Quelles entreprises font figure de modèles en termes de diversité? La réponse, jeudi 28 septembre à partir de 18h, lors des Diversity Awards d’IMS Luxembourg qui se tiendront au Kinepolis du Kirchberg. En attendant, la directrice de l’organisation, , nous renseigne sur les tendances de cette édition.
Les «tendances» dans les dossiers
«Dans les dossiers, nous avons d’un côté des entreprises avec des pratiques “mainstream”, moins innovantes, qui ont un peu moins de chances de gagner un prix. Mais cela nous permet de nous rendre compte que ces initiatives deviennent courantes dans les organisations, et tant mieux, cela veut dire qu’elles reproduisent les pratiques et essaient d’aller plus loin. D’un autre côté, nous avons des dossiers avec des nouvelles idées», résume Nancy Thomas à propos des 24 candidatures reçues.
Elles se répartissent «plus ou moins équitablement» entre les quatre catégories: «Recrutement, accueil et intégration», «Gestion des carrières», «Environnement et bien-être au travail» et «Communication et valeurs de l’organisation».
Ces thèmes et pratiques qui reviennent souvent…
Parmi ces pratiques «mainstream», Nancy Thomas liste:
•«Le mentoring dans tout ce qui est emploi». Cela concerne notamment «la gestion des âges, le recrutement de profils plus jeunes qu’on met en binôme avec des personnes qui sont là depuis longtemps pour accompagner leur intégration».
• «Pas mal d’organisations travaillent aussi sur l’équilibre entre vie privée et professionnelle», poursuit-elle. «Le télétravail, la flexibilité des horaires… De plus en plus discutent du temps de travail, d’une autre répartition des horaires sur la semaine ou le mois, on voit des semaines de quatre jours ou deux de neuf jours sur dix.»
• On retrouve aussi «les thématiques qui ont été traitées par IMS, comme l’orientation sexuelle dans le monde du travail ou le handicap». Par exemple, «collaborer avec des associations actives sur ces thématiques, le premier pas pour sensibiliser l’organisation via des interventions, pour qu’elles expliquent la réalité du terrain. On peut avoir des témoignages de personnes concernées. Certaines perdent du temps à utiliser leur cerveau pour inventer des histoires afin de cacher qui elles sont vraiment. Sur le handicap, d’autres vont masquer leurs douleurs pour paraître performantes, parce qu’elles ont peur de ne pas coller à la culture d’une organisation, ce qui ajoute une souffrance mentale à celle physique. Donc une entreprise qui va dire “venez comme vous êtes et nous nous adapterons pour que vous puissiez travailler dans les meilleures conditions”, c’est un message important».
… et ces idées plus originales
Difficile pour Nancy Thomas de révéler les pratiques les plus originales sans trahir le secret des dossiers. Un préjury composé de 20 personnes a sélectionné trois nominés par catégorie (soit 12 entreprises), qui seront annoncés lors de la remise des prix du 28 septembre. Lors de l’événement, un autre jury (qui compte parmi ses membres le président d’IMS, , ou encore l’ancienne ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, aussi marraine de la Charte de la Diversité, [DP], entre autres) donnera le nom des quatre lauréats. Avec comme critères l’innovation de la pratique, sa réplicabilité et sa pertinence dans le temps.
La directrice d’IMS cite quand même «tout ce qui va toucher à la formation des salariés. Cela n’a pas l’air innovant dit comme ça, mais des entreprises qui investissent vraiment pour la formation sur les thématiques de diversité et d’inclusion, il n’y en a pas tant que ça. Si on n’est pas dans un processus qui implique toute l’organisation, cela peut ne pas être compris par tous.»
Ce qui manque encore…
Et quels sont les sujets de diversité dont on n’entend pas assez parler dans les entreprises? «Tout ce qui touche à l’interculturalité», estime Nancy Thomas. «Des entreprises disent “nous avons X salariés de X pays différents, donc nous traitons très bien le sujet”. Mais non, ce n’est pas parce qu’on a un certain nombre de cultures dans l’organisation que c’est géré de la bonne manière. C’est ce sur quoi les entreprises devraient un peu plus travailler. La thématique du racisme au Luxembourg, c’est un sujet sur lequel il y a des choses à faire et dont on parle peu.»
Comment mesurer l’impact des mesures pour la diversité en entreprise?
Formation, sensibilisation… Quels sont les impacts concrets des mesures pour la diversité en entreprise? «Il y a plus de richesse dans les échanges et les points de vue, et donc, l’organisation est innovante. Si on est tous pareils autour de la table, on trouvera la même solution au problème. Si j’invite quelqu’un qui vient d’un autre pays, sur d’autres problématiques, il apportera des idées différentes. Surtout en entreprise, où on a tendance à recruter des profils similaires au nôtre.»
En tout cas, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à fournir des efforts dans ce sens selon IMS. Sa Charte de la diversité compte 291 signataires.ou encore . Même s’il s’agit d’une charte d’engagement, qui n’est pas accompagnée de vérifications des actions mises en place.
Le nombre de candidatures pour les Diversity Awards est de son côté «stable».