Guy Ertz,  c hief  i nvestment  a dvisor, BGL BNP Paribas . (Photo: Maison Moderne)

Guy Ertz, c hief i nvestment a dvisor, BGL BNP Paribas . (Photo: Maison Moderne)

La diversification reste plus que jamais un enjeu important pour les investisseurs. En effet, les chocs imprévisibles des dernières années, comme le «Dieselgate» ou la crise liée au Covid-19, démontrent l’importance de faire preuve d’une certaine humilité lorsqu’on est investisseur.

Une première étape-clé est de diversifier les positions au sein d’une classe d’actifs comme les actions ou obligations, par exemple en choisissant différents secteurs d’activité ou différents émetteurs. Des études universitaires suggèrent que même au sein d’un portefeuille d’actions, un degré de diversification important est déjà obtenu via 20 à 25 sociétés différentes. Ce chiffre peut varier quelque peu en fonction de la volatilité observée. Selon les marchés, il peut même être utile de se diversifier davantage en ayant recours à des fonds d’investissement gérés de manière active, ou via des ETF qui offrent une gestion passive.

Au-delà de cette diversification au sein d’une classe d’actifs, il est également important de considérer la diversification en combinant différentes classes d’actifs. En effet, l’objectif de réduction du risque transite par la recherche de corrélation faible entre actifs. Le candidat naturel pour une diversification au-delà d’une poche actions est la classe d’actifs obligataires ou le cash, ce qui constitue un défi important. Dans un monde où les liquidités, les marchés obligataires souverains et les marchés du crédit (obligations d’entreprises) offrent aux investisseurs des rendements attendus historiquement très bas (voire négatifs), une plus grande exposition aux actifs réels peut être une option. L’exposition aux infrastructures, à l’immobilier et aux matières premières peut offrir des propriétés de diversification attractives.

L’autre tendance que nous anticipons est le maintien d’un niveau très bas des taux d’intérêt, surtout les taux d’intérêt réels (avant inflation).
Guy Ertz

Guy Ertzchief investment advisorBGL BNP Paribas

Plusieurs tendances macroéconomiques suggèrent un potentiel de performance positive pour ces classes d’actifs «réels». Un premier exemple est lié aux projets d’infrastructures par le biais des programmes de relance du gouvernement. Ces projets reposent sur des critères liés au développement durable et aux énergies renouvelables. Ceci devrait mener à des projets de rénovation ou de construction, et donc nécessiter des matières premières et le recours aux technologies de stockage de l’énergie. L’autre tendance que nous anticipons est le maintien d’un niveau très bas des taux d’intérêt, surtout les taux d’intérêt réels (avant inflation). Ceci devrait soutenir la demande pour les alternatives aux obligations de la part des investisseurs.

Notons également que ces actifs «réels» offrent généralement une meilleure couverture contre le risque d’inflation. En effet, les actifs en infrastructures et l’immobilier bénéficient souvent d’une forme d’indexation au moins partielle via les revenus qu’ils génèrent. Dans le cycle économique actuel, les risques d’une inflation excessive ont augmenté, risques qui pourraient provenir d’une hausse plus forte qu’attendu de certaines matières premières. Ce type d’actifs pourrait donc répondre à un besoin de couverture de risque contre l’inflation à moyen terme.