Katia Gauzès: «La combinaison de diverses compétences à travers un plus large spectre de talents individuels conduit naturellement à de meilleures performances globales.» (Photo: Clifford Chance)

Katia Gauzès: «La combinaison de diverses compétences à travers un plus large spectre de talents individuels conduit naturellement à de meilleures performances globales.» (Photo: Clifford Chance)

Dans le cadre du 10x6 Women on board organisé par le Paperjam Club le jeudi 27 février, l’une des oratrices, Katia Gauzès (Clifford Chance), partage ses réflexions quant à la place des femmes dans les conseils d’administration.

Au quotidien, quels sont vos principaux combats?

. – «Ce qui me tient à cœur, c’est que la juste valeur des personnes, hommes et femmes confondus, soit reconnue et que les jeunes générations aient les moyens d’entreprendre et de s’épanouir dans leur vie professionnelle. Mon quotidien est rythmé par la gestion des équipes pour orchestrer l’analyse des dossiers, l’écoute des problématiques de mes clients, la négociation de leurs contrats et la recherche de solutions adaptées à leurs besoins.

J’essaie de transmettre toute la rigueur et la ténacité nécessaires à notre métier aux jeunes avocats. L’échange, le partage, l’entraide sont essentiels dans notre métier. La défense des valeurs de la diversité, avec tout le soutien du collectif qu’elle apporte, fait partie de mes chevaux de bataille.

Selon vous, quelles sont les raisons qui expliquent le sous-effectif de femmes dans les conseils d’administration?

«Le statut juridique de la femme a évolué lentement au fil du temps. Il faut garder en mémoire qu’au début du 20e siècle, les femmes étaient dépendantes de leur père jusqu’à leur mariage et ensuite de leur mari pour signer le moindre contrat. Arriver à une parité ‘naturelle’, que ce soit dans les conseils d’administration ou dans d’autres instances décisionnelles, ne se fera pas du jour au lendemain. Tout ceci requiert des changements culturels profonds au sein de nos sociétés.

Il est important de défendre une large diversité, non seulement d’un point de vue du genre, mais aussi de la culture, des parcours professionnels, de l’âge, etc., telle une microsociété au service de l’entreprise.
Katia Gauzès

Katia GauzèsClifford Chance

Le rôle de la femme et celui de l’homme sont aujourd’hui en pleine mutation, avec le lot de craintes et de préjugés que tout bouleversement suppose. La femme a souvent été considérée comme le sexe médiateur avec une grande capacité d’écoute, d’analyse et de rassemblement. Ces spécificités ont probablement contribué, tout comme l’instauration de quotas dans certains pays, à faire évoluer le nombre de femmes siégeant dans des conseils d’administration.

Même si la parité n’est pas encore acquise, le nombre de femmes dans les conseils d’administration a augmenté (30% en moyenne dans les sociétés du STOXX Europe 600). Néanmoins, du travail reste à faire, car le pourcentage de femmes dans des fonctions de top management reste encore très faible (moins de 10% dans certains domaines comme la finance).

Pourquoi, selon vous, est-il important d’apporter de la diversité dans les conseils d’administration? Comment y parvenir?

«La diversité apporte de nouvelles perspectives. Elle est source d’innovation et de créativité. La combinaison de diverses compétences à travers un plus large spectre de talents individuels conduit naturellement à de meilleures performances globales.

Pour toutes ces raisons, il est important de défendre une large diversité, non seulement d’un point de vue du genre, mais aussi de la culture, des parcours professionnels, de l’âge, etc., telle une microsociété au service de l’entreprise.

Les moyens pour y parvenir sont multiples: il faut éduquer à tous les niveaux, communiquer à ce sujet et probablement légiférer dans certains domaines. Les grands changements de société ont souvent fait l’objet de législation afin d’en faciliter l’acceptation par la société et la mise en pratique par les personnes.»

Les inscriptions au 10x6 Women on board sont ouvertes  .