Pardon pour la cybersécurité, pardon pour le cloud souverain, pardon pour la smart city (que je rêve de voir plus souvent à Luxembourg que ce que je vois…). Choisir, c’est renoncer à aborder de nombreux sujets de cette conférence de 48 heures, la semaine prochaine au Luxembourg.
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1. Sophia, l’humanoïde punk
Sérieux, dites-moi que vous n’avez pas envie de faire dérailler Sophia? Le robot le plus humain du marché est aux avant-postes d’une tendance lourde qui finira par arriver d’une manière ou d’une autre dans nos univers – c’est d’ailleurs le pari de Mark Tluszcz, sur les «robots ménagers». Car Sophia illustre très bien ce qu’est l’intelligence artificielle: elle a appris des masses de choses et elle est dotée d’un grain d’autonomie, un grain de folie. Sans ce grain de folie, ce n’est pas de l’IA.
2. Les courageux et talentueux Ukrainiens
L’Ukraine est l’invitée d’honneur du salon. Dans la guerre physique et numérique – dont le brouillage d’un satellite luxembourgeois par les forces armées russes –, les «Ukrainian Tech Guys» jouent un rôle clé. Alexander Dmitriev, Sergii Garashchuk et Volodymyr Ben auront forcément une vision très futuriste des terrains de la guerre du futur, entre drones, intelligence artificielle, cybersécurité, spatial. Autant de sujets qui seront probablement regardés différemment par les experts luxembourgeois de la Défense dans un contexte de nécessité pour le pays de dépenser plus d’argent en faveur de l’Otan.
Cette session-là a lieu le 26 juin, sur la scène Skills Stage, de 9h25 à 9h30. Prenez vos écouteurs!
3. David Shrier pour la vitamine C
Parler une demi-heure avec David Shrier (MIT/Imperial College of London), c’est la garantie de prendre sa dose de vitamine C et de soleil que le printemps nous refuse. Entre l’impressionnant débit d’un livre pédagogique par an – le prochain sera sur les ressources de l’espace – et ses conseils distillés aux institutions européennes et à divers politiques qui ont du mal à percuter sur les enjeux technologiques, il abordera un sujet clé, la future souveraineté technologique de l’Union européenne. «Future» est déjà un engagement parce qu’elle met du temps à se dessiner correctement.
Sovereign AI, scarcity and abundance, le 26 juin, sur la scène PureStage, de 14h45 à 15h.
4. Emmanuel Vivier, le Dali de la keynote sur l’IA
Dans le joyeux cirque de l’intelligence artificielle, difficile de s’y retrouver et de comprendre… Sauf à confier les rênes de son éducation à Emmanuel Vivier, à Nexus2050, sur la façon dont l’intelligence artificielle générative va changer la productivité et le business pour toujours. Le Stéphane Bern de la technologie – pour ses liens avec le Luxembourg – a déjà signé un passage remarqué lors du Big Récap des tendances 2024 organisé par le Paperjam+Delano Business Club fin mars. Espérons qu’au nom de la productivité, il ne sera pas représenté par son avatar!
How generative AI will change productivity and business forever, sur la Main Stage, le 26 juin de 12h15 à 13h.
5. Daniel Kahn, pour viser la Lune sans fusée
La force tranquille du conseil distillé avec intelligence et expertise et souvent en toute discrétion. Le voir sur scène est forcément un moment à suivre pour ceux qui s’intéressent à une question primordiale pour les start-up (et les PME): comment attaquer les États-Unis ou l’Asie? Rester un champion national est déjà respectable mais aller se frotter à des giga-marchés, c’est comme sauter à l’élastique au moins une fois par jour sans avoir accroché l’élastique…
How to reach a new international market from Luxembourg puis How best to go to the US and Asia – dos and dont’s, le 26 juin sur la scène PureTech de 12h30 à 13h45.
Le lendemain, l’amateur de start-up devrait peut-être aller faire un tour sur la PureTech Stage où le toujours président et fondateur de la Startup Luxembourg Association, Patrick Kersten, et un autre multientrepreneur à succès Xavier Buck, viendront réveiller l’assistance sur le soutien à apporter aux fondateurs de start-up. Ce sera poli, forcément poli, mais aussi politique à un moment où le gouvernement luxembourgeois a assez de choses en route pour ne pas mettre cette question sur ses tablettes tout de suite. Un risque que l’écosystème s’essoufle…
Legal Toolkit: what’s in it for founders and entrepreneurs / Stockoption Schemes today: How to implement a ESOP scheme to attract to retain talent, jeudi 27 sur la scène PureTech de 9h à 9h45.
[Note au lecteur: je sais, je triche, j’ai caché un autre moment à voir dans le premier. Et?]
6. Un 10×6 dans l’événement
Format bien aimé de la maison, un 10×6, soit dix orateurs pour six minutes chacun, s’intéressera à une autre problématique luxembourgeoise, européenne et mondiale: les compétences de ceux qui ne les ont pas et de ceux qui doivent en avoir plus. Le tout dans une séquence qui sera ouverte par une autre tendance lourde, une heure plus tôt: le gaming et l’immersion pour éduquer cette génération qui ne décolle pas du canapé…
The Future of Education is Immersive & Gamified by Aaron E. Walsh, suivi des idées du ministre luxembourgeois de l’Éducation, Claude Meisch (DP), puis du 10×6, avec la participation de Serge Linckels (Managing Director - Digital Learning Hub), Mara Kroth (Co-Founder & Director - Golden Me), Jeff Kaufmann (Project Manager - BEE SECURE), Thibaud Latour (CEO - Luxembourg Media & Digital Design Center), Jenna Pütz (Communication Officer - Digital Learning Hub), Sergio Coronado (CIO at NATO Support and Procurement Agency (NSPA) & Founder of Luxembourg Tech School), Tine Larsen (Commissioner - CNPD), Cathia Gromczyk (Director - INFPC), Aline Muller (Chief Executive Officer - LISER), Isabelle Schlesser (Director - ADEM); sur la scène Skills, de 12h45 à 15h05.
7. Le Grand-Duc héritier, la clé de compréhension du business made in LU
Vous voulez comprendre comment fonctionne le business au Luxembourg? Soyez à l’heure du premier Nexus2050, mercredi 26 à 10h. En apparence très institutionnelle avec le Grand-Duc héritier Guillaume, le ministre de l’Économie, la commissaire européenne à l’Innovation, à la Recherche, à la Culture, à l’Éducation et à la Jeunesse, une ministre ukrainienne, la bourgmestre de Luxembourg-ville et le directeur de la Chambre de commerce, la cérémonie d’ouverture est la partie émergée de l’iceberg de l’implication de la Cour grand-ducale dans la vie économique du pays. Suivre une délégation emmenée par le Grand-Duc Henri ou par le Grand-Duc héritier Guillaume, c’est comprendre très vite comment on vous ouvre plus facilement certaines portes et comment on vous prête une oreille plus attentive. Différents ministres seront là à différents moments et c’est le bon moment pour faire passer des messages sur les besoins et surtout les enjeux de la tech.
8. CBDC… rien à voir avec le cannabis
C’est une autre tendance lourde pour la finance du futur et sur laquelle beaucoup reste à faire: les monnaies digitales de banque centrale avec la tokénisation des assets. Là encore, le Luxembourg a des coups à jouer, répètent inlassablement certains acteurs qui auront une tribune pour parler des enjeux et des problèmes à régler. Et là encore la compétition est mondiale et cruciale pour l’avenir de la place financière. Trois rendez-vous s’enchaîneront.
CBDCs, Crypto and Digital Assets - Building a Framework for the Finance of the Future avec la participation de Karen O'Sullivan (CSSF), Ryosuke Ushida (CDO-JFSA) et Chris Hollifield (LFF) pour la modération; puis Tokenisation and Digitally Native Securities: Potential for the Banking and the Fund Industry avec la participation de Julien Wolff (6 Monk), Roberto Petrarulo (Clearstream), Mindaugas Miskinis (Fireblocks), Hubert Grignon Dumoulin (CACEIS), modéré par Isadora Pardo (ALFI); et enfin What's needed for institutional grade crypto? avec la participation de Atthakrit Chimplapibul (Bitkub), Ami Nagata (Bitflyer), Ethan Pierse (Borderless Venture), Kevin Riou (Swissquote), modéré par Solenne Nierdercorn-Desouches (Advisor to Fintechs and VCs), le jeudi 27 juin sur la scène Finance, de 10h50 à 12h15.
9. Deux start-up mystères
J’aurais pu vous parler de «Second Life», premier métavers sur lequel j’avais un compte et acheté des terrains qui doivent valoir une fortune (ou pas) il y a 20 ans, mais au milieu des start-up qui seront présentes à Nexus2050, il y en a deux spectaculaires, à mon avis totalement sous les radars au Luxembourg. Devinez et gagnez mon respect. Une des deux va décoller depuis le Luxembourg et la seconde va y atterrir – et dans cette phrase il y a un piège: une des deux n’est pas du domaine spatial. Il y aura aussi Videobot, qui a pris le ticket luxembourgeois dans la Start-up World Cup, récemment chez EY. Les Luxembourgeois ont eu des bons résultats ces dernières années, vous sentez la pression.
À découvrir dans la Start-up Demo Arena.
10. La «tech for good» aux 1.000 visages
Maison Moderne et The Dots auraient pu faire une scène «Tech for good» perdue dans un coin, ces start-up et intervenants que l’on regarde parfois avec un sourire condescendant. Mais le programme est riche de superstars et d’autres initiatives à aller voir absolument. À commencer par l’ouragan Anabel Ternès von Hattburg ou le très percutant Alexandre Mars, mais les possibilités sont multiples et je vous recommande de les identifier et de vous laisser aller à écouter tous ces messages sur l’éthique, sur la durabilité, sur l’égalité hommes-femmes, sur le soutien aux régions en difficulté, sur l’inclusion financière.