Le calcul quantique – des dizaines de milliards d’opérations effectuées en même temps – est classé deux fois dans la revue annuelle des technologies à suivre pour le prestigieux MIT. (Photo: Shutterstock)

Le calcul quantique – des dizaines de milliards d’opérations effectuées en même temps – est classé deux fois dans la revue annuelle des technologies à suivre pour le prestigieux MIT. (Photo: Shutterstock)

Le Massachusetts Institute of Technology a publié sa traditionnelle liste des 10 technologies de rupture à garder à l’œil. Sur le podium: l’internet impossible à hacker, la médecine hyperpersonnalisée et la monnaie numérique.

Bienvenue dans le monde d’après-demain. De demain, parfois, même. Si la généralisation de la 5G prendra quelques années avant de convaincre la moitié de la population mondiale, d’autres technologies auront un impact très important sur nos vies. Revue de détail.

1. L’internet impossible à hacker

D’ici la fin de l’année, des chercheurs de l’université de Delft auront fini de mettre en place un réseau internet entre quatre villes des Pays-Bas sur la base de technologie quantique. Cela permet de rendre les échanges impossibles à intercepter ou modifier. Leur technologie sera pour l’instant testée entre Delft et La Haye, parce que la distance avec les deux autres villes implique d’autres efforts.

Arrivée: le premier réseau devrait être terminé d’ici cinq à six ans, avant une généralisation d’ici dix ans.

2. La médecine hyperpersonnalisée

Mila Makovec était une petite fille au mal incurable… pour laquelle des docteurs ont créé une réparation génétique en moins d’un an. Son traitement ne la soigne pas, mais stabilise son état au lieu qu’il continue à se dégrader. De tels procédés sont de plus en plus proches de pouvoir être utilisés… mais pas généralisés en raison du faible nombre de patients touchés et de la couverture médicale des patients. Deux questions à régler par les autorités publiques.

Arrivée: en cours.

3. Monnaie numérique

Il n’aura fallu qu’une seule annonce pour que toute la planète se bouge: en juin, Facebook a dévoilé son projet de monnaie numérique globale, la libra. Et les vagues se sont succédé pour y participer ou pour la contrer. La Chine a officiellement annoncé qu’elle lancerait sa propre monnaie numérique. Et la semaine dernière, la Suède aurait annoncé le lancement de la sienne. «Aurait», parce que le communiqué du gouvernement suédois n’annonce pas le lancement de la monnaie numérique, l’e-krona, mais une consultation publique sur l’opportunité de la lancer.

Arrivée: cette année.

4. Médicaments antivieillissement

La première génération de médicaments antivieillissement est déjà en phase de test auprès de patients. Ils favorisent la régénération des cellules. En juin, Unity Biotechnology a commencé à communiquer sur les tests de ses médicaments contre l’arthrite au niveau du genou. Des tests à plus grande échelle devraient commencer au second semestre. Et dans la foulée seront lancés de nouveaux médicaments dans le traitement de problèmes liés à l’âge, notamment au niveau des yeux. Alkahest a commencé à tester des produits contre Alzheimer et Parkinson.

Arrivée: d’ici cinq ans.

5. Molécule découverte grâce à l’IA

L’intelligence artificielle va permettre de découvrir de nouvelles molécules qui seront notamment utiles pour créer de nouveaux médicaments plus efficaces ou plus ciblés. Les possibilités sont infinies. En septembre, des chercheurs d’Insilico Medicine à Hong Kong et de l’université de Toronto ont avancé dans l’élaboration de médicaments. De 30.000 nouvelles molécules, ils en ont extrait six dont une semble prometteuse, pour l’instant sur des animaux. Les industriels et start-up devront résoudre l’épineuse question du coût de lancement de nouvelles molécules sur le marché, estimé à 2,5 milliards de dollars.

Arrivée: 3 à 5 ans.

6. Mégaconstellations de satellites

Rassuré sur la date du lancement de la 5G aux États-Unis, Elon Musk accélère la cadence du lancement des satellites de sa constellation. Il devrait en lancer quatre à cinq fois plus que la totalité des satellites lancés dans l’histoire avec sa société SpaceX. Après 120 satellites lancés l’an dernier, la société envisage d’en lancer 60 nouveaux tous les 15 jours. Il n’est pas le seul à rêver de ce dispositif pour fournir de la connectivité à meilleur marché et aux pays qui n’ont toujours pas accès à internet.

Arrivée: en cours.

7. Suprématie quantique

C’est la course à l’échalote. Tous les centres de recherche les plus performants du monde et les sociétés privées de la tech veulent être les premiers à disposer de capacités de calcul quantique. Google a annoncé en octobre avoir réussi une première démonstration de force. Mais il reste de nombreux problèmes à régler pour que ces techniques, qui pourraient être utiles dans toutes les modélisations, puissent se «démocratiser».

Arrivée: 5 à 10 ans.

8. IA miniaturisée

Plus d’algorithmes et plus de calculs égalent plus de données à traiter en instantané. Réussir à miniaturiser ces puissances de calcul permettrait d’embarquer de l’intelligence artificielle dans des appareils de plus en plus petits. Si les smartphones pourront en bénéficier pour être plus efficaces, la médecine et la voiture autonome attendent avec impatience que cela soit possible pour doper deux secteurs d’activité en pleine croissance. Ici, le challenge sera celui de la cybersécurité et de la protection des données, personnelles si l’IA arrive jusqu’aux appareils des consommateurs.

Arrivée: en cours.

9. Protection différentielle des données

Comment gérer la protection des données personnelles à grande échelle? Comme pour protéger celles des 330 millions de citoyens américains, par exemple? Le Census Bureau s’est lancé dans une nouvelle initiative qui consiste non pas à anonymiser-pseudonymiser des données, mais à «injecter» du bruit, des fausses données, au milieu des vraies. Un challenge parce que trop de bruit peut nuire à l’intérêt des jeux de données. Le Canada et le Royaume-Uni regardent cette initiative avec intérêt.

Arrivée: en cours.

10. Changement climatique

Le changement climatique pourrait se mesurer en termes d’impact. Et donc aider les décideurs politiques à anticiper en cas de crise, comme une tempête, ou même à prendre les bonnes décisions pour lutter contre ces modifications. Dans ce contexte, largement piloté par l’intelligence artificielle, c’est la donnée issue des satellites qui va jouer un rôle-clé. Un secteur sur lequel quelques projets luxembourgeois sont très actifs.

Arrivée: en cours.