Vendredi ouvrira l’exposition universelle de Dubaï. Qu’est-ce que les entreprises peuvent en attendre? (Photos: Mike Zenari; GIE LUX/Expo 2020 Dubai/Andreas Keller. Montage: Maison Moderne)

Vendredi ouvrira l’exposition universelle de Dubaï. Qu’est-ce que les entreprises peuvent en attendre? (Photos: Mike Zenari; GIE LUX/Expo 2020 Dubai/Andreas Keller. Montage: Maison Moderne)

Pour briller à Dubaï, les entreprises luxembourgeoises devront miser sur leur valeur ajoutée, selon Cindy Tereba, responsable des affaires internationales à la Chambre de commerce. Elle explique comment le Luxembourg peut y développer des affaires en profitant de l’exposition universelle.

À la veille de l’ouverture de l’exposition universelle de Dubaï, prévue ce vendredi 1er octobre, Paperjam fait le point sur ce qu’une entreprise luxembourgeoise peut, concrètement, en attendre. Et comment elle peut profiter de cette vitrine exceptionnelle.

Quelles seront les missions économiques à Dubaï?

La Chambre de commerce organisera six missions sectorielles tout au long de l’événement, qui s’étendra jusqu’au 31 mars 2022. La première, dédiée aux technologies de l’information et de la communication (ICT), se tiendra du 17 au 22 octobre et compte déjà 45 inscrits. Entre le 24 et le 30 octobre aura lieu la mission de l’espace, avec 35 inscrits. Du 31 octobre au 6 novembre, la semaine du «Made in Luxembourg», à laquelle 12 personnes sont déjà inscrites. Entre le 17 et le 20 janvier 2022, ce sera une mission liée à la durabilité; du 24 au 27 janvier, aux technologies de la santé; et du 13 au 17 février, à la nourriture et les boissons.

Leurs dates (sauf pour la semaine du «Made in Luxembourg») coïncident avec celles de foires sur les mêmes sujets aux Émirats arabes unis (EAU). Le Luxembourg aura des stands à celles où il se rend déjà depuis plusieurs années: celles de la santé, de l’espace et de la nourriture. Pour les deux autres, sur l’ICT et la durabilité, le pays sera simplement visiteur.

Aura aussi lieu, entre le 23 et le 25 janvier, une grande session de «matchmaking». Et le 23 janvier sera le «Luxembourg Day».

La chambre professionnelle offre à ses membres participants les tickets d’entrée pour l’exposition universelle, ceux pour les foires et 50% de celui pour l’International Astronautical Congress (IAC), qui coûte entre 105 et 1.400 euros selon le statut.

Que peuvent en attendre les entreprises présentes?

Une entreprise de construction, par exemple, ne va pas juste chercher un chantier à Dubaï. «Les EAU sont très démarchés par d’autres pays. Il ne faut pas arriver comme un énième constructeur, mais trouver un partenaire et lui proposer une valeur ajoutée», illustre Cindy Tereba, à la tête des affaires internationales à la Chambre de commerce. Une nouvelle technologie, par exemple. L’entreprise locale pourra alors participer à des appels d’offres pour lesquels elle s’associera à une entreprise luxembourgeoise.

«On ne peut pas venir une fois et s’attendre à de grandes réussites», poursuit Cindy Tereba. «C’est vraiment un marché qu’il faut approfondir. Nous allons essayer d’y retourner chaque année» de manière physique ou virtuelle. Pour cette raison, 

Quels sont les secteurs-clés?

Il y a d’abord les six visés par les missions économiques. Mais aussi «la logistique, la construction et les services, notamment financiers».

Pour la semaine du «Made in Luxembourg», la Chambre de commerce a ciblé des produits luxembourgeois avec du potentiel à Dubaï. «Nous avons des bijoux, une entreprise de nettoyage de panneaux solaires, du design, de l’aéronautique, Luxlait avec ses produits halal», détaille Cindy Tereba.

Outre les missions économiques, à quoi sert la présence à l’exposition universelle?

Selon la responsable des affaires internationales de la Chambre de commerce, le réseautage passe aussi par l’exposition. «Une entreprise peut inviter un partenaire sur le pavillon et l’utiliser comme base d’accueil.»

Quelles ont été les retombées de l’exposition universelle de Shanghai en 2010?

Elles sont «difficiles à chiffrer». Cindy Tereba mentionne l’arrivée de six banques chinoises au Luxembourg, l’investisseur chinois Legend Holdings dans la Banque internationale à Luxembourg (BIL), l’entrée de HNCA au capital de Cargolux, le couloir aérien entre le Findel et Zhengzhou, ou encore le train combiné entre Dudelange et Chengdu.

105 entreprises luxembourgeoises avaient participé à l’exposition de Shanghai, un chiffre qu’on devrait «largement dépasser» à Dubaï.

Qu’espère-t-on de l’expo dubaïote?

Dubaï n’est «pas un eldorado», précise Cindy Tereba. «C’est un marché très difficile où il y a des opportunités, mais aussi des défis.» Le Luxembourg veut «continuer sur la bonne trajectoire pour l’échange de services et stabiliser les chiffres au niveau des biens. Ce sera possible en diversifiant les produits exportés aux EAU.»

L’exposition universelle ne se concentre pas uniquement sur les EAU. Ils représentent une «plaque tournante au Moyen-Orient». Collaborer avec Dubaï permet «d’exporter dans la région et au-delà». 

Depuis quand le Luxembourg vise-t-il ce marché?

La toute première mission économique aux EAU a eu lieu en février 1999. Huit autres ont suivi, en plus d’une «Luxembourg Promotion Week» dans la région du Golfe.

Que représente actuellement le business entre le Luxembourg et les EAU?

En 2015, le Luxembourg a exporté pour 182,2 millions d’euros de biens aux EAU. Un chiffre qui a chuté depuis, en raison de «la baisse des exportations d’acier du Luxembourg par ArcelorMittal, qui, avec son siège régional à Dubaï, importe de l’acier d’autres pays où il possède des installations».

En 2019, l’export de biens représentait 32 millions d’euros et l’import 15 millions. Les principaux produits exportés sont du matériel électrique, des métaux, du matériel de transport et des matières plastiques. Ceux importés sont du matériel de transport et des matériaux de construction.

Au niveau des services, dont ceux financiers, le Luxembourg a exporté pour 476 millions d’euros en 2019 et importé pour 274 millions.

Les EAU représentent le 23e pays depuis lequel le Luxembourg importe le plus et le 29e pays où il exporte le plus.

La Chambre de commerce compte une vingtaine d’entreprises luxembourgeoises implantées à Dubaï. Dans le sens inverse, elle cite Abu Dhabi Investment Authority (ADIA), fonds qui s’est implanté au Luxembourg via la société Silver Holdings et a développé le projet Royal-Hamilius, ou encore RAK Porcelain, qui a inauguré en 2010 son siège social européen à Windhof. «Selon les informations recueillies auprès de la Securities and Commodities Authority, environ 60% des fonds d’investissement étrangers commercialisés aux EAU sont domiciliés au Luxembourg.»