Le programme imaginé par DLA Piper sensibilise les demandeurs d’asile et réfugiés à leurs droits au Luxembourg (à d., Yann Zellet). (Photo: DLA Piper)

Le programme imaginé par DLA Piper sensibilise les demandeurs d’asile et réfugiés à leurs droits au Luxembourg (à d., Yann Zellet). (Photo: DLA Piper)

Le cabinet d’avocats organise ce mois-ci la troisième édition de son programme «Know Your Rights» visant à informer les demandeurs d’asile et les réfugiés sur leurs droits au Luxembourg.

Initié en 2017 par DLA Piper à Amsterdam, le programme «Know Your Rights» a rapidement séduit d’autres antennes de la firme internationale. «Nous sommes le troisième cabinet à l’avoir mis en place», indique Me Yann Zellet, avocat chez DLA Piper et coordinateur du programme au Luxembourg.

Le programme propose à des demandeurs d’asile et des réfugiés de suivre neuf séances dédiées à divers aspects de leurs droits au Luxembourg: droit de l’immigration, droit au logement, droit du travail, etc. «Il ne s’agit pas d’une formation professionnelle, mais de permettre aux auditeurs de développer des connaissances juridiques de base», explique Me Zellet. Objectif: «Leur donner certaines clés pour mieux comprendre la culture du pays, ce à quoi ils ont droit ou pas. Nous essayons de nous mettre à leur place: ils viennent d’un autre continent et trouvent un cadre réglementaire et légal complètement différent. Être propulsé dans une nouvelle société, dans une culture totalement différente, est très difficile, surtout quand on ne parle pas la langue. Nous voulons leur donner les bases pour qu’ils puissent s’intégrer plus rapidement dans la société et continuer à mener une vie normale.»

Les neuf thèmes ont été choisis d’après les besoins identifiés par les ONG partenaires du programme, Passerell et Ryse, qui se chargent d’inviter une trentaine de réfugiés ou demandeurs d’asile. Une nouvelle thématique dédiée aux droits des femmes et de la communauté LGBTQI+ a ainsi été insérée cette année, couvrant la protection des femmes, les demandes d’annulation de mariage, les démarches pour porter plainte et le droit de la famille.

Ils sont particulièrement heureux de recevoir [leur diplôme], d’autant que certains n’ont jamais fait d’études ou ont vu la guerre interrompre leur scolarité.

Yann Zelletavocat, coordinateur du programme Know Your RightsDLA Piper

Les séances se déroulent en anglais et des interprètes envoyés par la Croix-Rouge, Ryse et Passerell – parfois réfugiés eux-mêmes – assurent la traduction simultanée vers le français et l’arabe, et cette année aussi le tigrinya, une langue parlée en Afrique de l’Est (Éthiopie, Érythrée et Somalie), dont sont originaires plusieurs participants.

Pour cette troisième édition, l’équipe de DLA Piper a dû ajuster le programme aux restrictions sanitaires. Exit les séances dans ses locaux, c’est sur Zoom que tout se passe. «Nous avons réduit le nombre et la durée des séances, mais nous n’avons pas renoncé au programme, parce que c’est surtout dans ce contexte difficile que les participants ont besoin d’aide», précise Me Zellet. Si les discussions de fin de séance autour d’un repas n’ont plus lieu, les intervenants prennent le temps de répondre à toutes les questions des participants.

Les deux premières éditions en 2018 et 2019 ont été un succès. «Les ONG sont satisfaites du format et interviennent lors des séances pour préciser certains points», rapporte Me Zellet. «Nous remettons aux participants un diplôme s’ils ont été assidus. Cela ne semble pas grand-chose, mais ils sont particulièrement heureux de le recevoir, d’autant que certains n’ont jamais fait d’études ou ont vu la guerre interrompre leur scolarité.»

858 heures pro bono en 2019

L’une des plus belles réussites reste celle d’un réfugié guinéen recruté pour organiser et coordonner la première session, régulièrement aidé par les avocats de DLA Piper dans ses recherches d’emploi, et maintenant stagiaire dans un cabinet de la Place.

C’est aussi pour les avocats du cabinet une contribution enrichissante. «Rien ne me prédestinait à ce programme si ce n’est que mon père a lui-même émigré en France depuis la République centrafricaine», confie Me Zellet, spécialisé dans le financement de projets et les restructurations. «Notre bureau a mis en place un comité pro bono. C’est une culture au sein de DLA Piper et du bureau luxembourgeois en particulier, qui a comptabilisé l’an dernier 858 heures. C’est important pour nous et cela change du travail quotidien sur les dossiers. Contribuer à cette initiative est une grande source de satisfaction, car elle nous permet de vivre nos valeurs et celles de DLA Piper au quotidien.»