Dons de vaccins ou d’argent à Covax… Comparatif entre le Luxembourg, ses voisins, et les États-Unis. (Photo d’archives: SIP/Luc Deflorenne)

Dons de vaccins ou d’argent à Covax… Comparatif entre le Luxembourg, ses voisins, et les États-Unis. (Photo d’archives: SIP/Luc Deflorenne)

Sur les 409.600 doses de vaccin promises, le Luxembourg en a donné 190.650, dont 12.000 arrivées à destination grâce au dispositif Covax. Si l’on compare au nombre d’habitants ou de doses injectées au niveau national, le pays semble moins généreux que ses voisins frontaliers.

Fin novembre, le gouvernement luxembourgeois se félicitait de la mise à disposition de 12.000 doses de vaccin AstraZeneca au Rwanda. Mais qu’est-ce que cela représente par rapport à ce qu’il a promis? Et au regard des autres pays?

Au total, le Luxembourg s’est engagé à fournir 409.600 doses au dispositif Covax, mécanisme pour redistribuer des doses de vaccin aux économies à faible revenu dans le monde. Parmi elles, 12.000 sont bien arrivées au Rwanda. Mais aussi 178.650 déjà «données» selon un . L’Alliance du vaccin ou Gavi, qui coordonne le dispositif Covax, explique cela par un décalage entre le moment du don du pays donateur à Covax et de la livraison effective de Covax au pays bénéficiaire. Mais 38.400 doses d’AstraZeneca devraient effectivement aller au Ghana, 9.600 de Moderna au Pakistan, 99.450 de Pfizer-BioNTech et 31.200 d’AstraZeneca au Vietnam. «Nous n’avons pas de date de livraison, mais elle est prévue dans les prochaines semaines», précise Gavi.

0,3 dose par habitant pour le Luxembourg

Selon son tableau des dons par pays, mis à jour le 29 novembre, ceux en ayant promis le plus, via Covax ou des accords bilatéraux, sont les États-Unis (857,5 millions de doses), puis l’Allemagne (175 millions) et la France (120 millions). Mais lorsque l’on prend en compte les doses effectivement données (mais pas forcément délivrées au pays destinataire), sur le tableau de l’Unicef vers lequel nous renvoie Gavi, on voit que ce chiffre descend à environ 171 millions pour les États-Unis, 61 millions pour la France et 109 millions pour l’Allemagne. La Belgique a, quant à elle, promis 8,6 millions de doses et en a déjà donné 8.498.950. Proportionnellement à sa taille, la France semble cependant plus généreuse que les États-Unis avec 0,9 dose par habitant, contre 0,5. Au Luxembourg, le ratio descend à 0,3.

On sait aussi que 936.634 doses ont déjà été administrées à la population luxembourgeoise. Ce que le pays a déjà donné correspond donc à seulement 20,3% de ce total. Selon Our World in Data, la Belgique a injecté 19,23 millions de doses, ses dons s’élevant donc à 44% de ce qu’elle a déjà administré. L’Allemagne a injecté 128,44 millions de doses (soit un don de 84,9% par rapport à ce chiffre), la France 108,31 millions (don de 56,7%) et les États-Unis 471,7 millions (36,3%).

Peu par rapport au PIB

En plus de donner des doses, les pays s’engagent à fournir de l’argent au dispositif Covax pour l’achat de vaccins supplémentaires. Là aussi, le Luxembourg a augmenté son engagement de deux à quatre millions d’euros. Le tableau des dons monétaires, mis à jour début novembre, n’indique que 2,4 millions de dollars, pourtant Gavi confirme que le contrat a été doublé. Contrairement à d’autres pays, le Luxembourg a bien confirmé sa promesse par un contrat. L’organisation ne peut cependant dire ce qui a été effectivement viré sur son compte. Elle différencie seulement les promesses orales des contrats effectivement signés.

D’après des , le plus grand don monétaire signé vient encore une fois des États-Unis: 3,5 milliards de dollars, soit 3,11 milliards d’euros. L’Allemagne vient ensuite avec 950 millions d’euros. La Belgique a signé pour 4,35 millions d’euros et la France pour 214 millions. Dans tous les cas, cela correspond à bien moins de 1% de leur PIB.

Au total, le dispositif Covax a permis la livraison de 555 millions de doses à 144 économies, dont 187 issues de dons, selon Gavi. Reste à savoir combien sont gâchées. . Pourquoi ne pas s’être organisé avant pour les donner à d’autres pays? Le ministère de la Santé n’a pas répondu à Paperjam. Il n’a pas non plus donné de précisions quant à celles de Moderna, évoquées par le Piratepartei, devant arriver à leur date de péremption le 27 décembre.