Priscilia Talbot, project manager au sein d’IMS Luxembourg. (Photo: IMS Luxembourg)

Priscilia Talbot, project manager au sein d’IMS Luxembourg. (Photo: IMS Luxembourg)

De nombreuses organisations mettent en place une véritable politique afin de gérer les questions de diversité, d’équité et d’inclusion. Mode d’emploi et bonnes pratiques autour des six articles de la Charte de la diversité Lëtzebuerg, avec Priscilia Talbot, project manager au sein d’IMS Luxembourg.

1. Sensibiliser l’ensemble du personnel

«Ferrero Luxembourg a mis en place une formation obligatoire d’une journée en présence de l’ensemble de son personnel, à tous les niveaux, avec un apprentissage en ligne au préalable. Les objectifs d’une telle formation sont d’assurer la compréhension de la diversité, de l’égalité et de l’inclusion, de sensibiliser aux préjugés inconscients et à la manière dont ils peuvent être atténués au quotidien, de se familiariser avec les réglementations locales en matière de discrimination et de harcèlement, ou encore de comprendre comment signaler un comportement répréhensible… Cet exemple illustre l’article 1 de la Charte qui invite les organisations à sensibiliser, former et impliquer l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices aux enjeux de la diversité en tant que sources d’enrichissement, d’innovation, de progrès et de cohésion sociale.»

2.  Une stratégie dédiée à la diversité et à l’inclusion

«Au sein d’IMS Luxembourg, malgré notre statut associatif et notre petite équipe de désormais 23 salariés, il était important pour nous de mettre en œuvre notre propre stratégie autour de la diversité et de l’inclusion. Notre souhait a été de cocréer cette stratégie avec nos équipes, d’identifier nos besoins et les thématiques principales à aborder, de veiller à disposer des bonnes données chiffrées également, pour ensuite évaluer l’impact de nos actions. Il s’agit d’un processus assez long. D’ailleurs, la création du plan d’action diversité et inclusion est la première pratique préconisée auprès de nos signataires. Ces derniers ont accès à un module e-learning complet, afin de les aider à définir leur politique de diversité et à mettre en œuvre des pratiques et plans d’action qui intègrent consciemment la gestion des différences individuelles des personnes.»

3.  Repenser ses modes de gestion

«L’Article 3 de la Charte invite les organisations à décliner les principes d’égalité des chances et de promotion de la diversité tant dans les processus de décision et de gestion de l’entreprise que dans la gestion de ses ressources humaines. Dans cet esprit, Sodexo a mis en place une procédure de modification des conditions de travail: tout salarié peut demander à modifier ses conditions de travail, c’est-à-dire changer ses horaires, changer d’activité ou encore changer de site. Cette procédure est disponible pour tout le monde et sans que la personne ait besoin de se justifier. Cela peut être un double stress, de devoir en parler et en plus de devoir expliquer.»

4. Communiquer les résultats concrets

«Avec la Charte, nous incitons les entreprises à communiquer les engagements pris et les résultats concrets des actions menées. C’est d’autant plus important que les enjeux de diversité et d’inclusion constituent des sujets qui attirent les jeunes talents, en quête de sens. Chez Delhaize Luxembourg, par exemple, dans le but de communiquer de manière inclusive, l’entreprise a multiplié les canaux afin de toucher l’ensemble du personnel. Pour le personnel en caisse, qui ne dispose pas d’adresse électronique professionnelle pour recevoir une newsletter, un affichage est prévu dans les salles de pause et les informations les plus importantes sont partagées lors des séances de briefing en équipe.»

Si, dans les entreprises et la société luxembourgeoise en général, la diversité est un fait, l’inclusion reste un choix . 
Priscilia Talbot

Priscilia Talbotproject managerCharte de la diversité Lëtzebuerg

5.  Évaluer régulièrement

«Lorsque les organisations ont mis en place des mesures, il faut ensuite les évaluer, se poser la question de ce qui peut encore être amélioré, sur base d’une analyse des données disponibles, par rapport à l’objectif fixé. Dans cette optique, nous avons notamment lancé Handi-Diag: un outil pour interroger les processus-clés au travers du prisme de l’inclusion des personnes en situation de handicap. Malgré les progrès constatés, les environnements et procédés professionnels non adaptés mettent les personnes en situation de handicap en difficulté. Grâce à l’outil, les organisations peuvent se rendre compte qu’elles agissent déjà, parfois sans le savoir, et quelles sont leurs possibilités d’amélioration. Handi-Diag est accessible à tous les employeurs.»

6.  Promouvoir la diversité à l’extérieur

«L’Article 6 de la Charte encourage l’ensemble des partenaires à œuvrer en faveur de la non-discrimination et de la promotion de la diversité. Toute entreprise quelle que soit sa taille, et même une personne indépendante peut, chaque jour, montrer son engagement dans ses relations avec des partenaires, des fournisseurs ou des clients. Dans chacune de ses actions, il est possible de s’interroger sur l’origine de tel matériel, sur les pratiques déjà en place et les sujets à améliorer ensemble pour construire une société plus inclusive, dans tous les domaines.»

Une charte nationale

La Charte de la diversité Lëtzebuerg est un texte d’engagement national proposé à la signature de toute organisation souhaitant s’engager à agir en faveur de la promotion et de la gestion de la diversité par des actions concrètes, au-delà des obligations légales en vigueur.

La Charte est soutenue par sept partenaires privilégiés, privés et publics (le ministère de l’Égalité des genres et de la Diversité, Caceis Investor Services Bank, Deutsche Bank, HSBC Luxem-bourg, Linklaters, PwC, Sodexo) ainsi qu’IMS – Inspiring More Sustainability – Luxembourg, porteur du projet. Articulée autour de 6 articles, elle guide les organisations dans la mise en place de pratiques favorisant la cohésion et l’équité sociale par le biais de projets dédiés, et d’événements phares (Diversity Day, Diversity Awards, conférences, networks...), en y associant l’ensemble de ses partenaires, collaborateurs et collaboratrices.

Forte de son succès, la Charte de la diversité Lëtzebuerg compte à ce jour plus de 330 signataires, représentant environ 22% de la masse salariale au Luxembourg.

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam paru le 19 juin. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

 

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