Depuis qu’il est inscrit sur Twitter, Donald Trump a tweeté plus de 55.000 fois. (Photo: Shutterstock)

Depuis qu’il est inscrit sur Twitter, Donald Trump a tweeté plus de 55.000 fois. (Photo: Shutterstock)

Depuis l’annonce de sa candidature en juin 2015, il a tweeté 32.899 fois. «Il», c’est Donald Trump. Barack Obama, la Chine, l’Iran, l’immigration, la Russie, les médias... ont fait partie de ses cibles favorites.

Une vingtaine de tweets par jour, pendant plus de quatre ans. C’est à cette vitesse de croisière que le président américain Donald Trump s’est exprimé, sur son réseau social favori, au fil de son mandat. marque l’occasion de revenir, via ces messages en 280 caractères, sur quelques-uns des grands dossiers qui ont marqué le passage du magnat de l’immobilier dans le Bureau ovale.

L’enquête russe

Avant même d’être élu, certains médias pointaient du doigt les potentiels liens entre l’équipe de Donald Trump et le Kremlin, soupçonné d’avoir influencé la campagne électorale dans le sens du républicain. Dans la foulée, c’est le président lui-même qui était visé par une éventuelle obstruction de justice. 22 mois d’enquête, 19 juristes et 40 agents du FBI plus tard, le procureur spécial Robert Mueller livrait son rapport de 448 pages, rapidement devenu un best-seller en librairie.

De quoi faire sortir Donald Trump de ses gonds, invoquant une chasse aux sorcières organisée par le camp démocrate, devenu susceptible à la suite de la défaite d’Hillary Clinton.

Si le rapport de Robert Mueller indique que rien ne prouve la potentielle collusion, ni l’obstruction à la justice, le procureur a mis un point d’honneur à spécifier que de lourds soupçons continuaient de peser sur le président et certains de ses proches collaborateurs.

Démanteler l ’h éritage Obama

Dès sa prise de fonction, le président Donald Trump a mis du cœur à l’ouvrage pour détricoter, peu à peu, les réformes, mesures et projets mis en place par son prédécesseur.

Sortie de l’accord de Paris, suppression du projet de système de santé Obamacare et du Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) – qui permettait à 800.000 jeunes sans papiers arrivés sur le territoire américain avec leurs parents d’étudier –, renégociation d’accords internationaux… Donald Trump semble ne rien avoir laissé au hasard.

Très inspiré dès lors qu’il s’agissait de parler de Barack Obama, Donald Trump a cité l’ancien président américain à 873 reprises en un peu plus de 4 ans sur Twitter.

Immigration et frontière mexicaine

Un mur sur la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Payé par ce pays voisin, qui plus est. Il s’agissait de l’une des promesses de campagne les plus controversées du candidat républicain. Ces annonces avaient considérablement tendu les relations entre les deux pays qui s’étendent de part et d’autre du Rio Grande.

Le 26 octobre 2017, alors qu’une partie importante de la population américaine s’opposait à ce projet, huit prototypes de mur étaient présentés par les autorités migratoires. Trois ans plus tard, quelque 595km de «nouveau» mur ont été construits, incluant des portions de l’ancien mur remplacées.

Le thème de l’immigration a été abordé plus de 300 fois sur Twitter par Trump, entre le 15 Juin 2015 et le 5 novembre 2020.

Guerre commerciale chinoise

Mi-juin 2016, Donald Trump énonce certaines des grandes lignes directrices de son futur mandat en matière de politique économique et de commerce international. Dans le viseur du candidat alors en campagne, la Chine, qu’il compte sanctionner, estimant qu’elle «manipule» les marchés de devises. Aussitôt élu, aussitôt fait, Donald Trump met à exécution son programme en commençant par augmenter les droits de douane sur les panneaux solaires et les machines à laver. De quoi s’attirer les foudres de la République populaire, qui produit 71% des panneaux solaires dans le monde. La réplique est presque immédiate. Le ton monte, sur fond d’affaire Huawei, de listes noires et d’augmentation des tarifs douaniers.


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En 2018, alors que la guerre commerciale s’éternise, les diplomates chinois et américains multiplient les allers-retours entre Pékin et Washington, et les relations semblent se pacifier. C’était sans compter sur le président américain qui prit tout le monde de court en annonçant, via Twitter, une hausse des droits de douane de 10% sur 300 milliards d’importations chinoises.

Les relations entre Washington et Pékin restent difficiles, malgré les plusieurs éventuels accords évoqués. En septembre 2020, l'Organisation mondiale du commerce dénonçait comme contraire au droit du commerce international les droits de douane mis en place par les États-Unis contre la Chine. Le mot «Chine» est apparu dans 621 des tweets du président américain entre son entrée en campagne et le 5 novembre 2020.

Fake news

Dès le début de la campagne le menant à la Maison Blanche, Donald Trump a, dès lors qu’un fait venait s’opposer à son opinion, fustigé les médias. Un réflexe qu’il a conservé tout au long de son mandat. Le Washington Post et le New York Times, ses cibles favorites, ont même perdu le fil.

Donald Trump a été l’un des principaux artisans de la démocratisation du terme «fake news» («fausses informations»), qu’il a répété à maintes reprises au cours de son mandat. Sur Twitter, ce terme a été employé 903 fois sur le compte du président américain.

Relations avec l’Iran

Entre démantèlement de l’héritage Obama et promesses de campagne, le dossier iranien a fait partie des fils rouges du mandat de Donald Trump. En juillet 2015, Obama signait, à Vienne, un accord, avec l’appui de la Russie, de la Chine, de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne, concernant les capacités nucléaires de Téhéran. Un accord qualifié de «désastreux» par Donald Trump, qui ajoutait qu’il était «un des plus mauvais et déséquilibrés que les États-Unis n’aient jamais conclus».

En mai 2018, le président américain annonçait le retrait de Washington de l’accord de Vienne. Et il ne s’arrêtait pas, puisqu’il en profitait, par la même occasion, pour rétablir – et renforcer – les sanctions à l’encontre de l’Iran.

Le 2 janvier 2020, les États-Unis répondaient à une attaque de leur ambassade à Bagdad par des manifestants pro-iraniens en tuant, lors d’une frappe en Irak, le général iranien Ghassem Soleimani. Le chef des forces spéciales des Gardiens de la Révolution était accusé par Washington d’avoir mené des attaques contre des Américains. Les tensions continueront de monter en ce début d’année entre les deux pays, et l’issue de ce conflit est toujours incertaine.

Crise sanitaire

Le président américain a été largement critiqué, y compris en interne, pour sa gestion de la crise sanitaire. Le Covid-19 a fait plus de 235.000 morts aux États-Unis, où le nombre de cas recensés frôle les 10 millions.

À plusieurs reprises, le président Trump s’est montré sceptique, allant à l’encontre de l’avis de la communauté scientifique, estimant que le port du masque n’était pas nécessaire et que le confinement des populations n’aurait qu’un effet limité.

Capture d’écran d’un tweet modéré par le réseau social, pour désinformation. Capture d’écran/Twitter

Capture d’écran d’un tweet modéré par le réseau social, pour désinformation. Capture d’écran/Twitter

Donald Trump en a également profité pour attaquer, de manière à peine voilée, le gouvernement de Pékin et sa gestion de la crise, affublant le Covid-19 du surnom de «virus chinois».

Bilan économique

À de nombreuses reprises, l’occupant du Bureau ovale a affirmé qu’il avait rendu sa grandeur économique à l’Amérique et que celle-ci ne s’était jamais aussi bien portée.

Si le coronavirus a pesé sur le bilan du président sortant, qui est parvenu à ramener le niveau de chômage à 3,5%, toutes les promesses, comme celles de sauver les emplois dans la sidérurgie et le charbon, n’ont pas été tenues.

Cependant, si le bilan de Donald Trump peut se défendre à certains égards, le déficit public a été creusé, la dette publique a explosé, et les relations commerciales se sont considérablement dégradées au fil de son mandat. Certains analystes estiment par ailleurs que le plein-emploi et la réduction du nombre de foyers sous le seuil de pauvreté sont dus à une dynamique globale et non aux politiques mises en place entre 2016 et 2020.