Le Luxembourg est toujours bien placé à l’indice Rainbow Europe 2022, mais perd du terrain à mesure que certains pays adoptent des lois plus progressistes. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg est toujours bien placé à l’indice Rainbow Europe 2022, mais perd du terrain à mesure que certains pays adoptent des lois plus progressistes. (Photo: Shutterstock)

Le Luxembourg se classe cinquième dans la dernière édition de l’indice Rainbow Europe et, bien qu’il reste l’un des pays les plus progressistes en matière de droits LGBTQ+, il est en train de se faire dépasser par d’autres nations.

L’indice Rainbow Europe évalue 49 pays d’Europe, dont les 27 États membres de l’UE, dans sept domaines: l’égalité et la non-discrimination, la famille, les crimes et discours haineux, la reconnaissance légale du genre, l’intégrité corporelle intersexe, l’espace de la société civile et l’asile.

Dans ce classement, le Grand-Duché a obtenu un score de 68,03%, 100% représentant l’égalité totale et le respect des droits de l’Homme.

Pour ce qui est du top 5, Malte (92,02%) est en tête de liste, suivie du Danemark (73,78%) et de la Belgique (71,51%). La Norvège (68,30%) devance le Grand-Duché. La Biélorussie (12,06%), la Russie (8,45%), l’Arménie (7,5%), la Turquie (4%) et l’Azerbaïdjan (2,41%) ferment le classement, le 0% représentant les violations flagrantes des droits de l’Homme et la discrimination.

Le Luxembourg a perdu des points, par exemple, pour ne pas avoir introduit une interdiction de la thérapie de conversion. Le Premier ministre Xavier Bettel (DP), qui est gay, a précédemment déclaré qu’une telle interdiction n’était pas nécessaire, car la thérapie de conversion n’est pas pratiquée au Luxembourg. En 2019, en Belgique et au Luxembourg après que le ministre israélien de l’Éducation a approuvé cette pratique dans des remarques.

Le Grand-Duché manque également de lois et de politiques efficaces pour lutter contre les appels à la haine contre les personnes intersexes, selon l’indice Rainbow Europe. Par ailleurs, le Luxembourg ne reconnaît pas non plus actuellement les identités de genre non binaires, autre point de critique, bien qu’il permette aux personnes de changer légalement de genre sur la base de l’autodétermination.

L’association de défense des droits LGBTQ+ Rosa Lëtzebuerg avait déjà critiqué une formulation de la réforme de la Constitution du Grand-Duché, qui stipule que «les femmes et les hommes sont égaux en droits et en devoirs», estimant que cela cimenterait un modèle binaire.

Dans un rapport de 2020, l’OCDE avait déjà critiqué le fait que le Luxembourg ne reconnaisse pas automatiquement comme parent légal le partenaire de même sexe d’une femme qui accouche par insémination médicalement assistée ou fécondation in vitro. Cette situation a également fait perdre au Luxembourg des points dans l’indice Rainbow Europe.

Le Luxembourg n’ayant pas réussi à combler ces lacunes dans sa législation, il est passé de la troisième à la cinquième place dans l’indice Rainbow Europe.

Reconnaissance de la parentalité

«Sans aucun changement juridique en faveur des personnes LGBTIQ+ au Luxembourg , cette tendance s’est poursuivie en 2021», a déclaré le groupe de défense des droits LGBTQ+ Rosa Lëtzebuerg dans un communiqué. «Des projets attendus depuis longtemps, comme le projet de loi visant à interdire les interventions médicales sur les enfants sans leur consentement éclairé, que le gouvernement voulait encore faire passer à la Chambre avant la fin de 2021, continuent de se faire attendre.»

La reconnaissance de la parentalité et l’interdiction des thérapies de conversion gay seraient «relativement faciles à mettre en œuvre», selon Rosa Lëtzebuerg, et amélioreraient le score du Luxembourg.

«L’indice Rainbow indique à quel point un gouvernement se soucie des droits des personnes LGBTIQ+. Cela a un impact direct sur la réalité de la vie des personnes homosexuelles au Luxembourg», a déclaré l’asbl. «En outre, le positionnement a également une influence sur la perception extérieure du Luxembourg. Rosa Lëtzebuerg souhaite donc appeler le gouvernement à prendre conscience du rôle du Luxembourg en tant que pionnier des droits de l’Homme et à répondre aux demandes en suspens.»

Cet article a été rédigé par  en anglais, traduit et édité par Paperjam en français.