobre, ne pourra pas dépasser 32 millions d’euros. Dont plus de 17 millions apportés directement par l’État.

L’exercice est compliqué: soit le Luxembourg ne va pas à l’exposition universelle et les autorités sont accusées de ne pas profiter des opportunités de vanter les charmes du pays, soit le Luxembourg y va et les réseaux sociaux bruissent de critiques sur ces dépenses inconsidérées.

Depuis 1851, le Luxembourg a participé à 21 expositions universelles sur 34*, dont Shanghai. C’est d’ailleurs à partir de cette dernière participation que les autorités ont construit celle de Dubaï: le GIE monté pour l’occasion n’avait pas dépensé tout l’argent qui avait été budgétisé et les 5,8 millions d’euros restants ont été reversés au capital du nouveau GIE pour Dubaï lors de la liquidation de Luxembourg for Business.

Le budget devrait rester dans la fourchette supérieure de 32 millions d’euros, fait savoir le GIE. Dont trois fois 2,5 millions d’euros apportés par deux entreprises privées (SES et Post) et par la Chambre de commerce, qui a apporté 2 millions d’euros en cash et 500.000 euros en mise à disposition de personnel.

Trois autres sociétés ont versé 500.000 euros pour devenir des sponsors «diamonds» (ArcelorMittal, Cargolux et Rak), et quatre autres 50.000 euros pour être des sponsors «gold» (Schroeder Joailliers, Guardian Glass, ULT et MCM Luxembourg).

Les 17 autres millions ont été apportés par l’État en deux parties, fin 2019 et fin 2020.

Maximiser la visibilité

Si le GIE de Shanghai a pu ramener des deniers de l’exposition universelle chinoise, c’est que les prix, notamment dans la construction, étaient nettement moins élevés que ce qui avait été budgétisé sur la base des tarifs européens. Ce sera le cas inverse à Dubaï, où les prix sont à peu près 25% supérieurs aux estimations.

Bon courage à ceux qui cherchent à établir le ROI de ces participations. Le retour sur investissement ne se jauge pas à un «avant/après», mais plutôt au certain nombre de relations que l’événement permet d’ancrer dans la durée, insiste le GIE.

Cette fois, la présence à l’événement viendra en complément de la présence du LTIO aux Émirats arabes unis. Il s’agit de maximiser la visibilité du pays, d’autant que le stand luxembourgeois sera juste à côté de celui du Conseil de coopération du Golfe, voire du sous-continent indien et de l’Asie centrale, ou encore des pays africains les plus proches.

Autre chiffre intéressant: tandis que le Luxembourg consacrera au maximum 32 millions d’euros à Expo 2020 Dubai, la France n’ira pas au-delà de 30 millions d’euros. Un budget étonnamment bas au regard des 120 millions d’euros dépensés par les Chinois, des 90 millions japonais, des 70 millions américains ou encore des 50 millions d’euros allemands ou italiens.

(*:  et non 23 comme indiqué sur le site Luxembourg Expo 2020 Dubai – puisque ni l’exposition de Paris (1925) ni celle de Lisbonne (1998) ne sont reconnues par le Bureau international des expositions comme des «expositions universelles». Huit fois, le pays a fait l’impasse sur des destinations assez éloignées (Melbourne 1880, Chicago 1893, Saint-Louis 1904, San Francisco 1915, Port-au-Prince 1949, San Antonio 1967, Osaka 1970 et Aichi 2005), même s’il a pris part à celles de Philadelphie en 1876, Chicago en 1933, New York en 1939, Seattle en 1962 ou Shanghai en 2010.)