L’Asti en appelle au «courage politique» pour évoquer le droit de vote des résidents étrangers, aussi sensible aujourd’hui que ne l’était le suffrage universel il y a un siècle. (Photo: Mike Zenari/Paperjam archives)

L’Asti en appelle au «courage politique» pour évoquer le droit de vote des résidents étrangers, aussi sensible aujourd’hui que ne l’était le suffrage universel il y a un siècle. (Photo: Mike Zenari/Paperjam archives)

L’Asti profite du centenaire du suffrage universel pour relancer le débat sur le droit de vote des étrangers.

Alors que le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes donnait mardi le coup d’envoi du centenaire du droit de vote accordé aux femmes, l’Asti rebondit sur l’occasion pour évoquer un enjeu bien actuel: le droit de vote des résidents étrangers. Une question devenue taboue pour les partis politiques depuis le référendum sans appel du 7 juin 2015 et les 80% de ‘non’ exprimés par les électeurs luxembourgeois.

«Malgré un environnement hostile à l’idée de donner le droit de vote aux citoyens luxembourgeois pauvres, peu lettrés, qualifiés à l’époque d’ignorants des affaires de l’État, et aux femmes considérées non majeures et sous la tutelle d’un époux ou d’un père, les députés ont voté le 8 mai le changement de la Constitution», rappelle l’Asti en faisant l’éloge du «courage politique» des députés de l’époque. Députés qui avaient d’ailleurs choisi de passer par la loi pour modifier la Constitution, et non par un référendum.

Il est intéressant de constater qu’actuellement, ce sont plutôt les chrétiens-sociaux qui lancent ouvertement le débat public autour de l’ouverture du droit de vote aux non-Luxembourgeois.

Asti

L’Asti appelle à retrouver cette volonté d’ouvrir le vote au plus grand nombre, le suffrage universel étant «l’expression de la souveraineté populaire et de la volonté générale dans un régime démocratique», en arrêtant d’en priver 47% des résidents.

«Finalement, il est intéressant de constater qu’actuellement, ce sont plutôt les chrétiens-sociaux – voire les déclarations à la fête du 1er mai du président du LCGB ou celles du nouveau président du CSV – qui lancent ouvertement le débat public autour de l’ouverture du droit de vote aux non-Luxembourgeois», alors qu’ils en étaient les premiers pourfendeurs avant 1919.

Alors que le parti libéral n’a pas bougé, souligne l’Asti. «Il était opposé à l’époque au droit de vote universel et maintenant, plus que réticent d’en débattre à nouveau publiquement vu le résultat du référendum de 2015, alors que le monde des affaires et des entreprises est en sa faveur.»

Il faut dire que l’accord de coalition 2018-2023 avance à pas comptés à ce sujet puisqu’il indique seulement que «les moyens tendant à améliorer la participation des citoyens étrangers aux élections locales seront étudiés».